Le jour de Kippour
(appelé de manière incorrecte "Jour du Grand Pardon" ou "Jour
des expiations") est un des piliers du judaïsme que nul ne semble vouloir
remettre en cause. Tous s’accordent à voir dans ce jour solennel et
"sacro-saint" un jour de repentance d'une importance centrale dans la
religion israélite.
Et pourtant, hormis dans
le Pentateuque ("Les cinq livres de la Torah de Moïse"), "Kippour"
n'est mentionné nulle part ailleurs dans la Bible ! Ce silence biblique sur
Kippour a conduit à la conclusion que tous les versets du Pentateuque qui en
parlent, ont été rédigés ultérieurement et que l'instauration de ce jour
"sacro-saint" est très tardive chez les Israélites. Elle ne date
pas d'avant l'exil babylonien au VIème siècle avant J.-C.
Ainsi, d'après le
Livre des Rois et des Chroniques, le Roi Salomon et sa cour aurait même fait un
grand festin durant les quatorze jours du septième mois dans lequel tombe Kippour
selon le Pentateuque : le dixième jour du septième mois. (voir Rois I, 8, 2 et
Rois I, 8, 65).
Le concept théologique
à la base du rituel de Kippour - son étymologie indique une acception de
"couvrir", "enduire", "calfater"-, prend sa
source dans le cérémonial et le rituel du "kuppuru" babylonien. Il
est fondé justement sur l'idée de recouvrement : le sang de la bête sacrifiée
recouvre l'autel, et c'est par ce recouvrement de sang que se réalise
l'expiation des péchés du pécheur. Telle est la fonction de l'autel des
sacrifices. Mais d'autre part, à force de "recouvrir le péché par le
sang", l'autel se souille. Il a donc lui-même besoin – une fois par an –
de se "purifier" pour pouvoir poursuivre sa fonction.
On peut comparer cette
fonction de l'autel à celle d'une machine à laver : Tout en lavant le singe
sale, la machine à laver se remplit de tartre et s'encrasse ! Un technicien est
alors appelé pour la remettre en route. Ce rôle de technicien est rempli par le
Grand Cohen, qui une fois l'an "purifie" l'autel et le remet en route
! C'est pourquoi dans le Livre de l'Exode, il est ordonné au Grand Cohen Aharon de recouvrir
l'autel avec le sang des offrandes expiatoires (’hatat hakippourim).
Un autre élément non-israélite
de Kippour est accentué par le fait que ce jour qui tombe le dix du septième
mois, soit appelé "shabbat", alors qu'il n'a aucun lien avec le
chiffre sept ! Ce qui trahit son
indubitable origine étrangère.
David A. Belhassen
L'existence même d'une cérémonie appelée Kuppuru dans l'ancienne Babylonie fait pencher évidemment pour l'origine étrangère du rituel. Toutefois je n'ai pas compris le dernier argument. Le judaïsme orthodoxe évoque "Shabat shabaton", qu'on peut interpréter comme le super Shabat. Or il s'agit du 7e mois, n'y a-t-il pas un rapport avec le 7 ... ? Pourrais-tu nous en dire plus stp?
RépondreSupprimerBonsoir Misha. Le "shabbat" était à l'origine en rapport avec les phases des quartiers de lune, et non un shabbat arithmétique. Le fait que Kippour tombe le (dixième jour) du septième mois n'est pas suffisant pour en faire un shabbat, car le "shabbat" était à l'origine fondamentalement associé au chiffre sept des quartiers de lune et non du décompte des mois de l'année. Appeler une fête "shabbat" ou "shabbaton" sans avoir de lien direct avec les quartiers lunaires divisibles par sept est une "hérésie" étymologique que le Pentateuque a allègrement adopté.
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