Analyse
inédite du Coran et de son origine
«
Le
monothéisme est le plus grand danger pour l'humanité »
Claude
Levi-Strauss
INTRODUCTION
Le
Coran – comme son nom l'indique1
– interpelle. Sa lecture laisse perplexe à plus d'un titre. Une
des excentricités du Coran – et non des moindres – est l'absence
de repères chronologiques. On n'y trouve aucune datation. Comparé
aux « Ecritures Saintes » du judaïsme et du
christianisme - communément et malencontreusement appelées « Ancien
et Nouveau Testament »2
- et
pour
qui le temps
est
essentiel, le Coran brille par son opacité voire son indifférence à
l'égard du temps.
La
seule notion qu'il connaît est un vague "avant" et
"après". C'est tout. Aucun événement daté, interne ou
externe au Coran et à son message théologique, n'est mentionné.
Alors que la Bible judaïque et chrétienne abonde en dates (fictives
ou réelles, peu importe), le Coran semble "en dehors" du
temps. Et c'est pourquoi les musulmans le considèrent comme
antérieur à la Bible (et aux Evangiles), quoiqu'il ait été rédigé
bien des siècles plus tard. Dans cette "logique"
d'anachronisme, un musulman peut affirmer sans sourciller et sans
aucun état d'âme que Abraham, Isaac, Ismaël, Moïse, Josué, les
rois David et Salomon, Job, les prophètes bibliques, et même Jésus,
étaient tous des … musulmans ! C'est d'ailleurs ce que dit3
le Coran. Certes, lorsque le Coran parle de "musulmans",
il l'entend dans le sens de "soumis" au Dieu-un du
monothéisme, et non dans l'acception en usage aujourd'hui : adhérent
à l'islam. Il n'empêche que "soumis" ou "musulman",
"l'intemporalité" est inhérente au Coran.
Il
est à ce propos une anecdote plaisante. Un journaliste voulut tester
le degré de connaissances théologiques et historiques de la
chanteuse Mireille Mathieu qu'il accusait de bigoterie catholique
infantile. Aussi, lui posa-t-il -il la question suivante : «
Qui est avant qui ? Moïse, Jésus, ou Mahomet ?
».
Elle répondit immédiatement : «Jésus
!».
Avec sarcasme, le journaliste releva sa bourde en lui rappelant que
selon la Bible, Moïse vécut plus de mille ans avant Jésus. C'est
alors que, sans se démonter le moins du monde, Mademoiselle Mathieu
eut cette répartie ahurissante : «
Mais non monsieur ! Jésus est le Fils de Dieu ! Il est donc avant
Moïse !».
Tout musulman est-il un Mireille Mathieu qui s'ignore ? D'autant plus que cette absurde intemporalité va jusqu'à déteindre sur les récits bibliques évoqués dans les 1144 « sourates »5 du Coran. Ils n'y répondent à aucun souci de datation. Et, comme fait exprès afin d'en exacerber l'étrangeté, l'ordre même de placement ou d'apparition de ces sourates n'est fonction – du moins dans les versions officielles – d’aucune contingence chronologique6.
Il ne l’est pas non plus pour des contingences géographiques7, ou pour des raisons théologiques ou spirituelles, et encore moins littéraires ou rédactionnelles. Les sourates sont arbitrairement placées selon leur longueur plus ou moins décroissante. Les plus longues, au début, sont des (fastidieux) récapitulatifs de La Torah de Moïse8, et les plus brèves à la fin relèvent de fulgurances métaphysiques (souvent incompréhensibles au profane).
Quant aux 3236 versets de ces 114 sourates, ils ont également été numérotés de manière arbitraire. Parfois, un verset a été scindé en deux (et justement là où il ne le fallait pas !), tandis que deux versets distincts ont été rattachés en un seul. Bref, l'incohérence de la présentation du Coran, lui octroie une apparence de morcellement, comme s'il s'agissait de phrases indépendantes les unes des autres, nuisant à une vision d'ensemble du texte.
Il y eut certes un effort, de la part de scribes superviseurs ou de rédacteurs plus ou moins avisés et "inspirés", pour tenter d'harmoniser le texte. Mais ils le firent soit de manière maladroite, superficielle, et artificielle, soit ils n'osèrent point apporter les retouches nécessaires à ce qui était désormais devenu "le Coran sacré", intouchable et immuable.
Cependant,
un regard impartial peut rapidement deviner que le Coran est en fait
une compilation désordonnée - quasi chaotique - réunissant des
passages de la Torah, du Livre de Josué, des Psaumes, des Evangiles
canoniques et non-canoniques, de bribes d'hagiographes bibliques, de
réminiscences de littérature talmudique, et enfin des ersatz de
traditions "arabes" préislamiques, revisitées et
réinterprétées.
Certains
exégètes judaïques et chrétiens sont allés jusqu'à comparer
cette compilation à un fatras épouvantable, une
mixture imbuvable de judaïsme et de christianisme. Une
sorte de syncrétisme rétrograde ayant emprunté aux Ecritures
saintes
de ces deux dernières religions, ce qu'elles avaient de pire pour en
délaisser le meilleur. Ce qui revient à dire que la Première
Alliance
et la Nouvelle
Alliance9
ont certes été les deux mamelles ayant allaité le Coran, mais que
le précieux liquide maternelle a été en quelque sorte vicié
durant la succion !
Etrange
situation que voilà ! Comment en sommes-nous arriver là ? Et
pourquoi le 'rejeton' a- t-il (consciemment ou inconsciemment ?)
inoculé son poison aux deux lourdes mamelles ? Pour le comprendre,
un voyage dans le temps est nécessaire. Il nous faut nous immerger
dans l'atmosphère si particulière de la Mecque de fin du VIème
siècle après J-.C, c'est-à-dire
une décennie avant l'éclosion de l'islam et le moment présumé de
la « révélation du Livre à Muhammad »10,
qui en fait n'est autre que la lente fabrication de la Torah
de Mahomet qu'on
aurait pu d'ailleurs s'appeler Le
Coran de Moïse.
Et
cela, d'autant plus que le terme même de Coran
s'applique - dans le Coran lui-même – également à la Torah de
Moïse, et que le nom de Moïse y est mentionné 174 fois, soit dix
fois plus que celui de Mahomet !
I.
Bref aperçu historique
Au
VIème siècle après J.-C, la
Péninsule du Hedjaz -
dite arabique11
- était devenue le théâtre d'enjeux théologiques. Déjà à cette
époque - donc celle qui vit la naissance de Mahomet -, le
monothéisme s'y était certes durablement et solidement implanté
par le biais de voyageurs, de caravaniers, d'aventuriers, d'émigrés,
de réfugiés et de missionnaires juifs et chrétiens. Mais la
majorité des autochtones étaient encore polythéistes et
pratiquaient entre autres le culte des astres (lunaire,
principalement), à ce qui plus tard fut nommée et connue comme la
Ka'bah de la Mecque.
Qui
ne sait pas où se trouve la Mecque, la célèbre ville sacrée de
l'islam ? La cité où s'érige la non moins célèbre "Ka'bah",
le sanctuaire où tous les musulmans du monde viennent en pèlerinage
! Et pourtant, l'étude du Coran ne nous le révèle pas, bien au
contraire ! Le nom "la Mecque", n'est mentionné qu'une
seule fois (sous la forme "makkah"), au verset 24 de la
sourate 48, dont voici la traduction littérale :
وَهُوَ
الَّذِي
كَفَّ
أَيْدِيَهُمْ
عَنْكُمْ
وَأَيْدِيَكُمْ
عَنْهُمْ
بِبَطْنِ
مَكَّةَ
مِنْ
بَعْدِ
أَنْ
أَظْفَرَكُمْ
عَلَيْهِمْ
وَكَانَ
اللَّهُ
بِمَا
تَعْمَلُونَ
بَصِيرًا
c'est
lui qui a écarté leurs mains de vous et vos mains d'eux dans le
ventre de makkah après vous avoir fait triompher sur eux et fut
allah dans ce que vous oeuvrez, observateur
Cette
sourate numérotée 48 dans le Coran que nous avons aujourd'hui entre
les mains (la version de El Azhar), est d'un point de vue
chronologique de rédaction, la sourate 111 sur les 114 du Coran,
soit une des dernières sourates et qui - selon la plupart des
chercheurs, comme Sami Aldeeb - a été rédigée à Médine. Mais
que peut bien signifier "ventre
de makkah"
? Et qui nous prouve qu'il s'agit bien de ce qu'on appelle
aujourd'hui - en tant que nom propre avec l'article défini – la
cité de "La Mecque" ?
D'un
point de vue étymologique, "mekkah" vient de "mak"
. C'est un mot commun construit sur la racine "MK" et qui
signifie en hébreu et en araméen : "creux", "bas",
"abaissé", "fond", "base" etc… Ce
n'est donc pas le nom d'une ville mais tout au plus une description
d'un site situé “en bas”.
Il
est également intéressant de noter que dans le Talmud,
l'emplacement du Sanctuaire de Jérusalem est désigné comme "Le
nombril du monde"
et "La
pierre de fondation"
! Le nombril est en principe l'endroit le plus creux et profond du
ventre. Tandis que "Pierre
de fondation"
indique bien qu'il faut d'abord creuser pour bâtir un édifice !
Serait-ce
que "mekkah"
signifierait en réalité "creusement", et qu'en fait ce
mot désigne l'endroit où l'on creusa dans la roche pour les
fondations sur lesquelles sera bâti le Temple
de Jérusalem
? Serait-ce que bien plus tard et une fois l'islam triomphant, le
sens premier de "mekkah" fut biaisé pour le transposer au
Hedjaz (Arabie saoudite de nos jours), là où résidait Mahomet ?
D'autant plus, qu'il n'y a, dans toute la littérature arabe
préislamique, aucune mention d'un lieu qui s'appellerait Mekkah
!
La
"Ka'bah" est également mentionnée une seule et unique
fois. Au verset 95 de la sourate 5 :
يَا
أَيُّهَا
الَّذِينَ
آمَنُوا
لَا
تَقْتُلُوا
الصَّيْدَ
وَأَنْتُمْ
حُرُمٌ
وَمَنْ
قَتَلَهُ
مِنْكُمْ
مُتَعَمِّدًا
فَجَزَاءٌ
مِثْلُ
مَا
قَتَلَ
مِنَ
النَّعَمِ
يَحْكُمُ
بِهِ
ذَوَا
عَدْلٍ
مِنْكُمْ
هَدْيًا
بَالِغَ
الْكَعْبَةِ
أَوْ
كَفَّارَةٌ
طَعَامُ
مَسَاكِينَ
أَوْ
عَدْلُ
ذَلِكَ
صِيَامًا
لِيَذُوقَ
وَبَالَ
أَمْرِهِ
عَفَا
اللَّهُ
عَمَّا
سَلَفَ
وَمَنْ
عَادَ
فَيَنْتَقِمُ
اللَّهُ
مِنْهُ
وَاللَّهُ
عَزِيزٌ
ذُو
انْتِقَامٍ
ô
et ohé ceux qui croient ne tuez pas de gibier alors que vous êtes
en anathème et quiconque parmi vous en tue intentionnellement alors
qu'il paie par semblable bétail de ce qu'il a tué d'après
l'arbitrage décidé parmi vous et cela en offrande qu'il fera
parvenir à la ka'bah
ou bien comme expiation en nourrissant des pauvres ou par son
équivalent en jeûne et cela afin qu'il goûte à son acte allah
pardonne ce qui est passé mais quiconque récidive alors allah se
vengera de lui et allah est puissant et doté de vindicte
La
numérotation “5” de cette sourate sur la Ka’abah
peut
tromper, tout comme la numérotation 48 du verset sur "La
Mecque". Selon l’ordre chronologique, cette sourate est la
112ème, donc celle juste après celle ayant mentionné makkah
et
une des dernières du Coran !
Mais
que signifie "ka'bah"
? En fait, ce mot arabe n'est pas… en arabe ! C'est la forme
corano-arabisée du mot grec "cube" (kubos), désignant
aussi un dé. Car l'édifice de la "ka'bah" est cubique et
ressemble à un dé !
Or,
il n'y a pas que l'édifice de la "ka'abah" qui soit
cubique. Un autre édifice qui l'a précédé de plus de 1500 ans est
également cubique. Cet édifice est le "Saint
des Saints"
du Temple de Jérusalem ! Celui où nul n'a le droit d'y pénétrer
pour rendre un culte, hormis le Grand
Cohen
(descendant d'Aharon, le frère de Moïse).
Car
le “Saint des Saints” du Temple de Jérusalem est certes un "Lieu
d'Adoration à Yahweh”, mais il est également un site "interdit",
"tabou" de par justement sa sacralité ! Il est un lieu
d'anathème pour qui oserait transgresser cet interdit et ce tabou.
Cet
interdit transparaît dans le nom octroyé par le Coran à l'édifice
le plus sacro-saint de ce qu’on croit être à la "Mecque"
en Arabie saoudite : "el
masjid el haram".
Cette
expression est communément traduite en français par : "La
mosquée sacrée". Mais "mosquée" pour "masjid"
n'est pas une traduction, mais un calque de l'araméen. Et "sacrée"
pour "haram" est une interprétation, non pas une
traduction. Il faudrait en fait traduire littéralement "el
masjid el haram"
par "le
lieu d'adoration tabou"
!
Dans
le Coran, ni "La Mecque" et ni la "Ka'bah", et
encore moins la "Mosquée sacrée", n’étaient donc pas -
jusqu’au jour où l’islam a supplanté le judaïsme et s’en est
débarrassé ! - situées où elles se trouvent aujourd'hui. Le
Coran, par ces termes, n'évoquait à l'origine qu'un seul et unique
endroit : Jérusalem, son Sanctuaire, et son "Saint des Saints",
et non l'ancien roc quadrangulaire des polythéistes sudarabiques !
L'essence
même de ce culte sudarabique est sujette à polémique. Déjà au
IIème siècle après J.-C, Maxime de Tyr évoquait, dans
ses Dissertations,
ce culte des "Arabes" : « les
Arabes adorent aussi, mais je ne sais quoi. Quant à l'objet de leurs
adorations, je l'ai vu, c'est une pierre quadrangulaire. »12
Selon
une hadith13
du compilateur musulman Al-Bukhari
- très sujette à caution -, la "Ka'bah" contenait 360
idoles et statues de divinités
préislamiques, et parmi elles les trois divinités féminines
les plus vénérées : al-Lat, al-`Uzza et Manat.
La circumambulation s'y
pratiquait et le pèlerin polythéiste faisait plusieurs fois le tour
de l'édifice.14
Selon le Coran, ces pèlerins païens «
dansaient, sifflaient et battaient des mains
»15.
Il est supposé que ces "Arabes idolâtres"
accomplissaient leur rite dans une totale nudité16,
et que les bêtes destinées à être immolées en sacrifice sacré
étaient ornées de guirlandes17.
Néanmoins,
et à côté de ce culte polythéiste bigarré et animé, une
minorité d'autochtones "mecquois" s'intéressait au
judaïsme et au christianisme, importés depuis au moins deux
siècles. Tandis que sous le regard narquois des
autochtones polythéistes, rabbins et prêtres s'affrontaient dans
d'interminables joutes théologiques, d'autres - plus curieux ou plus
naïfs - venaient assister aux enseignements que rabbins et prêtres
octroyaient dans un but incontestable de prosélytisme monothéiste.
Les
rabbins cependant, plutôt qu'une conversion pure et dure au
judaïsme, privilégiaient une adhésion à ce qu'ils nommaient la
communauté des "craignant -Dieu".
Il était exigé d'eux une pratique religieuse allant - selon leur
progression dans le judaïsme -, du strict minimum (comme le respect
aux sept commandements dits noachides),
jusqu'à un stade avancé de respect des lois de la Torah juste avant
la conversion finale, en passant par le stade intermédiaire de
"mityahed", c'est-à-dire de "judaïsant".
Il
se pourrait fort bien que Muhammad - si toutefois il est bel et bien
un personnage historique et non un prête-nom - se soit trouvé parmi
ces "judaïsants" écoutant, avec un sérieux vertigineux,
l'enseignement d'un de ces rabbins. Mais l'éclectisme religieux du
jeune Mahomet ne le poussa- t-il pas aussi à aller écouter les
prêches et sermons de prêtres ? Ces deux influences sont en effet
patentes dans le Coran.
Cependant,
l'on trouve dans le Coran plus d'accointances avec le Pentateuque (la
Torah) et le judaïsme (pharisien en particulier), qu'avec les
Evangiles et le christianisme (y compris judéo-nazaréen)18,
du moins tel qu'on connaît ce dernier depuis le IVème siècle.
Parmi ces accointances, la prohibition du porc, les lois sur la
menstruation de la femme, le respect du Shabbat, etc…
Par
contre, le Coran cite presque textuellement une parole d'Evangile19
- «
Ils n'entreront au paradis que lorsqu'un chameau passera par le trou
d'une aiguille
» -, et
Jésus y a même l'aura du prophète eschatologique du «
Jugement dernier
»20.
Et cela, aucun rabbin n'a pu l'enseigner à Muhammad, et il ne fait
aucun doute qu'il l'a entendu chez un moine ou un judéo-chrétien de
la secte des nazaréens.21
Mais
au-delà de cette confusion ou de cet amalgame judaïco-christique,
ce qui est encore plus frappant (et déroutant) dans le Coran, est le
nombre impressionnant d'erreurs et d'anachronismes (plus ou moins
aberrants !) qui s'y trouvent. Jacob par exemple est considéré
comme le fils d'Ismaël, et Miryam22
- Marie, la mère de Jésus – est confondue à son homonyme, la
sœur de Moïse et d'Aharon.
Le
texte coranique est, de plus, émaillé de déviations, de
contradictions, de divergences, voire de dissidences théologiques
par rapport au Pentateuque ou aux Evangiles.
A
quoi et à qui attribuer ces lacunes du Coran ? A un scribe étourdi
? A un mal- entendant à qui Muhammad aurait transmis l'enseignement
oral du rabbin et du prêtre ? Ou à Muhammad lui-même qui aurait
mal compris cet enseignement oral, et donc aurait involontairement
induit en erreur le scribe (ou les scribes) ayant "couché à
l'écrit" ce que lui récitait au fur et à mesure le néophyte
?
Ces
deux hypothèses se valent. A moins que ces lacunes soient
volontaires, en tant qu' "originalités" de Muhammad ou de
son scribe. Cette dernière hypothèse est hautement improbable.
Pourquoi diable le rédacteur du Coran se serait volontairement
ridiculisé par de telles grossières erreurs ?
Cette
improbabilité a poussé nombres d'historiens et d'exégètes à
développer l'idée que le "Maître à penser" de Muhammad
ne pouvait pas être un rabbin orthodoxe ou un prêtre catholique. Et
que justement le syncrétisme judéo-chrétien bizarre, dissident et
déviant du Coran, venait d'un étrange adepte d'une secte
judaïco-christique ou d'une secte chrétienne judaïsante, voire
d'une secte hétérodoxe et "hérétique". Certains
chercheurs qui ont tenté d'enquêter sur l'identité
du rédacteur du Coran, l'ont
même désigné nommément. Il s'agirait de Waraqa
Ibn Nawfl,
le cousin de Khadija, la première épouse de Muhammad, conclusion
que nous réfutons, au moins partiellement. (Voir notre article :
"Qui
a rédigé le Coran
?").
En
effet, Waraqa Ibn Nawfl était un autochtone, membre de la tribu des
Quraysh, et un arabophone. Or le Coran fait par trop usage de mots
hébreux et araméens, à la place de termes arabes. Ce qui laisse
planer de réels doutes sur son origine 'arabe' qurayshite, et a
poussé des philologues et des historiens comme Luxenberg et Gordon à
le considérer comme d'origine aramo-syrienne, voire nabatéenne.23
La
question reste donc en suspend et il nous faut avouer notre
impuissance à identifier précisément le "Maître à penser"
de Muhammad ou à l'extirper de son anonymat éternel. Mais aussi
ardue que puisse être la question de son identité, il en est une
autre, beaucoup plus essentielle et indispensable à la compréhension
du Coran : la langue dans laquelle il a été originellement rédigé.
Quelle est-elle véritablement ? L'arabe, sommes-nous naturellement
portés de répondre.
Or justement, la langue du Coran n'est pas de l'arabe. En tous cas,
pas de l'arabe "pur", et encore moins de l'arabe "clair
et compréhensible" comme le prétend le Coran lui-même.
II. LA LANGUE DU CORAN
L'arabe diffère fondamentalement du français et des autres langues européennes, dans tous les domaines24 : la syntaxe, la grammaire, la structure des verbes, l'acception des termes, l'appréhension de l'espace et du temps, la perception de notions abstraites, et la manière particulière d'exprimer la pensée.
Bref le "génie" de la langue arabe s'oppose en tout à celui de la langue française par exemple, et la rend inapte à y être traduite. Et ce, jusqu'à l'ordre des mots dans la phrase. Si un locuteur du français dit : « Mon Dieu a dit aux anges », l'arabe l'énoncera par un : « dit aux anges Dieu mien ». Cela peut paraître bénin, mais cette tournure de phrase verbe-complément-sujet (commune aussi à l'hébreu et à l'araméen) change radicalement la perception des choses.
L'inadaptation est valable également pour le son des lettres. Pas moins de dix lettres n'ont pas d'équivalences sonores en français. Comment donc retransmettre un Ta emphatique ou un Ha guttural à une ouïe latine ?
Et si nous avons ici évoqué en note deux langues - l'hébreu et l'araméen -, qui non seulement sont structurellement proches de l'arabe et qui n'ont donc aucune difficulté à le traduire, c'est parce que celles-ci ont fortement influencé le Coran et que leur connaissance est incontournable à la compréhension du Coran.
Pourquoi alors privilégier - pour ce qui est de l'influence sur le Coran -, l'hébreu biblique25 aux dépends de l'araméen, qu'il soit sa variante syriaque tardive ou le dialecte araméen du Talmud ? Pourquoi n'avoir pas suivi les travaux de chercheurs, comme le Révérend Alphonse Mingana qui a développé la thèse de la présence d'un christianisme de langue syriaque au Hedjaz et son rôle déterminant dans les origines de l'Islam ?26 Ou ceux de Christophe Luxenberg qui a fait une étude sur la dépendance du Coran à des bréviaires chrétiens composés en syriaque ?27
La réponse est simple : le Coran se réfère au Pentateuque (et il ne s'en cache d'ailleurs pas !) de la manière la plus naturelle qui soit. Des pans entiers de la "Torah de Moïse" sont repris presque tels quels dans le Coran. Et d'ailleurs, toute personne ayant pris la peine de lire le Pentateuque - même dans sa traduction française - avant d'aborder la lecture du Coran, ne peut ignorer son impact décisif, fondamental, et essentiel sur l'arabe coranique.
Il était donc tout à fait logique de vérifier en premier lieu le lien linguistique entre l'hébreu du Pentateuque et l'arabe du Coran. La découverte de l'incontournable présence de l'hébreu dans le Coran m'interpella à plusieurs titres. La langue du Coran me fit l'effet d'une sorte de langue-calque de l'hébreu ! Au point de pouvoir lire et comprendre le Coran sans aucune difficulté, quoique n'étant pas un expert en langue arabe28.
Il me fut d'ailleurs plus aisé de lire et comprendre le Coran qu'un quotidien en arabe moderne. Au début de mes recherches, j'interprétai ce phénomène de facilité à comprendre le Coran au fait qu'il évoquait des récits bibliques archi-connus, que j'anticipai en quelque sorte lors de leur lecture. Plus tard, je découvris que je comprenais naturellement et sans effort des mots et des expressions du Coran qui étaient un véritable casse-tête pour des arabophones chevronnés et même des sommités musulmanes ! Par exemple avec l'expression "hitat"29.
Dans
la plupart des traductions du Coran, le mot
حِطَّةٌ
(hitat)
a
été laissé tel quel, comme s'il s'agissait d'un mystérieux hapax.
Or
ce
mot demeuré incompris (donc intraduisible) par les exégètes
musulmans, n'a rien d'énigmatique. Il est simplement le terme hébreu
חטא
(hetâ)
pour faute,
dans le sens de péché.
Progressant plus loin dans mes recherches sur le vocabulaire typiquement hébraïque du Coran, je découvris le phénomène étrange des "doublons", c'est-à-dire l'apparition d'un mot une fois en hébreu et une autre fois en arabe30. Et cela, parfois au sein d'un seul et même verset ! Or, le lecteur du Coran, quand bien même était-il un arabophone chevronné, ne pouvait avoir aucune idée de l'étymologie hébraïque de la partie non arabe des innombrables doublons.
Ainsi,
dans presque tout le Coran, la mer se dit el
bahr
الْبَحْرَ.
Et puis soudain, on trouve à la sourate 20, verset 97 la forme el
yam
الْيَمّ
qui
est du pur hébreu, et n'existe pas en langue sudarabique, donc en
arabe authentique.31
Ce qu'un arabophone croyait être « l'incomparable richesse du vocabulaire du Coran », n'était donc rien d'autre que l'usage d'un doublon hébreu-arabe ou arabe-hébreu.
Seul le prestige du Coran pour les musulmans, et particulièrement pour les "arabo-musulmans", a fait que cette langue composite et artificielle soit considérée - comble de l'ironie – comme la langue de référence de "l'arabe classique", alors que des centaines, voire des milliers de termes, de verbes, d'expressions, de locutions, de tournures de phrases, de "jeux de mots", de noms communs et de propres, sont en hébreu (et à moindre mesure, en araméen), et non en arabe !
Ces emprunts du Coran au Pentateuque sont si patents, même lorsqu'il était possible de trouver des parallèles en langue arabe proprement dite, que la moindre entorse saute aux yeux lorsqu’on compare systématiquement le texte 'arabe' à son original hébraïque. Ce n'est pas tout. Lors de la transcription d'un terme hébreu vers "l'arabe" du Coran, se glissèrent de grossières erreurs, jusqu'aux fautes d'orthographe ! A tel point que la lecture du Coran, pour tout hébraïsant, procure la douloureuse impression de laxisme, comme si ce texte avait été rédigé par quelqu’un qui était loin d’être un érudit, ni en hébreu et ni en arabe !
Ce
laxisme risquait d'entraver sérieusement toute tentative de
comprendre (donc de traduire) le Coran en français. A moins
d'aborder cette traduction en deux temps : retranscrire le texte du
Coran en hébreu, et ensuite et à partir d'une réelle et
authentique compréhension du texte, le traduire (ou plutôt le
transcrire)
en français.
Or
il est un fait indubitable : les traducteurs du Coran en français
abusent leurs lecteurs par des traductions fantaisistes et
trompeuses. Pire ! Ils
falsifient le Coran et ne permettent pas aux lecteurs francophones de
voir la dépendance du Coran arabe à l'égard du Pentateuque en
hébreu. Et ce faisant, ils rendent, non seulement aux lecteurs
francophones du Coran, mais au Coran lui-même (ainsi qu'aux
musulmans) un bien mauvais service !
Néanmoins, nous nous trouvons ici devant un cercle vicieux. Pour se rendre compte du lamentable niveau d’érudition du rédacteur du Coran32, il fallait avoir de très solides connaissances dans le Pentateuque. Et pour cela, le maniement parfait de l'hébreu est une condition rédhibitoire. Or, combien de personnes de par le monde ont-ils lu (et étudié) le Pentateuque dans sa langue hébraïque originelle ? Quelques centaines de milliers tout au plus. A l'opposé, combien de personnes ont-ils lu (et étudié) le Coran dans sa langue "arabe" ? Quelques centaines de millions. Mais combien ont-ils lu (et étudié) à la fois le Pentateuque et le Coran - expressément selon cet ordre chronologique -, et dans la langue respective de ces deux « Ecritures révélées » ? Une poignée.
Et c'est justement ma connaissance profonde de l'hébreu et à moindre mesure de l'arabe, qui remit en cause - je devrais ajouter à mon corps défendant - certaines de mes certitudes concernant la genèse de la rédaction du Coran. Il ne me fut plus possible d'admettre que le Coran soit une œuvre scripturaire dès l’origine. Il m’apparût désormais évident que le Coran était – plus qu'un plagiat assumé ! - une transmission orale faite en hébreu, parfois mal comprise par son auditeur. Cette transmission orale fut ensuite traduite, ou plutôt transposée et retranscrite en 'arabe', par un scribe qui vraisemblablement avait de graves lacunes en hébreu !
La 'source' de la transmission orale en question - sans nul doute une personne versée dans le Pentateuque (un rabbin ?) - ne s'était guère avisée de superviser le travail du scribe arabophone qui rédigea le Coran, afin de s'assurer que son enseignement fût fidèlement retransmis par son récipiendaire. Par exemple, le nom d'Israël est écorché dans le Coran.33 Cela peut à la rigueur se comprendre si le superviseur hébréophone en question avait laissé le scribe transcrire ce nom sans intervenir directement. Mais comment expliquer que le nom même d’Ismaël - dans le Coran Ismâ'il (إِسْمَاعِيلَ) – et en hébreu Yshma'EL ישמעאל), censé être l'ancêtre éponyme des Arabes34, soit également transcrit de manière farfelue et abracadabrante, à la fois d'un point de vue grammatical qu'étymologique ?35
N'est-il
pas surprenant que le rédacteur du Coran ne sût pas comment écrire
ce nom, en dépit de la grande importance de la figure d'Ismaël, en
tant que fils d'Abraham36
et celui qui avec son père a « érigé les fondements du Sanctuaire
» ? 37.
Et que dire de la transcription des noms d'Abraham (pas moins de
quatre variantes, toutes défectueuses !) et de son fils dans les
traductions françaises du Coran ? Le fait qu'on les trouve calqués
à l'erreur coranique Ismâ'il
(et
non transcrit selon son originel hébreu Yshma'El)
et Ibrahim
(et
non l'original
Abraham),
ne témoigne-t-il pas d'un parti-pris ? Ne nous révèle- t-il pas
quelque chose sur le traducteur et sur ses intentions ? Cette
interrogation nous amène inéluctablement au débat concernant les
"traductions" du Coran.
III. LES TRADUCTIONS DU CORAN
Il existe à ce jour plus d'une centaine de traductions françaises du Coran, depuis la première qui date du XVIIème siècle jusqu'aux traductions contemporaines comme celle de Jacques Bercque38, Régis Blachère, Denise Masson, Jean Grosjean, ou Kasimirsky, en passant par les traductions dites « agréées par les autorités musulmanes ». Ces traductions, comparées à l'original coranique « officiel »39, laissent perplexe et dubitatif tant elles sont éloignées et peu fidèles au texte littéral. Comme s'il y avait une spécificité mystérieuse au Coran, et que le traduire était une gageure.
D'autres traductions, telles que celle de Malik Chebel ou le converti à l'Islam Abdallah Penot, sont franchement apologétiques et enjolivent le Coran à escient. Et enfin, la traduction pseudo littéral mais biaisée de André Chouraqui - un judaïque prônant l'œcuménisme des monothéismes -, ou celle de Sami Aldeeb, un arabophone chrétien, qui a bien tenté d'être au plus près du texte, mais qui pêche par méconnaissance de l'hébreu, trahissent également le contenu du Coran.
Certes, les traducteurs des autres « Ecritures Saintes » bibliques ont eux-aussi pris beaucoup de libertés à l’égard des textes originels en hébreu et en grec, mais ils se sont tout de même efforcés de ne pas induire le lecteur en erreur. Ce n'est pas le sentiment qui ressort à la lecture des traductions françaises du Coran. A tel point qu'on est en droit de se demander si, pour la plupart d'entre elles, elles ne faussent pas intentionnellement le jugement de qui ne manie pas la langue arabe.
Cependant, et au-delà des difficultés inhérentes au fossé qui sépare les langues (malencontreusement) appelées "sémitiques"40 et les langues appelées (non moins malencontreusement) "indo-européennes", il y a en effet un écueil supplémentaire inhérent et spécifique au Coran : le fait que l'arabe qui y est en usage n'est pas de l'arabe, mais un "sabir". Un idiome composite - une sorte de "syncrétisme" linguistique -, mélangeant presqu'à quantité égale, trois langues : le sudarabique (ou dialecte sabéen), l'hébreu, et l'araméen (y compris sa variante syriaque tardive). Et si l'idiome arabe du Coran est une langue composite, il est donc forcément postérieur à l'hébreu.
Or ce n'est pas ce que nous ont présenté les "Arbres des langues" admis et diffusés dans les cercles "orientalistes", depuis le XIXème siècle. Par leur biais, un arbre des langues octroyant l'antériorité à l'arabe sur l'hébreu, a pénétré tous les recoins universitaires et leur ersatz wikipédien. Est-ce là encore la résultante d'une allégeance pan-arabiste qui n'avoue pas son nom ? Cet arbre imaginaire des "langues sémitiques", le voici :
D’un
point de vue tout d’abord chronologique, cette classification est
totalement caduque et erronée. Elle sépare dans le temps et
l’espace plusieurs langues contemporaines : l’ougaritique,
le cananéen, le "phénicien punique"41,
le cananéen ancien [il est bizarre que le « cananéen »
précède ici le « cananéen ancien » !], l’hébreu,
le moabite.
Aujourd’hui,
les philologues savent pertinemment que hébreu,
cananéen
ou phénicien
ne
renvoient qu’à une seule et même identité linguistique (et même
ethnique !). Ils n’ignorent pas les travaux historiques,
archéologiques et linguistiques des chercheurs qui les ont précédés.
Déjà au XIXème
siècle, Vacher de Lapouge notait que « l’hébreu
biblique ne diffère que de l’épaisseur d’un cheveu d’un
patois du dialecte de Tyr et de Carthage
»
42.
Mais à certaines fins idéologiques, cette donnée est occultée.43
Cet
Arbre
des langues
est aussi erroné d’un point de vue purement linguistique. Le
sudarabique précéda l'arabe et non le contraire ! De même, l’usage
de classer ces langues sous la rubrique dite « sémitique ».
Et si « sémitique » a été mis entre guillemets, c’est
parce qu’en réalité il est un néologisme bibliciste créé au
XVIIIe siècle par l’historien allemand August Ludzig Von
Schlöze.44
Pourtant, et s’il est pour le moins curieux de constater que nous
devons à un historien la création d’un néologisme dans une
discipline qui en principe devait être la chasse- gardée des
linguistes, force nous est de reconnaître que ce néologisme est
devenu presque incontournable. Désormais, il est partout en usage
lorsqu’on parle par exemple de l’hébreu ou de l’arabe, pour ne
citer que ces deux langues qui défraient la chronique de
l’actualité. Néanmoins, est-ce bien le terme adéquat pour
qualifier ce groupe de langues à l’évidence apparentées ?
En
réalité une telle terminologie n’est pas anodine. Elle se calque
sur le « découpage » mythique biblique de l’Humanité
en trois grandes lignées, celles des descendants des trois fils de
Noé : Shem
(Sem)
Ham
(Cham), et Yefet
(Japhet), et représentant respectivement les populations du Proche
et Moyen-Orient, d’Afrique, et d’Eurasie. Il n’est pas inutile
de préciser ici, n’en déplaise aux « romantiques de la
Bible », que ce découpage factice ne se fonde sur rien d'autre
que des fantasmes théologiques monothéistes et non sur une
quelconque réalité ethnique, historique, linguistique ou
géographique.
45
Quant
à "l'Arbre des langues" fondé sur ce mythe biblique, il
est tombé en désuétude depuis que l’analyse de certaines langues
africaines (comme le berbère, le haoussa, ou l’égyptien antique)
montre leur parenté avec des langues du Proche-Orient. C’est
pourquoi la linguistique comparative moderne ne parle désormais plus
de « langues sémitiques », mais d’un ensemble beaucoup
plus large : la famille de langues dites ‘chamito-sémitiques’.
Néanmoins cette classification demeure elle-même d’inspiration
biblique et conserve son substrat sémantique mythologique. Elle est
progressivement délaissée au profit de termes plus rigoureux,
historico-géographiques principalement : "Afro-levantin
ancien".
De
ce constat est née la nécessité de la classification arborescente
plus adéquate que voici :
L'amalgame
entre parenté linguistique et parenté ethnique, trop souvent fait
par des linguistes du XXème siècle, est à l’origine du
rapprochement fait aujourd’hui, par des auteurs contemporains comme
par le grand public, entre deux populations « sémites »
(« Hébreux » et « Arabes »), qui n’ont en
réalité rien de commun si ce n’est le substrat linguistique.
Ces
linguistes ne se sont pourtant pas fourvoyés lorsqu’ils ont
remarqué la proximité entre l’hébreu et l’arabe.
Cependant, leur classification faisait abstraction de toute dimension
historique, non seulement dans l’émergence de ces langues, mais
encore dans leur expansion géographique. Sous l’influence du
« romantisme orientaliste », il a été décidé que
l’expansion des langues dites « sémitiques » se fit
d’Est en Ouest par le biais de vagues successives d’implantation
jusqu’au Levant. Certains linguistes allèrent même jusqu’à
« trouver leur berceau en Arabie ».
Or
l’expansion se fit exactement en sens contraire : d’Ouest en
Est. Et le « berceau » n’est pas une hypothétique
tente de chamelier dans le désert de la péninsule arabique mais
bien la côte Est du bassin méditerranéen. Il faut bien se rendre à
l’évidence : le peuple hébreu est un peuple méditerranéen
et sa langue vernaculaire est une langue « première »,
qui émergea en Qedem,
c’est-à-dire, au Pays
du Levant
ou encore à Canaan,
il y a plus de 4 millénaires, donc bien avant la langue sudarabique46
et a
fortiori avant
la langue composite du Coran qui est, comme nous l'avons vu un idiome
artificiel et un sabir.
Une
des preuves indubitables de l'antériorité de la langue hébraïque
par rapport à la langue sudarabique, est le nombre de mots
comportant des consonnes gutturales. Or c'est justement ces mots qui
déterminent l'ancienneté d'une langue « afro-levantine ».
Plus elle en est prolixe et plus cela prouve son âge, et
inversement. Car les mots possédant des consonnes gutturales sont
ardus à prononcer et avec le temps, ils sont édulcorés ou écrits
avec des consonnes non gutturales. Et c'est exactement ce qui s'est
passé avec le sudarabique (et l'arabe du Coran).47
Par exemple, la lettre H
gutturale du nombre cinq en hébreu (hamesh)
est devenue un Kh raclant en arabe (khamseh).
Il faut donc se rendre à l'évidence : le sudarabique est né après
l'hébreu.
En
effet, les peuplades « arabes » du Hedjaz et du Yémen
sont principalement des afro-asiatiques et non des méditerranéens
comme les Hébreux. Et la langue sudarabique elle, est une des plus
récentes de la branche « afro-levantine ». Elle date
environ du VIIème
siècle d’avant J.-C, et prit sa forme définitive il y a moins de
2000 ans. Quant à l’arabe coranique il a emprunté à l'hébreu,
dans la désignation de ses points cardinaux, la même direction
Ouest-Est, lorsque des voyageurs et migrants Hébreux judaïsés et
Araméens christianisés amenèrent avec eux leur langue respective
au Hedjaz. C'est pourquoi, le Nord se dit en arabe du Coran « ma
gauche », et le Sud « ma droite » ?48
En
outre, à la différence de l’hébreu ou de l’araméen qui sont
des langues
premières
témoignant d'un substrat ethnique, l’arabe ne reflète qu'un
phénomène socio-économique : le nomadisme. La parenté
linguistique entre l'hébreu et l'arabe ne devrait donc en aucun cas
alimenter le mythe d’une parenté ethnique, celle d’un prétendu
« peuple sémite ». Le mot "arabe" lui-même
n'est pas en arabe, mais en hébreu !49
Ce constat nous obligera à nous libérer du carcan de
"l'orientalisme" responsable de la fabrication fantaisiste
"d'Arbres des langues sémitiques".
Et cela nous ramène à nos traducteurs du Coran en français. Ceux qui ne sont pas des musulmans ou des arabo-musulmans, sont tous des "orientalistes-arabisants". Ils sont certes des experts du français et de l'arabe, et bien souvent non dénués de talent littéraire. Mais si ce n'est pas leur savoir-faire professionnel qui est en cause, serait-ce que le problème vient justement de leur "orientalisme-arabisant", à défaut de probité et d'intégrité intellectuelles ?
Y aurait-il chez eux une obscure "allégeance" exigeant d'eux de présenter au lecteur "occidental" un texte coranique en français châtié ? Leur traduction camoufle le texte sous-jacent. Il est pour ainsi dire "toiletté", "maquillé". Serait-ce là une volonté inconsciente de "rapprocher" le Coran à un esprit européen, en sublimant son contenu et sa forme, en lui octroyant une perfection linguistique et une qualité littéraire comme s'il s'était agi de l'œuvre d'un écrivain français de renom, d'un Flaubert ou d'un Hugo maniant sa "plume divine" ?
Or le Coran est loin de cette excellence. Sous le fard des traducteurs du Coran - en français, en anglais, ou dans toute autre langue -, on découvre une peau "squamée". Tout expert en arabe vous le dira : la langue du Coran est pauvre, redondante, indigente, souvent indigeste, et pèche par syntaxe fantaisiste. Le texte est même parfois entaché de graves lacunes grammaticales. 50
Les
exégètes musulmans ont certes trouvé la parade par la tautologie
suivante : "le
Coran vient d'Allah, il précède donc la langue arabe. C'est même
Lui qui a créé la langue arabe. Les «
prétendues fautes »
du
Coran, sont en fait celles des grammairiens arabes, pas du Coran.
C'est le Coran qui décide ce qui est ou n'est pas une faute en
langue arabe".
S'il
est évident que seul le prestige du « Coran divin sacré »
auprès des traducteurs musulmans croyants ait octroyé à l'arabe
coranique une aura
qu'il n'aurait jamais dû avoir s'il s'était agi d'un texte profane,
on ne peut dire de même concernant les traducteurs non-musulmans.
Qui
les empêche de relever les lacunes du Coran ? Et à l'inverse, qui
les autorise - comme ils le font sans vergogne - à ajouter des mots
(avec ou sans parenthèses) qui ne s'y trouvent pas ? Est-ce
uniquement pour rendre le verset moins abscons qu'il ne l'est ? Rien
de moins certain. Ainsi, lorsque le Coran évoque le sacrifice du
fils d'Abraham, sans citer son nom, les traducteurs ajoutent entre
parenthèses celui d'Ismaël. Alors qu'il est évident, d'après le
contexte (et y compris pour le rédacteur du Coran), qu'il s'agit
d'Isaac !
Et
surtout, pourquoi tant d'efforts pour à la fois enjoliver le texte
et pour l'édulcorer ? Comme si les traducteurs s’étaient vus
obligés d’agir de la sorte. Y-a-t-il des raisons occultes à un
tel agissement ? Car
l’aspiration somme toute légitime de tout traducteur, de
satisfaire à une ambition littéraire, ne peut expliquer cette
propension à trahir le contenu et le sens même du texte coranique.
La cause réelle et profonde de cette manière de faire est à
chercher ailleurs.
Voici
un exemple frappant - parmi des centaines d'autres - de traduction
intentionnellement biaisée du Coran :
Le verbe QTL (en arabe قَتِل )51 est traduit généralement par combattre, lutter. Or cette racine verbale, d'origine araméenne et hébraïque, signifie tuer, trucider, massacrer, exterminer. « Combattre les mécréants » est une chose (peut-être étaient-ils de méchants agresseurs ?), mais « Massacrez les mécréants », en est une autre.
On ne peut justifier cette infidélité délibérée comme une volonté d'adapter un terme étranger à un public francophone et occidental. Ce dernier sait pertinemment faire la différence entre un combattre assez inoffensif et l'injonction coranique de massacrer le mécréant. D’autant plus qu’en faisant usage de combattre à la place de massacrer, le traducteur prend le risque de se voir accusé de cautionner d'autres appels génocidaires d'il n'y a pas si longtemps.
On ne peut guère non plus attribuer cette grave et générale déviation à une coquetterie ou à un effet de style pour éviter la redondance ou du mot à mot fastidieux. La preuve est que même la traduction dite littérale (mais qui est loin de l'être) d'André Shouraqui, fait une entorse à sa règle et s'éloigne tout à coup de la littéralité lorsqu'il s'agit de traduire QTL, qu’il rend par combattre et non par tuer ou massacrer.
Les
apologétiques musulmans s'empressent de rétorquer - lorsqu'on
énumère devant eux les innombrables versets du Coran prônant le
crime -, que la faute est à notre méconnaissance de l'arabe. Si on
ne sait pas l’arabe, disent-ils, on ne peut vraiment comprendre le
Coran. Le Coran est intraduisible, affirment-ils. Toute traduction
est donc viciée, et dans le meilleur des cas « hors-contexte ».
Comme
nous l'avons vu, cet argument - qui a souvent piégé le lecteur non
arabophone (et non musulman), complexé par son « occidentalisme »
-, n'est pas fondamentalement faux. Mais encore fallait-il s'entendre
sur la signification du terme « viciée ». La
traduction du Coran est-elle viciée à cause de l'arabe, ou parce
que la langue 'arabe' du Coran est viciée, ou encore parce que le
Coran lui-même est vicié ?
Nous
le saurons, en adoptant la méthode de travail suivante.
IV. Méthode de travail.
Si toutes les traductions du Coran en français52 sont biaisées, maquillées, fardées, voire piégées en fourvoyant le lecteur et l'induisant en erreur dans la compréhension du texte coranique, quelle est la solution ? Et comment cet ouvrage pouvait-il contourner l'embûche ?
Il faut certes se méfier d'une traduction à tout prix littérale. La sentence « traduttore traditore » est là pour nous le rappeler. C'est pourquoi il faut à chaque fois faire le bon choix entre calque et fidèle traduction. Ainsi, Chouraqui fait usage de néologismes tels que « Allah le matriciant, le matriciel », censés reproduire les mots du Coran rahman et rahim, eux-mêmes venant de la racine hébraïque RHM et qui signifie en effet matrice ou encore utérus. Mais cette racine, une fois conjuguée, a perdu depuis longtemps son sens littéral premier. Déjà dans la Bible, elle apparaît pour des sentiments qu'aurait un père pour sa progéniture, tout comme une mère pouvait ressentir pour le fœtus qu'elle portait dans sa matrice. Il en est ainsi par exemple dans les Psaumes, dans un verset évoquant la compassion d'un père pour ses enfants en la comparant à la pitié de Yahweh pour ses créatures.53 Or un père n'a ni matrice et ni utérus.
D'autre part, Yahweh est un Dieu mâle, toujours conjugué au masculin dans la Bible (de même qu'Allah dans le Coran). C'est donc que lors de la rédaction de la Bible (et a fortiori du Coran), cette racine RHM avait déjà évolué dans un sens de miséricorde, pitié, clémence, compassion, etc…
Faire du littéral à contre sens, peut donc mener à des absurdités. Une traduction véritablement fidèle ne peut se contenter du calque matriciant et matriciel pour rendre respectivement rahman et rahim, mais privilégiera clément et compatissant 54, qui lui est autrement plus fidèle.
Néanmoins, et en dépit du piège de la littéralité, la traduction du Coran que je propose doit être résolument et délibérément une retranscription, un texte censé coller autant que possible au texte oral initial. Et ce, afin que le lecteur francophone (ou occidental) non seulement se sente quasiment dans la peau d'un arabophone lisant ce texte coranique si hébraïsant, mais aussi pour qu'il puisse le 'suivre' au mot à mot. Quand bien même, ce mot à mot aura l'apparence55 d'un charabia auquel il lui faudra s'habituer.
Au-delà du problème de la littéralité, il y a d'autres obstacles auxquels il faut se confronter : la ponctuation. Celle-ci n'existe pas dans les premiers manuscrits du Coran. Aussi, toute ponctuation – annotée par des signes marquant la manière de réciter les versets - relève obligatoirement de l'anachronisme56. Tout comme l'hébreu et l'araméen, l'arabe en était en effet dépourvu. Notre retranscription, à titre d'exemple, de versets coraniques en est donc de même. Mais que le lecteur francophone ne s'en émeuve point. Après la lecture de quelques versets, il s'y accoutumera peu à peu et de lui-même fera les pauses nécessaires inhérentes à toute lecture de texte.
Il en est de même pour ce qui est de la vocalisation : les premiers manuscrits du Coran ignoraient tout système de notation de la vocalisation. Pour un scribe de langue sudarabique (de même qu'en hébreu et en araméen, langues qui ne possèdent que des écritures strictement consonantiques appelées abjad), les voyelles n'existent pas. Chaque mot qu'il écrira ne sera formé que de son "squelette" de lettres consonantiques. Un peu comme si en français, nous avions écrit « squelette consonantique » de la manière suivante : « sqlt cnsnntq ».
Lors de la lecture de ce squelette, des "voyelles fondamentales" (a-ou-i) appelées « mouvements des lèvres » y étaient ajoutées mais elles n'avaient aucune réelle importance à la compréhension du texte. Peu importait à un locuteur de langues levantines de prononcer « squalette » ou « squoulette » ou « squilette » ou même « squiloutte » et « squalotte ». L'essentiel pour lui était de retrouver sqlt, dans l'écriture de ce mot, c'est-à-dire justement son squelette consonantique. Le nom du roi David par exemple est prononcé Dawud dans le Coran. Il n'y a là aucune étrangeté. Un hébreu aussi pouvait le prononcer ainsi car dans Dawud, il aurait retrouvé la racine verbale hébraïque DWD qui seule lui importait car elle signifiait "aimer", "s'amouracher", "séduire". D'ailleurs en hébreu biblique, David était prononcé Dawid.
Néanmoins, et comme pour compliquer les choses, l'écriture arabe du Coran était, du moins dans les plus anciens manuscrits, également dépourvue des points dits « diacritiques ». Et cela fut un problème bien plus grave que celui de l'absence de ponctuation et de vocalisation. En effet, alors que dans l’écriture hébraïque et araméenne, la morphologie de chaque lettre (répondant à un son spécifique) est bien distincte l’une de l’autre, dans l'écriture arabe la différenciation morphologique se trouve dans seulement un peu plus de la moitié des lettres (soit 17 sur les 29 lettres de son alphabet, si on ajoute le hamza). Le reste ne peut être différencié que par l’ajout de points diacritiques au-dessus et au-dessous des lettres.
L'absence de ces points diacritiques dans l'écriture arabe constituait un problème insurmontable, d'autant plus qu'une fois les lettres reliées, certaines prenaient l'allure d'autres. Le Coran pouvait alors se lire en des millions de possibilités ! Comment diable pouvait savoir un habitant du Hedjaz s’il était question de ىلد yalad (enfant) ou deبلد balad (pays) - deux termes qui s'écrivent strictement de la même manière-, sans s’aider de points diacritiques pour distinguer le y du b ?
Le contexte pouvait certes indiquer le sens. Mais parfois ce contexte n'était pas assez clair. Et il fallut un long et fastidieux travail d'exégètes pour départager entre deux, trois, quatre, et parfois jusqu'à six sens possibles de chaque racine ! Et quelques lacunes passèrent malencontreusement au travers des mailles du filet des exégètes et grammairiens arabo-musulmans. Surtout lorsqu'il fallut "diacritiser" des mots initialement hébreux ou araméens. Par exemple, le terme hébreu arç qui signifie pays ou terre. Au lieu d'être transcrit avec un ç emphatique (donc un çad en arabe ص ), les grammairiens du Coran ajoutèrent un problématique point diacritique au-dessus du çad, ce qui donna un dad ض . Et désormais, le arç hébreu se prononce ard dans le Coran "diacritisé".
Il faut aussi rappeler qu'il n'y a pas en arabe (et en hébreu) de lettres majuscules et capitales. Ecrire "Allah" au lieu de "allah" est une francisation du texte poussée à l'extrême et qui risque de trahir toute approche du texte coranique. C'est pourquoi notre retranscription des versets sera absente de toute lettre majuscule ou capitale.
Pour surmonter tous ces obstacles, il fallait faire le choix d'une méthode de travail et de s'y attacher résolument. La méthode ici choisie fut de faire appel à une langue intermédiaire - l'hébreu en l'occurrence -, entre l'arabe et le français. Nous aurions pu choisir également l'araméen, puisque ces deux langues - l'hébreu et l'araméen - sont proches de l'arabe et construites quasiment de la même manière.57
Nous avons cependant privilégié l'hébreu, pour les raisons suivantes :
-
L'hébreu est la langue du Pentateuque et le Coran se réfère à la prestigieuse « Torah de Moïse » dans pratiquement toutes ses sourates.
-
Il semble que Waraqa Ibn Nawfal et Muhammad lui-même aient été à leurs débuts membres de la communauté des "craignant-Dieu" de la Mecque ; ces derniers étaient autorisés par les rabbins à assister à la lecture rituelle en hébreu de la Torah de Moïse dans la synagogue, et Mohammad a retenu (plus ou moins) par cœur des pans entiers de cette lecture.
-
Le scribe anonyme de Muhammad, celui-là même qui a rédigé-traduit ce que Muhammad lui dictait oralement, était lui aussi et indéniablement sous l'influence d'un rabbin hébraïsant.
-
Le Coran contient plus de 500 mots et noms incompréhensibles à un locuteur arabe puisqu’en fait ils sont en hébreu. Cette foisonnante influence qualitative et quantitatives du vocabulaire hébraïque - intrinsèquement supérieure à celle de l'araméen – a eu des répercussions saugrenues. Ainsi, même des mots originellement araméens ont été perçus comme hébreux par le rédacteur du Coran, puisqu'ils étaient en usage dans la bouche des rabbins qui sermonnaient les "craignant-Dieu". En effet, tout rabbin 'qui se respectait' intégrait immanquablement dans son hébreu biblique-mishnaïque des mots araméens du Talmud. Et ces termes du vocabulaire araméen-talmudique ont pénétré le Coran sans qu'ils soient reconnus en tant que tels !
Quant
aux quelques rares mots et
noms
en langue grecque que le Coran a recueillis et qui lui viennent
indubitablement de moines chrétiens ou d'apologistes de langue
grecque appartenant à des sectes judéo-chrétiennes (ou
judéo-nazaréennes), ils ne font pas le poids face l'avalanche des
mots et noms en hébreu (et en araméen hébraïsé), reçus des
rabbins.
Néanmoins,
il n'est pas superflu de donner en exemple la forme grécisée du nom
du prophète Jonas, dans le Coran. Ce nom vient de l'hébreu "yonah"
(יונה).
Il signifie "pigeon", "colombe", "tourterelle".
Transcrit en langue grecque - friande de terminaisons en S -, cela
donna "Yonas". Or Jonas n'est pas transcrit dans le Coran à
partir de l'originel hébreu Yonah, mais de sa forme grecque : Yonas,
donc يُونُسَ
(younous).
Pourquoi diable l'Ange Gabriel a- t-il 'révélé' le Coran à
Muhammad en privilégiant la transcription grécisée d'un nom
hébreu, alors que l'arabe est beaucoup plus proche de l'hébreu que
du grec et qu'il n'y avait en arabe aucune difficulté à l'écrire
tel quel, soit : yuwnah ?
Force
nous est donc fait de constater que cette fois-ci, ce fut non pas un
rabbin hébraïsant, mais un prêtre grécisant qui ait enseigné à
Muhammad le récit biblique de "Jonas dans le ventre du cétacé",
avec tout son symbolisme christique de la résurrection après trois
jours.58
Cet
intermède grécisant exceptionnel confirme cependant la règle
générale de la référence biblique hébraïque du Coran. Et pour
toutes les raisons précitées, le passage de l'arabe à l'hébreu,
avant la retraduction française, était à même de nous révéler
bien des « secrets » du Coran - et donc de l'islam -, sur
lesquels beaucoup ont culbuté.
On
serait tenté de dire que ces (pseudo) "secrets" qui sont
devenus tels justement parce que leur origine hébraïque n'a pas été
perçue, ont paradoxalement octroyé à la langue artificielle du
Coran, un immense prestige aux yeux des musulmans arabophones. Ne
comprenant pas le sens de ces mots "divins" qui émaillaient
les versets coraniques, et qui en réalité étaient de simples
termes hébreux (et araméens), ils leur prêtèrent des propriétés
"miraculeuses".
Or,
et en dépit de l'interdiction qui leur est faite, les musulmans (et
plus particulièrement les musulmans arabophones) auraient tout
intérêt à lire le Pentateuque (en hébreu de préférable) et les
Evangiles.
Ne
serait-ce que pour ôter le voile du Coran, ou lui arracher la
feuille de vigne qui recouvre sa nudité. Ne serait-ce que pour
découvrir son origine humaine, trop humaine, et souvent
anti-humaniste.
Nous
avons donc décidé de jouer
le jeu
et de proposer au lecteur une nouvelle méthode de lecture du Coran.
Une lecture fidèle au Coran 'arabe' à la lumière de la langue
hébreue biblique et particulièrement de l'hébreu du Pentateuque.
Une seule condition aurait dû être requise : avoir déjà lu et
étudié préalablement la Bible et accessoirement les Evangiles.
Tout simplement parce que plus des trois quarts des versets du Coran
plagient (maladroitement, et parfois de manière aberrante) ceux du
Pentateuque (et quelques-uns des Evangiles). Quant au quart des
versets restants, ils sont à plus ou moins égale quantité, des
originalités
de Muhammad (ou de son scribe), et d'autre part des réminiscences,
des atavismes et des traditions préislamiques polythéistes
d'origine mecquoise.
Cette
condition risquait d'être rédhibitoire non seulement pour la
plupart des lecteurs occidentaux laïques, mais aussi pour l'ensemble
des musulmans pratiquants. Tout simplement parce que ces derniers
n'ont pas lu et ne liront jamais la Bible et les Evangiles. Pourtant,
le Coran évoque souvent ces deux Ecritures
saintes
et les considère comme des références incontournables. Il affirme
même « qu'il corrobore les Ecritures révélées avant lui »59.
Mais
il s'estime auto-suffisant.
Et
de fait, l'islam interdit aux musulmans toute lecture de la Bible ou
des Evangiles.
Suite
à cet interdit, les musulmans sont persuadés, à la lecture du
Coran, qu'il s'agit d'une « révélation
» tout à fait inédite, descendue inopinément du ciel par le biais
de l'Archange Gabriel. Les versets ainsi « reçus
» par Muhammad leur semblent donc « originaux et originels »,
donnés directement en langue arabe60
et non une (mauvaise) transcription de l'hébreu ou de l'araméen.
Or,
les versets 155-156 de la sourate VI, énoncent carrément la
référence du Coran :
وَهَذَا
كِتَابٌ
أَنْزَلْنَاهُ
مُبَارَكٌ
فَاتَّبِعُوهُ
وَاتَّقُوا
لَعَلَّكُمْ
تُرْحَمُونَ
|
et
cet écrit que nous avons fait descendre béni, suivez-le et soyez
pieux et vous serez pris en clémence
|
أَنْ
تَقُولُوا
إِنَّمَا
أُنْزِلَ
الْكِتَابُ
عَلَى
طَائِفَتَيْنِ
مِنْ
قَبْلِنَا
وَإِنْ
كُنَّا
عَنْ
دِرَاسَتِهِمْ
لَغَافِلِينَ
|
afin
que vous ne disiez point que l'écrit a été descendu sur deux
communautés avant nous et que nous avions été négligents à
les étudier
|
Ces
deux sentences auraient dues être capitales dans l'islam. Mais la
fausse impression, ou plutôt l'opacité dans laquelle tout
croyant musulman baigne, est nourrie par le Coran lui-même qui
présente de banals copiés-collés
du Pentateuque, tels que l'histoire de Joseph
en Egypte,
comme étant une exceptionnelle et inédite révélation divine,
inconnue précédemment.61
Cette
compilation de récits bibliques que beaucoup définiraient comme
naïve
voire
enfantine,
ne faisait d'ailleurs aucun effet sur les habitants de la Mecque,
rompus aux efforts de prosélytisme instaurés par les rabbins et
les prêtres. Tout au long du Coran, ils traitent Mohammad
d'imposture. Loin de s'enthousiasmer pour de telles comptines dont
ils connaissaient pertinemment l'origine, les "Mecquois"
raillaient Muhammad qu’ils accusaient de répéter «
les
fables » entendues chez les juifs et les chrétiens. Comme
si leur 'compatriote' avait reçu en vrac ce que des rabbins et
des prêtres lui racontaient, et que tout s'était mélangé dans
sa pauvre tête !
C'est
d'ailleurs ce qu'ils lui reprochaient. On dirait aujourd'hui,
qu'ils le "mettaient
en boite"
: « Oh,
Muhammad ! Ces vieilles fariboles, on les connait ! Cesse de nous
ressortir le tissu de fadaises que tu as récoltées chez les
juifs et les chrétiens !
».
Le
Coran se fait d'ailleurs l'écho de ce persiflage et menace les
"Mecquois" d'horribles châtiments62,
tandis que Muhammad lui se lançait, rageur, dans de terribles
imprécations, croyant les intimider avec l'évocation du feu de
la géhenne63
qui les attendait et du glaive qui séparerait leurs têtes de
mécréants de leurs corps impurs.
Cependant,
en fin stratège et craignant que cette accusation de plagiat et
de colporter ce que lui enseignait 'son rabbin' (à partir de
l'hébreu) ou un prêtre (à partir de l'araméen ou du grec) ne
se répande, Muhammad s'empressa d'y parer :
|
وَلَقَدْ
نَعْلَمُ
أَنَّهُمْ
يَقُولُونَ
إِنَّمَا
يُعَلِّمُهُ
بَشَرٌ
لِسَانُ
الَّذِي
يُلْحِدُونَ
إِلَيْهِ
أَعْجَمِيٌّ
وَهَذَا
لِسَانٌ
عَرَبِيٌّ
مُبِينٌ
|
et
nous savons parfaitement qu'ils disent que quelqu'un l'enseigne,
or la langue à laquelle ils font allusion est étrangère, tandis
que celle-ci est une langue arabe compréhensible (Sourate
XVI, 103)
|
La
flatterie faite aux "Mecquois" rétifs, en leur présentant
une révélation venue du ciel directement en arabe, ne fit pas plus
d'effet sur ces derniers. Ils ne démordront pas de leur polythéisme
et de leurs traditions locales et indigènes. Quant aux versets que
Muhammad leur assénait au fur et à mesure de sa prétendue «
révélation en langue arabe venue de l'Ange Gabriel », ils leur
semblèrent un imbuvable fatras et ridicule embrouillamini.
Pourtant,
il n'était nul besoin de railler Muhammad afin de le confondre et de
démasquer son Coran. Il suffisait aux "Mecquois" de
relever dans "les versets d'Allah" tous les mots,
expressions, tournures de phrases ou noms qui n'étaient pas en
langue arabe, mais retranscrits à partir de l'hébreu, de l'araméen,
ou du grec. Et ceux-ci, faisant pléthore, ils auraient pu mettre
sérieusement en doute les connaissances en langue arabe de l'Ange
Gabriel.
A
l'instar des "Mecquois", c'est ce que nous nous sommes
attachés à faire, en nous penchant tout particulièrement sur les
hébraïsmes du Coran, dont voici quelques exemples particulièrement
significatifs :
-
La géhenne (en arabeجَهَنَّمُ ). Ce mot est à l'origine une expression hébraïque biblique qui ne veut absolument pas dire enfer ! Cette locution est composée en fait de deux termes - d'un nom commun gaï et d'un nom propre Hinnom, donc gaï Hinnom. Elle signifie littéralement vallée de Hinnom. Le prophète Jérémie accusait des Hébreux idolâtres de se livrer, dans cette vallée en contrebas de Jérusalem, à un culte abominable. Ce culte, toujours d'après Jérémie, consistait à faire passer des enfants par le feu. Cette description de sacrifices d'enfants destinés au dieu Molekh (= le Roi des Cieux en hébreu, et qui a donné en français chez Flaubert l'image d'Epinal de « la statue incandescente du Moloch ») a été déterminante dans l'imagination populaire qui associe le feu à l'enfer. Ce n'est qu'à partir de la littérature talmudique que le nom composé gaï Hinnom a été contracté en un seul mot : gehinnom (et de là le jehennem du Coran). Mais depuis quand l'Ange Gabriel se prête- t-il aux fantaisies linguistiques du Talmud ?
-
Satan (= le Diable, en arabe الشَّيْطَانِ). Ce mot vient d'une racine verbale hébraïque tri-consonantique : STN. Elle signifie : faire tomber, placer une embuche sur le chemin, et par extension ce verbe est devenu un nom commun satan qu'on pourrait traduire par : le saboteur, le fauteur, voire le faucheur. Cette racine étant inexistante en langue arabe, il est étrange que l'Ange Gabriel - donc Allah - en fasse usage à l'intention d'arabophones qui ne peuvent la comprendre sans avoir lu précédemment la Bible.
-
Le nom Jésus vient de l'hébreu yeshoua' ישועet signifie sauvé. Or il est écrit dans le Coran 'issa عِيسَى comme s'il s'était agi de Esaü (en hébreu 'esaw = façonné), le frère de Jacob selon la Bible. Comment expliquer cette transcription confuse de l'hébreu à l'arabe ? La réponse est simple : à l'époque de Mohammad, les rabbins utilisaient entre eux un nom de code pour désigner Jésus et par extension le christianisme : Edom. Or Edom signifie roux en hébreu. Et comme la Rome chrétienne était symbolisée chez les rabbins par la couleur pourpre de leurs trophées et étendards, et que Esaü - l'ancêtre éponyme du royaume d'Edom voisin du royaume de Judée -, était lui-même roux, alors Jésus - le fondateur du christianisme – fut affublé par les rabbins du surnom de « Esaü », le « rouquin » en quelque sorte. L'Ange Gabriel donnait-il son aval à ce facétieux code rabbinique jusqu'à le réemployer dans son « Coran révélé à Muhammad » ? Ou n'est-ce pas plutôt Muhammad qui, ayant entendu ce nom de la bouche du rabbin chez qui il étudiait (oralement) le Pentateuque, l'a répété et l'a transcrit (ou fait transcrire) tel quel dans son Coran ?
-
-
Le nom Abraham. Le Coran ignore la généalogie de ce nom, à l'origine composé. En effet, le nom originel hébreu est Abram (ABRM), mot composé de Ab = Père, et Rm = Elevé, donc Abram = « Père Elevé ». Selon le livre de la Genèse, c'est à la suite d'une "Alliance avec Yahweh", qu'Abram est devenu Abraham. Et transcrit phonétiquement cela donne ABRHM à partir de l'hébreu (אברהם) qui ignore la notation des voyelles. Or le Coran vocalisé transcrit ce nom de quatre manières différentes :
-
ﺇﺑﺮﺍﻫﺎﻡ donc en phonétique: ibrâhâm
-
إِبْرَاهِيمَ donc en phonétique: ibrâhiym
-
ﺇﺑﺮﺍﻫِﻢ donc en phonétique: ibrâhim
-
ﺇﺑﺮﻫﻢُ donc en phonétique: ibrahum
Cette
dernière forme est, d'un point de vue consonantique, la plus fidèle
à l'hébreu Abraham, mais elle n'existe que dans de très rares
manuscrits. Dans le Coran commun (celui d'El Azhar), L'écriture la
plus courante est la seconde إِبْرَاهِيمَ
soit
Ibrâhym. Cette forme comporte un alif (â long) qui n'a pas lieu
d'être entre le r et le h, et ajoute un y incongru entre le h et le
m, comme s'il s'agissait d'un suffixe du pluriel en hébreu : les
Abrahams ! Tout cela nous prouve que le rédacteur du Coran, n'a
jamais lu la transcription phonétique en arabe du nom Abraham en
hébreu, et l'a uniquement perçu oralement !
Nous
aurions pu poursuivre nos exemples à l'infini si nous ne craignions
d'être fastidieux. Pourtant une chose est certaine. Même pour un
"fidèle" musulman, il est absurde de croire que ce soit le
fameux Ange Gabriel qui ait fait descendre le Coran du ciel, en
langue arabe. A moins de supposer que notre Archange soit un fieffé
coquin ou… un Hébreu !
Imprégné
de cette découverte inédite – et ce qui en ressortit dépassa
tout ce que j'avais pu subodorer -, il m'apparut clairement que la
clé hébraïque m'avait
grand ouvert la porte du Coran.
Que
j'avais entre les mains, l'algorithme
du traitement du texte coranique, son
"code" ouvert et abordable à tout un chacun.
Il me fallut alors entreprendre une retranscription du Coran 'arabe' à partir de l'enseignement oral en hébreu du Pentateuque et de créer un tableau comparatif hébreu-arabe de leur alphabet respectif, et qui montrait clairement que si l'hébreu64 a conservé l'ordre alphabétique ancien des langues levantines, l'arabe l'a modifié assez sensiblement. Il semble que cela soit dû au fait que l'alphabet hébraïque - comme le cananéen, l'araméen, et le "phénicien" -, ne compte que 22 lettres (le s sifflant et le s chuintant, sont une seule lettre). Tandis qu'à l'alphabet arabe, ont été surajoutées 6 lettres par le biais de la diacritisation.65 Ce qui nous donne un total de 28 lettres (et non 29, si on fait abstraction du hamza qui n'est pas vraiment un phonème).
Il
est bon aussi de rappeler qu'en hébreu biblique66
et en arabe, chaque lettre correspond à un seul son. Il n'existe pas
deux lettres ou plus pour le même son (comme en français ou le C,
le K, le Q, se prononcent de la même manière). Il est également
impossible qu'une lettre ait plus d'un seul son (en français par
exemple le S peut se prononcer comme un Z). Une lettre ne peut non
plus être composée de deux lettres (comme X en grec formé de K et
de S, ou en italien C composé de T et Ch, ou encore en allemand les
sons TZ ou TS). Et enfin, particularité de l'écriture arabe67,
les lettres se lient entre elles et peuvent donc changer de forme,
selon leur place dans le mot. Les lettres hébraïques elles, ne se
lient pas, et ne changent jamais d'apparence.68
Après avoir transcrit le texte hébreu oral du Coran, je dus aussi aborder l'écriture phonétique en lettres latines des versets (en arabe et en hébreu) afin que le lecteur francophone puisse d'un seul coup d'œil "capter" leur troublante ressemblance à la fois de vocabulaire et également dans la prononciation des phonèmes69.
Ce n'est qu'après cette notation phonétique bilingue hébreu-arabe, que je pus enfin me consacrer à la transcription littérale en langue française, proprement dite. Une transcription-traduction qui serait fidèle à la lettre, à la forme, et au fond du Coran. Cette fidélité était nécessaire afin de libérer le lecteur francophone (et occidental) de l'obligation d'être un "arabisant". Et ce, en le dotant d'un outil fiable lui permettant de se faire une opinion autonome concernant le réel contenu du texte coranique, sans être tributaire de traductions pour le moins édulcorées et édulcorantes. Il fut donc à chaque fois indispensable d'annoter en bas de page ou en encadré les hébraïsmes, les doublons et les calques forgés à partir du Pentateuque (y compris ceux qui étaient erronés).
J'escomptais achever ce labeur en deux ans. Je compris - à mon grand dam - qu'il me prendrait beaucoup plus de temps. C'est pourquoi, en lieu et place d'un ouvrage monumental de triple transcription complète et annotée de tout le Coran (qui atteindrait plus de mille pages !), je dû me contenter des deux premières sourates : la sourate dite "d'ouverture" et la sourate suivante dite de la "vache", la plus longue du Coran, et sans doute la plus fondamentale. Et ce n'est pas pour rien qu'elle ait été anachroniquement placée en son début.
A ces deux sourates, j'ajoutai des "versets choisis" parmi les 112 autres sourates. Ils sont censés être le fidèle miroir de l'ensemble des sourates, et témoigner du contenu de tout le Coran. C'est donc un total de près de quatre cent versets sur plus de trois milles qui ont été analysés.
Ce choix 'homéopathique' risquait de m'attirer les foudres des musulmans qui m'accuseraient (à tort) « d'avoir sorti les versets de leur contexte », et de n'avoir retenu du Coran que ce qui justifiait a postériori l'algorithme. D'autres insinueront – non moins à tort – que les passages violents et belliqueux du Coran ont été mis en exergue, au détriment des versets "pacifiques" et "miséricordieux" de "La Torah de Mahomet". Je récuse d'avance ces allégations.
Voici un exemple de la première page de la transcription du Coran, selon "la Torah de Mahomet".
1.
alfâtiha = l'ouverture
70
|
|
{1}
بِسْمِ
اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ
בשם
אללה הרחמן הרחום |
|
bism
allāh al raĥmān
al raĥīm
beshem
allah ha rahman
ha
rahoum
|
|
{2}
الْحَمْدُ
لِلَّهِ رَبِّ الْعَالَمِينَ
החמד
לאלוה רב העולמים
|
|
al
hamd lilāh rab al `alamyn
ha
hemed
le eloha rab
ha 'olamym
|
|
{3}
الرَّحْمَنِ
الرَّحِيمِ
הרחמן
הרחום
|
|
al
raĥmān
al raĥīm
ha
rahman
ha rahoum
le
clément
le compatissant
|
|
{4}
مَالِكِ
يَوْمِ الدِّينِ
מלך
יום הדין
|
|
mālik
yawm al dīn
melek
yawm ha din
|
|
{5}
إِيَّاكَ
نَعْبُدُ وَإِيَّاكَ نَسْتَعِينُ
אותך
נעבוד וממך נסתייע |
|
'lyāk
na`boud
wa
'lyāk nasta`īn
leka
na'abod
we mimka nistaye'a
|
|
{6}
اهْدِنَا
الصِّرَاطَ الْمُسْتَقِيمَ
הנחינו
בסטרא המוקם
|
|
ihdinā
al çirāţ
almoustaqīm
hanhenou
ba sitra
hamouqam
|
|
{7}
صِرَاطَ
الَّذِينَ أَنْعَمْتَ عَلَيْهِمْ
غَيْرِ
الْمَغْضُوبِ عَلَيْهِمْ وَلَا
الضَّالِّينَ
סטרא
אלה שהנעמת להם בלא השנואים בהם ולא
התועים
|
çirāţ
aladhīn 'an`amta
`alayhim ghayri
almaghđoūb `alayhim wa lā ađāllīn
sitra
elleh she ina'amta
lahem beloh hasnou'im bahem we lo hato'im
1 De
l'arabe "al qoran", mot emprunté à la racine hébraïque
QRA, et
qui signifie aussi bien appel
que lectionnaire, voire interpellation,
interjection ou exclamation.
2
Alors qu'on devrait dire respectivement «
Première Alliance et Nouvelle Alliance
» par souci de fidélité aux termes originaux.
3
Voir par exemple le verset 136 de la sourate 2.
4
En fait 113, car la première
sourate Al-Fatiha (الفَاتِحَة),
dite d'ouverture ou de prologue n'en fait pas partie intégrante et
relève d'une profession de foi rajoutée a
posteriori.
5
Terme d'origine hébraïque, traduit communément par chapitres
ou péricopes
mais qu'il vaudrait mieux rendre par rangs,
rangées,
lignes. Voir
note 88.
6
Voir les travaux de Sami Aldeeb, entre autres,
afin de rétablir un numérotage plus ou moins chronologique.
7
Des chercheurs et des théologiens opposent souvent et de manière
arbitraire les sourates pacifiques « données » à la
Mecque, des sourates belliqueuses « données » à
Médine. C’est une vue de l’esprit infondée.
8
Appelée également
"Pentateuque, du grec penta
(cinq) parce qu'il contient les Cinq
Livres de Moïse, communément appelés
en hébreu Torath Mosheh
(La Torah de Moïse).
9
Ancien et Nouveau Testament.
10
Le "Livre" que l'Ange Gabriel (ou Allah lui-même !) a
fait "descendre" du ciel sur Mahomet, selon l'expression
coranique.
11
Terminologie répandue par les Romains qui
n’avaient pas compris le sens du mot « Arabie », en
fait d’origine hébraïque, et qui signifiait dans cette
langue : contrée de nomadisme.
Une contrée de nomadisme pouvait en effet se trouver dans tout le
Moyen-Orient (par exemple en Israël ou en Idumée) et pas seulement
au Hedjaz (terme délimitant plus ou moins "l'Arabie saoudite"
de nos jours). Ce terme ne recouvrait donc ni un pays ou un "peuple"
et ni une aire géographique déterminée. Tout comme le terme
« Palestine » imposé par les Romains (sans connaître
son étymologie hébraïque) et qui en fait signifie en hébreu
"Terre envahie". Le remplacement du nom d'Israël ou de
Judée a été initié par l'Empereur romain Hadrien pour punir et
bafouer les Hébreux après l’échec de leur rébellion contre
Rome en 135 après J.-C.
12 Mais
est-ce que Maxime de Tyr parle bien de la Ka'abah de la Mecque, ou
d'un culte rendu à Pétra, en Idumée, et que l'Empire romain avait
rebaptisé "Province d'Arabie" ?
13
64.48.7.
Hadith
est un mot hébreu (Hadash)
signifiant "nouveauté", "innovation", mais qui
a bizarrement pris le sens contraire de "traditionnel"
dans l'islam.
14
La circumambulation
se dit en
hébreu hag,
et de là haj
dans le
Coran. Elle se pratiquait également dans beaucoup d'autres
Sanctuaires, y compris dans celui
de Yahweh au Temple monothéiste de Jérusalem.
15
Sourate 8, 35.
16
Sourate 7, 26.
17
Sourate 5, 97.
18
Voir mon article. Qui
a rédigé le Coran ?
19
Luc 18, 25
20
Quoique
le Coran ne sache pas écrire correctement le nom de Jésus et le
confonde avec celui d'Esaü, le frère de Jacob ! Ou encore lorsque
Jésus est pris pour Josué, le successeur de Moïse !
21
Secte judéo-chrétienne hétérodoxe, qui
enseignait que Jésus était bien le Messie, mais qu'il n'avait
nullement aboli la Torah de Moïse.
22
C'est ainsi qu'il faut le transcrire et non Myriam.
23
Les plus radicaux parmi eux ont supputé que le
Coran lui-même a été rédigé en Syrie ou en Idumée et non au
Hedjaz. Nous ne pouvons les suivre dans cette démarche. Le Coran a
une marque "hedjazienne" indubitable.
24
Le fait qu'il s'écrit, tout comme l'hébreu et
l'araméen, de droite à gauche, est le problème le plus bénin.
25
Et tout particulièrement l'hébreu du Pentateuque.
26 A.
Mingana, "Syriac Influences on The Style of The
Kur'an", Bulletin John Rylands Library Manchester, 1927,
Volume II, pp. 77–98 ; A. Mingana, "An ancient Syriac
Translation of The Kur'an exhibiting New Verses and
Variants", Bulletin Of The John Rylands Library
Manchester, 1925, Volume IX, pp. 188-235.
27 Christophe
Luxenberg "Die syro-aramäische Lesart des Koran: Ein Beitrag
zur Entschlüsselung der Koransprache". 2000,
Das Arabische Book: Berlin.
28
Mais je le suis, en hébreu.
29
Sourate 2, verset 58. Voir notre article complet sur ce terme.
30
En réalité, du sudarabique
ou sabéen.
31
Voir mon article sur ce doublon hébreu-arabe.
32
Que ce soit Waraqa ibn Nafl, Muhammad lui-même,
ou son scribe. Il est à noter que "faible niveau d'érudition"
ne signifie pas illettrisme comme trop souvent Muhammad est désigné
("Le prophète illettré") dans des traductions
défectueuses. Voir mon article : Muhammad,
"Prophète illettré" ou "Prophète des Gentils"
?
33
Voir article sur "La transmission
défectueuse des noms hébreux bibliques dans le Coran".
34
En vérité, Ismaël n'a
aucun lien ethnique avec les 'arabes'. C'est l'autre nom de la tribu
israélite de Sim'on. Ces deux noms – Isma'ël et Sim'on -, sont
d'ailleurs construits sur la même racine hébraïque SM'.
35
Voir article sur "La transmission
défectueuse des noms hébreux bibliques dans le Coran".
36
Voir article sur "La transmission
défectueuse des noms hébreux bibliques dans le Coran".
37
Sourate 2, 121.
38
Et son compère Maxime Rodinson, tous deux
antisionistes virulents, et pro-palestinistes militants.
39
Faites à
partir de l’édition imprimée au Caire en 1923 qui a retenu la
version dite de Kûfa, elle-même fondée sur la compilation dite
"d'Othman", parmi les sept versions traditionnelles
admises par les sommités musulmanes. Les variantes entre ces
versions sont infimes et portent essentiellement sur la vocalisation
qui elle-même est tardive à la rédaction du Coran.
40
Voir plus loin. Depuis le XVIIIème siècle, à
partir d'un néologisme créé par A.L Schlözel, et repris par T.
Nöldeke au XIXème siècle, qui étaient des biblicistes. Depuis,
une autre classification s'impose, et il est préférable de dire
"langues levantines".
41
Les "Phéniciens" eux-mêmes ne se
sont jamais nommés de la sorte. Ce sont les Grecs qui leur
octroyèrent ce sobriquet (de Pöïniké
= pourpre).
42
G. Vacher de Lapouge, Les sélections
sociales. p 136-137. Fontemoing,
Paris, 1896
44
Et repris par T. Nöldeke au XIXème siècle, qui étaient des
biblicistes. Depuis, une autre classification s'impose, et il est
préférable de dire "langues levantines". Voir plus loin.
45
Voir mon article "Sémite, c'est mythe".
46
Mélange de dialectes sabéens parlés par les populations
sudarabiques de l’actuel Yémen.
47
Et dans l'hébreu parlé par les Israéliens qui
prononcent de moins en moins les gutturales.
48
En outre, un autre terme désignant le sud en arabe coranique :
g’anoub,
une métathèse de negeb
(Néguev).
Or le désert du Néguev se trouve en
Israël, donc au nord de la péninsule arabique et non à son
sud ! Ce paradoxe prouve bien qu’il s’agit d’une orientation
importée, d’origine hébraïque !
49
Voir article " L'arabe coranique n'est pas
de l'arabe".
50
Voir les travaux de Sami Aldeeb.
51
Le Coran ne respecte pas la règle grammaticale
dite d’attirance
de la lettre emphatique Q qui provoque automatiquement
l’emphatisation
de la lettre qui la suit. Il aurait fallu transcrire le verbe قَتِل
avec
un T emphatique (ط
)
et donc قَطِل,
tel que ce verbe est écrit en araméen ou en hébreu :
קטל
52
Cela est également valable pour la traduction du
Coran dans presque toutes les autres langues du globe.
53
Voir Psaumes 103, 13 : « tel un père
compatissant (RHM)
pour ses fils, Yahweh a eu
pitié (RHM)
de ceux qui le craignent
»
54
A défaut de miséricordieux,
terme possédant une connotation par trop chrétienne.
55
Et pas seulement l'apparence, car certains
passages du Coran sont effectivement du charabia.
56
La date rédactionnelle finale du Coran a fait
l'objet de nombreuses polémiques. Elle varie selon les différentes
opinions entre le début du VIIème siècle et la fin du IXème
siècle.
57
Jusqu'à la longueur du verset transcrit,
sensiblement la même, alors qu'en français il faut deux lignes
pour une seule en arabe et en hébreu.
58
Voir Evangile de Matthieu. 12, 38-42, sur le
Signe de Jonas
et son Kérygme.
59
Voir sourate XII, 111.
60
Voir Sourate XII, 2
61
Voir sourate XII, 102
62
Voir par exemple, sourate VIII, 31.
63
Encore une expression qui vient de l'hébreu.
Voir plus loin.
64
Que ce soit le paléo-hébreu (XIIème siècle
avant J.-C, ou l'écriture juive dite "carrée" qui date
du Vème siècle avant J.-C.
65
Néologisme que nous avons créé ad
hoc sur le modèle de vocalisation.
66
A la différence de la prononciation israélienne
"sabra" influencée par celle des Juifs "ashkénazes".
67
Une variante tardive (Vème siècle après
J.-C) de l'écriture syriaque et nabatéenne mélangées.
68
Exception faite de la forme finale de cinq
lettres, innovées au Xème siècle après J.-C, et de la cursive
encore plus tardive.
69
Cette transcription phonétique sera
essentiellement consonantique et tiendra peu compte des voyelles. La
vocalisation arabe consensuelle sera présente uniquement pour
faciliter la lecture, mais elle est en soi dénuée de toute rigueur
et nécessité linguistiques. Etant superflue en fin de mot, elle ne
sera pas annotée. Il en est de même pour le signe de redoublement
de la consonne suivant l'article défini, signe que les grammairiens
arabes ont artificiellement fixé. Notre texte en sera donc dénué.
Ainsi "arrahman" sera transcrit selon son squelette
consonantique : "el rahman". Quant à l'écriture
phonétique latine de l'hébreu, elle sera toujours en phase avec la
prononciation en vigueur à l'époque biblique et de celle de la
rédaction du Coran, et non pas d'après la prononciation
contemporaine et laxiste de la plupart des Israéliens.
70
Ce verset dit "d'ouverture" n'existe pas dans certains
manuscrits anciens. Il est une profession de foi à réciter avant
la prière quotidienne. Quant aux titres attribués aux sourates,
ils sont tardifs et ne font pas partie intégrante du Coran. Ils
diffèrent d'ailleurs entre les manuscrits. Nous les donnons, ainsi
que leur traduction, uniquement à titre indicatif.
71
Le "nom" se dit en hébreu shem
et en arabe du Coran ism
de même racine. Quant à Allāh, Il
existe près d'une vingtaine d'avis différents parmi les
grammairiens concernant son étymologie, l'opinion majoritaire étant
qu'il s'agit d'un terme composé-contracté de l'article al
et de ilāh, qui
signifie dieu en
araméen, donc le dieu.
Selon une autre opinion, Allah serait la contraction non pas de al
et de ilâh
mais de al
et de lâh,
le pendant mâle de la divinité arabe préislamique : al
lat. Ces deux dernières opinions sont
rejetés par le grammairien Al-Fayrūz Abādī (XIVe siècle),
dans le dictionnaire Al-Qāmûs
Al-Muh'īt, qui soutient l'hypothèse
d'un mot non dérivé. Cette hypothèse est argumentée par le fait
qu'après l'ajout du yā (ohé)
d'interpellation, on dit yā Allāh,
alors que dans tous les mots portant l'article défini, le yâ
d'interpellation supprime automatiquement cet article défini. On
aurait donc du dire yâ lâh.
Jusques de nos jours, la question épineuse est toujours débattue.
72
Voir Prologue.
73
"l'attrait à lah" se dit en arabe "el
hamdoullilah". L'expression est construite sur la racine
hébraïque hmd qui
signifie avoir de l'attrait, être
attiré par, convoiter, désirer etc…
Le sixième commandement des Tables de la Loi dit "lo
tahmud eshet
re'ekha" (= tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain).
De cette racine hmd est
également tiré le nom arabe muhammad
= désiré.
En fait, bien plus qu'un prénom, c'est un titre honorifique
biblique donné au prophète Daniel : ish
hammudot = l'homme d'attraits (Daniel
10, 11). C'est
dans le livre de Daniel où celui-ci a une vision eschatologique
faisant intervenir, pour la première fois dans la Bible, des anges
non anonymes portant le nom de Gabriel
(Dieu surmonta) et de
Mikhaël (Qui
est comme Dieu).
Ce parallèle entre Daniel ish
hammudot et Muhammad recevant les
versets du Coran de l'Ange Gabriel, est trop flagrant pour être
fortuit. Il faut également signaler que le livre de Daniel était
particulièrement prisé chez les rabbins pharisiens talmudiques qui
y trouvaient une référence biblique à leur croyance au Jugement
dernier et en la Résurrection
des morts. Ces croyances, absentes du
Pentateuque et rejetées par le courant sadducéen, sont
essentielles dans le Coran : preuve indubitable de l'influence de
rabbins pharisiens. Quant à lah, il
transcrit soit l'hébreu el qui
signifie dieu,
soit le nom indéfini d'allah. Voir
note 76.
74 Le
terme coranique rab
est emprunté à l'hébreu rab qui
signifie littéralement majeur
dans le sens de grandeur, éminence,
sommité, seigneur.
Dans la Bible, on trouve l'expression "rabei hamalek" =
"les seigneurs du roi". C'est de cette racine qu'est tiré
le titre honorifique et affectif rabbi
(= rabbin)
pour désigner un
maître en judaïsme. Dans le judaïsme
talmudique, le rabbin est la sommité religieuse par excellence,
seule habilitée à interpréter les paroles, lois et intentions
divines. L'expression allah majeur des
mondes reflète donc le sens originel
de ce verset. Et la traduction allah
rabbin des mondes n'aurait rien
d'incongrue.
75 Olamim
ne signifie pas
mondes en hébreu biblique, mais
éternités. Ce n'est que dans le
Talmud que ce terme prit l'acception
d'univers ou
de mondes. Cette
acception talmudique qui trahit le sens premier et originel du mot
hébreu biblique olamim,
est reprise telle quelle dans le Coran (alamin).
76
Substantif dérivant de la racine verbale hébraïque “MLK” et
qui signifie : avoir
pouvoir sur.
Il est à noter que la consonne K peut, selon
les différents dialectes hébreux, se prononcer Kh
77 dīn
ne signifie nullement religion, mais vient du
domaine juridique.
78
Le "service" de Dieu est considéré
dans la Bible comme un labeur. Le terme "esclave" est de
même racine.
79
çirat
– sitra
en araméen, signifie côte, côté,
donc "chemin en côte", "route montante". çirat
est une métathèse (ordre des consonnes interverti) de sitra
venue au Coran par le biais du Talmud.
Par agglutination vocale, le s simple a été remplacé en arabe par
un çad
emphatique.
80
Il y a dans la racine N'M hébraïque une
connotation quasi érotique. Dans le premier livre de Samuel (1.26),
le futur roi David emploie ce verbe pour évoquer son compagnon
Jonathan, mort au combat. Ce qui a fait supposer (sans aucune preuve
!) qu'une relation homosexuelle s'était établie entre les deux
jeunes hommes.
81
Certains exégètes voient dans exécrés
les juifs et dans fourvoyés
les chrétiens. Rien dans le texte lui-même ne nous permet de
l'affirmer.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerBonsoir David,
RépondreSupprimervotre article devrait vraiment être édité en livret et distribué partout. ce serait d'utilité publique !
Vous dites avoir traduit la sourate La vache en hébreu, j'aimerai beaucoup la lire. L'avez-vous publiée sur votre blog ? Sinon pourriez-vous me l'envoyer par mail : j-f.etireval@mail.com ?
J'ai quelques questions si vous êtes d'accord :
Quelles sont vos références/sources :
1/ quand vous dites "Jacob par exemple est considéré comme le fils d'Ismaël" ?
2/ Quand vous dites "et Jésus y a même l'aura du prophète eschatologique du « Jugement dernier », le Coran en parle-t-il " ?
3/ Dans la note 22, quand vous dites "Ou encore lorsque Jésus est pris pour Josué, le successeur de Moïse !"
4/ Je relis votre commentaire " En vérité, Ismaël n'a aucun lien ethnique avec les 'arabes'. C'est l'autre nom de la tribu israélite de Sim'on. Ces deux noms – Isma'ël et Sim'on -, sont d'ailleurs construits sur la même racine hébraïque SM'." Et cela me fait penser à votre réponse par vidéo sur le "paraclet" lorsque vous avez traduit une mosaïque à Susya ("en hommage au consolateur Jésus et Sh..."). Plutôt que Simon-Pierre, serait-ce une évocation des descendants d'Ismaël et d'un futur projet d'une secte messianique de faire éclore la religion musulmane (dont Mahomet serait le 2ème consolateur/paraclet) ?
Amicalement
Jean-François
Bonsoir Jean-François. Vous posez ici des questions importantes et judicieuses. Il me faudrait la soirée entière pour y répondre de manière sérieuse. Si vous me le permettez je le ferais en fin de semaine ou au début de la semaine prochaine, car je suis un peu débordé cette semaine à répondre (en hébreu) à des dizaines de commentaires sur mes vidéos sur youtube.
SupprimerDe plus, je fais un traitement médical assez lourd qui m'oblige à ne pas puiser sur mon énergie (surtout le soir).
Je réponds donc pour l'instant brièvement à votre question numérotée 4.
Cette mosaïque de la synagogue judéo-nazaréenne de Susyah (pour ma part, je pense qu'il s'agit d'une synagogue d'Ebionites) date d'au moins deux siècles avant la conquête arabo-musulmane. Il ne peut donc s'agir de Shim'on-Yshma'-El, et encore moins de Muhammad.
Lorsqu'on lit le célèbre verset des Evangiles (en hébreu c'est une véritable allitération parabolique) dans lequel Jésus octroie la "succesion" à Sim'on-Pierre Fils de Yonah (donc Fils de la Colombe = donc Rouah ha Qodesh= Donc souffle de sainteté), il ne fait aucun doute, à mon avis, que c'est bien Shim'on Fils de Yonah qui est mentionné dans cette mosaïque.
Je tâcherai ces prochains jours de vous expliciter l'allitération de ce verset lorsqu'il est retraduit du grec à l'hébreu.
De même je vous enverrai ces prochains jours ma traduction de la sourate dite "la vache".
Merci pour le temps précieux que vous me consacrez. Toujours un plaisir de vous lire ! J'ai tendance en effet à poser trop de questions ! Donc je vous souhaite un bon rétablissement, c'est le plus important. Je patienterai pour les réponses.
RépondreSupprimerAmicalement
Jean-François
Bonsoir Jean-François. Je vous remercie pour votre compréhension.
SupprimerSi vous voyez que je tarde un peu trop à vous répondre,"tirez-moi l'oreille" pour rappel.
Amitiés
Bonjour Jean-François. l'adresse de votre courriel électronique ne fonctionne pas et mon message à votre intention est retourné. Pourriez-vous me redonner l'adresse ?
SupprimerEst-ce bien j-f.etireval@gmail.com
David, vous avez fait une erreur, mon adresse n'est pas gmail.com mais mail.com :
RépondreSupprimerj-f.etireval@mail.com
Bonne soirée
Jean-François
Bonsoir Jean-François. je vous ai renvoyé le message, cette fois à la bonne adresse que vous m'avez indiqué. Désolé de mon erreur. Prévenez-moi dès que le document joint vous parvient.
SupprimerDavid
Bonsoir David,
RépondreSupprimerje vous ai envoyé un mail le 21 novembre, l'avez-vous bien reçu ou serait-il dans vos spams ? Répondez-moi plutôt par mail.
D'autre part, j'étudie en ce moment quelques versets du Coran sur le sens de "garder/conserver" car Allah prétend être le gardien du Livre sacré musulman, donc sous-entendu "inaltérable" et "inaltéré" car qui a été personnellement surveillé par Dieu lui-même ! C'est la sourate 15.9 ("En vérité c'est Nous qui avons fait descendre le Coran (dikhr = rappel), et c'est nous qui en sommes gardiens") avec la racine HFZ حفظ.
D'après vous, le mot a la même racine que l'hébreu et donc ce même sens ? Car je suis intrigué par ce verset et celui de la sourate 5.44 où Allah affirme que "les rabbins et les docteurs jugent les affaires des Juifs. Car on leur a confié la garde du Livre d´Allah" : cela doit prouver que les Juifs ont échoué et ont bien falsifié la Torah car Allah ne s’en est pas chargé lui-même. Je trouve cet argument coranique pernicieux car depuis « l’affaire Adam » et sa désobéissance (premier homme créé, premier rebelle, pas de chance !), Allah croit encore naïvement que l’humanité va lui obéir totalement (comme les anges !) et donc il confie Sa sainte parole (la Torah) convaincu que les Juifs vont la préserver intacte… Et puis vient le drame, ils échouent et la falsifient (selon le Coran) !
Ironie du sort : ce serait la même chose avec les Chrétiens incapables eux aussi de conserver l’intégrité de leurs Evangiles ! Précisons que jamais Jésus n’y parle d’une falsification de la Torah par les Juifs ! Donc pour rester crédible et précis, le Coran aurait dû préciser que les Chrétiens ont falsifié l’Evangile pour faire disparaître les paroles de Jésus qui auraient dénoncé la falsification de la Torah ! Tout ceci parce qu’Allah n’a pas voulu non plus préserver les Evangiles lui-même…
D’où ma question : dans le Coran, Allah reproche et condamne gravement ces erreurs humaines (pourtant logiques car des scribes imparfaits, des êtres non divins) puis il décide qu’avec le Coran, cette fois, il assurera lui-même le « service après-vente » : la préservation parfaite. Pourquoi ce dieu si géniale et omniscient, qui a tout planifié depuis la création du monde, a-t-il attendu son 3ème Livre (donc après 2 échecs sévères) pour s’impliquer dans la préservation de son « dogme » ?
N’est-ce pas là l’aveu d’une faiblesse, ou pire d’une cruauté, de Sa part ? Car si Allah avait préservé lui-même la Torah, il n’y aurait pas eu tous ces dénigrements et ces anathèmes par la suite, au sujet des Juifs et des Chrétiens ! Sans doute faut-il trouver des raisons de remplir l’Enfer… J’y vois plutôt une « ingénieuse machination humaine ». Pour moi, ces « versets de la préservation divine » (auxquels j’ajoute 41.41 « Ceux qui ne croient pas au Rappel [le Coran] quand il leur parvient... alors que c´est un Livre puissant ; Le faux ne l´atteint [d´aucune part], ni par devant ni par derrière: c´est une révélation émanant d´un Sage, Digne de louange ») sont un argument solide pour délégitimer le Coran (si Allah n’est pas fiable alors idem pour sa « révélation écrite »).
Qu’en pensez-vous David ? Amicalement.
Jean-François