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L'imposture de la 'Qiblah'

Demandez-le à tout "fidèle" musulman ? C'est quoi la "Qiblah" (en arabe قبلة) ?
Il vous répondra naturellement que la "Qiblah" est la direction vers laquelle il faut orienter son visage lors de la prière, lors d'actes cultuels ou de l'invocation d'Allah. Ils ajouteront - pour les "lettrés" parmi eux - que selon certains hadiths de la Sunnah (tradition), Mahomet avait au début de son "ministère", recommandé la "Qiblah" vers Jérusalem, comme le faisaient les juifs de nombreux siècles avant l'islam. Mais après "l'Hégire" (la migration vers Médine), la "Qiblah" fut subitement modifiée et Mahomet reçut la "révélation" de se tourner dorénavant vers la "Ka'bah de la Mecque".
D'après les sommités musulmanes, ce n'est pas seulement la "tradition" qui l'affirme, mais un verset spécifique du Coran qui le confirme : « Tourne donc ton visage dans la direction de la Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez votre visage dans sa direction » (Sourate 2, 144).
Je suis donc "allé voir" ce verset et si sa traduction en français est fidèle à l'original. Le voici en entier en arabe, avec sa transcription phonétique en lettres latines ainsi que sa traduction littérale :
قَدْ نَرَى تَقَلُّبَ وَجْهِكَ فِي السَّمَاءِ فَلَنُوَلِّيَنَّكَ قِبْلَةً تَرْضَاهَا فَوَلِّ وَجْهَكَ شَطْرَ الْمَسْجِدِ الْحَرَامِ وَحَيْثُمَا كُنْتُمْ فَوَلُّوا وُجُوهَكُمْ شَطْرَهُ وَإِنَّ الَّذِينَ أُوتُوا الْكِتَابَ لَيَعْلَمُونَ أَنَّهُ الْحَقُّ مِنْ رَبِّهِمْ وَمَا اللَّهُ بِغَافِلٍ عَمَّا يَعْمَلُونَ

qad nara taqalub wajhik fiy al samaî fa lanuwaliyanak qiblat tardaha fawal wajhak shatra al masjid al haram wa haythuma kuntum fawaluw wujuwhakum shatrahu wa ina al adhiyn owtuw al kitab la ya’lamuwn anahu al haq min rabihim wa ma allah bi ghafil ‘ama ya’maluwn


déjà nous te voyons diriger ta face au ciel alors nous te tournons dans une transmission que tu agrées alors tourne ta face du côté du lieu de culte anathème* et où que vous soyez alors tournez vos faces de son côté et certes ceux à qui a été donnée l'écriture pour qu'ils sachent que c'est la loi de leur seigneur et allah n'est pas dans l'occultation de ce à quoi ils oeuvrent
Qui et quoi nous prouve dans ce verset qu'il y eut une nouvelle orientation, différente de celle du Sanctuaire de Yahweh à Jérusalem, que cette orientation ait été abolie, pour être remplacée par celle vers la Ka'bah de la Mecque" ?
Remarquons les mots: qiblah, al masjid el haram, al adhiyn owtuw al kitab.
Le mot "qiblah" ne signifie nullement "direction" ou "orientation", mais "ce qui est avant", "ce qui précède", et par extension "tradition", "transmission". Ce terme vient de l'hébreu "qabalah" qui signifie "tradition transmise par les ancêtres", ce qui a donné "la kabbale", terme compris de manière erronée en langue française comme "ésotérisme".
"al masjid el haram" ne peut être traduit par "Mosquée sacrée".
Tout d'abord, traduire "masjid" par "mosquée" n'est pas une traduction mais un calque. C'est comme traduire le mot hébreu "qabalah" par "kabbale". De plus, masjid vient de SGD, une racine verbale araméenne et hébraïque qui signifie "rendre un culte", "adorer". "Masjid" est donc "lieu d'adoration", "endroit de culte".
Quant à "haram", il ne signifie pas "sacré" mais "interdit", "anathème", "tabou". La traduction précise de "al masjid el haram" est donc : "le lieu d'adoration tabou" ou "le lieu où le culte est interdit", car celui qui y pénètre est frappé "d'anathème".
La question se pose alors : où se trouve ce "Lieu d'adoration tabou" ?
A la Ka'bah de la Mecque ? Mais où se trouvait vraiment cette pseudo "Ka'bah"?* (Voir mon article sur ce sujet). Et qu'y avait-il d'interdit à la Ka'bah mecquoise ?
Ne s'agit-il pas plutôt dans ce verset coranique d'une évocation du Sanctuaire de Jérusalem, et plus précisément du "Saint des Saints", interdit d'entrée (sauf au "Grand Cohen" selon la Bible), et désormais "tabou" et "anathème" pour toute personne – juifs et non-juifs -, depuis la destruction du Temple de Jérusalem et de son "Saint des Saints", destruction perpétrée en 70 de l'ère chrétienne par les armées occupantes romaines ?!
Et à présent, nous arrivons à la troisième expression : al adhiyn owtuw al kitab, dont la traduction littérale est : ceux à qui a été donnée l'écriture. Quelle écriture ?
La Torah de Moïse (le Pentateuque) évidemment, puisque le Coran n'est qu'en phase de "révélation".
Donc, d'après le Coran, il faut suivre les Juifs qui ont précédé (qabl en arabe coranique) les musulmans et leur ont octroyé la transmission (qiblah en arabe coranique) de leur écriture sainte (le livre de la Torah de Moïse).
Le pot-aux-roses est découvert : Le Coran n'a jamais dit de s'orienter vers la Mecque situé aujourd'hui au Hedjaz (Arabie saoudite), mais uniquement vers Jérusalem.
Ce n'est qu'après l'occupation par les hordes musulmanes de l'oasis et centre de rassemblement polythéiste de la contrée de Hedjaz (appelée plus tard "La Mecque"), que l'exégèse tardive musulmane s'est mise soudain à interpréter ce verset coranique comme "changement d'orientation" vers la "Ka'abah de la Mecque", en supplantant et remplaçant Jérusalem et les vestiges de son ancien Temple, par le lieu de culte polythéiste du Hedjaz, désormais islamisé !
La prétendue "Qiblah" musulmane était donc une nouvelle imposture, visant à 'émanciper' l'adepte néophyte musulman de la tutelle son ancien mentor judéo-rabbinique !
David A. Belhassen

13 коммент.:

  1. Bonjour,
    Bravo pour votre engagement visant à débusquer certaines impostures aux sources de l'islam. Je pense néanmoins que sur cet article ainsi que le précédent (Où se trouve 'La Mecque' selon le Coran?). Vous gagneriez à comparer votre analyse à d'autres qui sont exprimées dans le monde académique. Je pense notamment à la thèse de l'origine Petra-Nabatéenne de Dan Gibson qu'il exprime avec beaucoup de rigueur (http://thesacredcity.ca et http://searchformecca.com). Il donne notamment une explication très précise du sanctuaire interdit (al masjid el haram). En tant que scientifique je pense qu'il est important de se référer et de se confronter à ses confrères lorsqu'on envisage une nouvelle hypothèse.
    Cela ne peut être que profitable à vos lecteurs.
    Bon courage.

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  2. Bonsoir. Je réfute totalement la thèse de Gibson sur Petra. Mais pour étayer cette réfutation, il me faudrait écrire un ouvrage entier qui en contiendrait les preuves. Mon "blog", dans lequel j'exprime mes propres idées, analyses, et recherches, n'est certainement pas le cadre adéquat pour une telle réfutation des thèses d'autrui. Car pour le faire, encore faut-il les exposer. Et dans ce cas, mes articles seraient quasiment aussi longs qu'un ouvrage. Mais pour ne pas être en reste, je voudrais juste faire une remarque : dans le monde scientifique dit "universitaire" ou "académique", la méconnaissance de l'hébreu, voire le préjugé à son encontre, est malheureusement la règle. Et cette méconnaissance et ce préjugé faussent le jugement de nombres de chercheurs, et les incitent à explorer des thèses pour le moins spéculatives (comme la thèse nabatéenne) et à délaisser l'évidence : l'influence de l'hébreu et du judaïsme sur la langue du Coran et sur l'islam.

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  3. Bonsoir, merci de votre réponse et franchise à propos de Gibson. Je ne sais pas quel est le but de votre blog? J'imagine que c'est avant tout un lieu pour susciter l'intérêt, éveiller les consciences et promouvoir vos idées. Pour ma part, je trouve votre travail intéressant mais je ne suis pas convaincu parce que je trouve que vous êtes très polarisé dans votre manière de présenter les choses dans les 2 articles au sujet de l'origine de Mecca.

    Par exemple, votre paragraphe sur le nombril qui serait "en principe l'endroit le plus creux et profond du ventre" où vous essayez de justifier que Jérusalem pourrait être ce "ventre de makkah", un site situé "en bas" alors que la tradition religieuse veut que Jérusalem soit un site élevé vers lequel on monte. Le nombril a avant tout une symbolique de "centre" et non de "creux". C'est d'ailleurs ce que vous indiquez en rappelant que le Sanctuaire de Jérusalem est désigné comme "Le nombril du monde". En revanche la "première maison édifiée à bakkah" (dépression topographique comme vous le soulignez) pourrait correspondre avec le site de Petra et cela se rattacherait plutôt bien avec le syncrétisme islamique du mythe de peuple d’Ismaël avec ce que l'on sait de l'importance symbolique des bétyles, d'un pèlerinage chez les arabes nabatéens de Petra avec mois sacrés et un "al masjid el haram". Bref la thèse de Gibson.

    J'ai lu votre article "Jésus parlait et enseignait en hébreu et non en araméen !" et je l'ai trouvé beaucoup plus équilibré, plus méthodique et moins évangéliste si vous me permettez l'expression. Je ne veux pas polémiquer avec vous, ni vous faire perdre votre temps, juste vous donner le retour de quelqu'un lambda qui a un peu creusé le sujet et qui n'est pas convaincu par vos arguments.

    De mon point de vue, la méthode scientifique nécessite de passer par la confrontation et réfutation des idées. Gibson a fait un travail considérable qui je pense mérite au moins d'être cité si ce n'est réfuté. Et je ne crois pas qu'à son sujet la "méconnaissance de l'hébreu" ait pu fausser le jugement central de sa thèse. D'ailleurs il me semble que sur les éléments linguistiques il va dans le même sens que vous sans doute du fait de la proximité entre l'hébreu et l'araméen.

    Dans tous les cas, je vous remercie de votre travail.

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  4. Bonsoir. Jérusalem est en effet situé sur un mont, mais le Temple de Jérusalem est édifié, selon la tradition talmudique, au-dessus d'un creux dans la roche première. D'autre part, le mythe d'Ismaël ancêtre des "arabes", a été introduit par des écrits apocryphes tardifs et par le Talmud. Ce sont des rabbins talmudiques qui ont enseigné ce mythe aux habitants du Hedjaz qui auparavant n'avaient jamais entendu parler d'Ismaël. Et certainement pas avant que le Vème siècle après J.-C, c'est-à-dire avant des rabbins talmudiques arrivés au Hedjaz ne les rattachent symboliquement à Ismaël, en tant que prototype du nomade du désert vivant de rapines et s'attaquant aux caravanes. Concernant les Nabatéens, ils n'ont aucun rapport ethnique avec les "arabes" du Hedjaz. Ils sont des descendants des Edomites, donc des Qadméens hébreux, mais non Israélites, qui d'un point de vue linguistique ont été aramophonisés au IIIème siècle avant J.-C. Vous vous fourvoyez, tout comme Gibson, sur la signification du mot "arabe" qui ne désigne pas une "ethnie" mais un comportement socio-économique de nomadisme. Ce mot est d'ailleurs d'origine hébraïque et signifie "celui qui nomadise". Un Hébreu nomade, tout comme un Touareg du Sahara, ou un Mongol du désert de Gobi, ou un Lapon de Finlande, sont tous des "arabes" selon la langue hébraïque. Ce que vous nommez "bétyles", est aussi un terme d'origine hébraïque -Beth El - qui signifie "Maison de Dieu", et je ne vois pas en quoi il est plus associé aux Nabatéens qu'aux Israélites. Vous voyez donc à quel point la méconnaissance de l'hébreu fausse toute recherche et analyse. C'est ce que je reproche à Gibson, et à bien d'autres, qui focalisent toutes leurs thèses sur l'araméen et occultent l'hébreu (entre parenthèses, ces deux langues, quoique "proches", sont deux idiomes bien distincts et incompréhensibles à leurs locuteurs respectifs). Bonne fin de soirée.

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  5. A inconnu on reconnaît là vos formules un peu raide des universitaires.
    David votre ultime réponse m'a amusée car on reconnaît bien là le passionné qui maîtrise son sujet.
    Vous ne dénoncez pas certaines impostures de l'Islam mais l'imposture qu'est l'Islam.
    Bien à vous.

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  6. Bonjour Nejma. Et je reconnais en vous la "libre penseuse" qui ne se laisse pas impressionner par des "travaux d'universitaire", mais fait avant tout activer sa matière grise avant de prendre parti. Je dénonce en effet l'imposture de l'islam, mais non moins l'imposture du judaïsme rabbinique qui l'a engendré.

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  7. Pour la question de savoir maîtriser l'hébreu il est évident que je partage votre postulat David.
    Les linguistes également sachant que la langue véhicule une pensée et conditionne une structure mentale.
    Vous connaissez Claude HAGEGE?

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  8. OUi je connais Claude Hagège. C'est un linguiste éclectique et polyglotte, mais malheureusement son niveau d'hébreu est basique.

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  9. Même s'il est basique il rejoint votre position.

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  10. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  11. très excellent David bonsoir d abord .
    Concernant au sujet j'ajoute aussi Kaab elahbar l'un des accompagnants de Mahomet qui était un juif "rabbinique" converti a l islam devenu Une figure très importante dans l'islam celui ci a fait une grande contribution à enrichir le Coran et la tradition islamique . bref L'Islam n est une culte hérétique a progressivement formé ces idées qui se considère comme une grande nation doit avoir un statut sacré

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  12. Bonjour Elina. Ka'ab el Ahbar est en effet un personnage central dans la genèse du Coran et le développement de l'islam. Mais ce rabbin qui croyait pouvoir manipuler autrui, a été lui-même rattrapé par ses démons ! Ce qu'on appelle "le golem qui surpasse son créateur" !

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