Stèle carthaginoise en paléo-hébreu surmontée du sigle de la déesse "Tanit". On peut voir au bas de la stèle la gravure d'un éléphant. |
Dans
l'imaginaire occidental, l'Agora d'Athènes est perçue comme le lieu
des Assemblées plénières, ancêtres du système démocratique de
"la première république des temps anciens" !
Cette
Image d'Epinal est à revoir et à reconsidérer.
Les
Assemblées plénières à Athènes étaient interdites aux
"esclaves", ces derniers étant dénués de tous "droits
citoyens" et considérés comme des objets. D'autre part,
l'accès au Boulè (sorte de Sénat traditionnellement traduit par 'Conseil') était réservé aux "classes supérieures"
socio-économiques. Nous sommes donc loin d'une démocratie moderne,
et le terme de ploutocratie conviendrait mieux.
D'autre
part, Athènes n'est pas "la première République". Elle a
été devancée par Carthage !
En
effet, d'après toutes les sources épigraphiques carthaginoises, il
existait à Carthage un système politique et législatif de type
républicain, avec une double "chambre" : celle du "Sénat"
et celle de "l'Assemblée du Peuple".
D'ailleurs
les auteurs grecs anciens ne tarissaient pas d'éloges sur ce
système. Strabon disait que les "Carthaginois sont bien
gouvernés". Pour Polybe, la constitution de Carthage est "la
meilleure au monde" (à part, celle d'Athènes, chauvinisme
oblige). Aristote renchérissait : " Les Carthaginois sont
gouvernés de façon supérieure aux autres peuples". (Voir "Les
Phéniciens", article de Sandro Philippo Bondi. Ed Stock 1997)
Déjà
au VIème siècle avant J.-C, on sait que cette République est aussi
une démocratie car y est mentionnée une "Assemblée du peuple"
qui élit le "Shofet"
(translittéré "Suffète", en français).
Entre
parenthèses, Shofet
est
un mot hébreu-cananéen qui signifie à la fois "juge" et
"dirigeant". Ainsi, la Bible nous parle de l'époque des
"Juges" en Israël précédant la monarchie des rois Saül,
David, et Salomon.
A
Carthage, le Shofet,
élu par le Sénat et par l'Assemblée du Peuple, remplissait
également le rôle de "Grand législateur". Selon
Aristote, l'Assemblée du peuple était consultée lors d'un
désaccord entre le Shofet
et
le Sénat, et c'est elle qui tranchait.
La
participation à cette Assemblée constituante était "citoyenne"
et donc "démocratique". De plus, dans toutes les sources
épigraphiques carthaginoises, il n'est jamais fait mention d'une
quelconque interdiction faite aux "esclaves" d'y
participer. D'ailleurs, toute la législation carthaginoise ignore le
statut d'esclave ! On peut dès lors affirmer que la législation
républicaine carthaginoise – à la différence de celle d'Athènes
- est par essence une démocratie "anti-esclavagiste" !
Plus
tard (au IIème siècle avant J.-C) et sous l'impulsion du Shofet
HanniBa'al
(Annibal,
en translittération française défectueuse), dont le nom
hébreu-cananéen signifie "Le
Dieu Ba'al a pris en pitié",
une véritable "révolution démocratique directe" fut
instaurée.
HanniBa'al
fit voter par la seule Assemblée
du Peuple
un
décret - sans le soumettre au Sénat -, limitant à un an la charge
des membres du "Conseil des Cent" soutenu par une nouvelle
oligarchie carthaginoise qui aspirait à rogner les droits de
l'Assemblée constituante, citoyenne, et populaire initiale.
En
cela, Hanni-Ba'al fit œuvre d'un homme d'Etat éclairé qui, lors de
son périple militaire à travers les Pyrénées et les Alpes, libéra
systématiquement les peuplades opprimées et esclavagisées par
Rome. Et
on peut à juste titre le considérer comme le père-fondateur de la
démocratie directe et de la République moderne.
David A. Belhassen
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RépondreSupprimerUne question concernant le nom islamique de Jésus appelé Issa dans le Coran ? Source ? Origine ?
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