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Pour en finir avec l'usage du terme 'Palestine' !



La clé de voûte de l’arsenal propagandiste antisioniste, articulé
autour du “mythe khazare”, est le matraquage du mot “Palestine”. Et le récent voyage du Pape François au Proche-Orient a été pour la
propagande  palestiniste une occasion sans précédent afin de
‘canoniser’ en quelque sorte le nom « Palestine ».

Cette « canonisation » s’est effectuée à Bethléem à l’Eglise de la
Nativité, avec un « bébé palestinien » (Jésus, affublé d’un foulard
palestiniste en guise de langes). Toute cette mascarade s’est déroulée bien entendu en présence d’un Pape imperturbable dont la naïveté dispute à la lâcheté, lorsqu’on sait que le terme « Palestine » n’est jamais mentionné dans tout le Nouveau Testament et que par contre "Pays d’Israël " s’y trouve pratiquement à chaque verset.


Mais laissons le Pape à ses contradictions et attardons nous à ce nom
« Palestine » dont l’usage politique, quoique récent et ne remontant
qu’au début du XXe siècle, est universel et jouit du consensus
général, si ce n’est d’un « grand prestige ».
« Palestine » est employé dans tous les livres d’Histoire, les manuels
d’archéologie, les cartes de géographie, les encyclopédies et
dictionnaires, les revues scientifiques et les ouvrages de
vulgarisation, les magazines et les quotidiens, les sites d'internet,
les contes d’enfants et les films documentaires ou de fiction. Bref,
c’est le nom que tous utilisent (y compris, chose pour le moins
surprenante, certains Israéliens eux-mêmes !) pour désigner la contrée qui englobe approximativement la superficie de l’Etat d’Israël et celle de l’Autorité dite « palestinienne ».



 
Bien sûr, les Israéliens diront qu’ils ne sont pas dupes et que «
Palestine » n’est autre qu’un synonyme de "’Israël", ou de la contrée
nommée dans la Bible "Pays de Canaan", " Pays des Hébreux" », ou
encore " Qedem " (le Levant).
Mais lorsque l’on aborde la question,
somme toute légitime, de l’origine historique de ce nom (et son
étymologie), une chape de plomb s’installe et toutes les langues
cessent de se délier, celles des Israéliens et des « Palestiniens » et
leurs acolytes européens en premier.
Cet article a pour objet de remédier à la lacune.

Aperçu historique :

Sous la forme « Pleshet », apparaît pour la première fois dans
l’Histoire le nom « Palestine », sur des fresques, des stèles, des
papyrus, datant du XIIème siècle avant J.C. Ils relatent les victoires
des pharaons Ra’amses et Merneftah sur les « peuples de la mer ».
Cette même expression en hébreu « goïs hayam » est également en usage dans la Bible, quoique souvent supplantée par une expression homologue : « philistins » (en hébreu : « plishtim »), les fameux « philistins » de l'épopée épique dont parle le récit de Samson.

Ce fut en effet le nom que les Hébreux octroyèrent à ces hommes venus des iles de la Mer Egée et de la Crête en particulier (donc des
“non-sémites” selon la classification en usage, quoique factice) et
qui débarquèrent sur la côte pour envahir le littoral sud d’Israël
(entre Gaza et Ashdod). C’est à partir de « plishtim », que cette
bande littorale fut ensuite désignée par les Hébreux “Pleshet”
(Philistie).
Grammaticalement parlant, “Pleshet” ou “Philistie” est le substantif
formé sur la racine verbale hébraïque PLSh (envahir, occuper, faire
incursion, faire intrusion). Il signifie « territoire occupé »,
territoire qu’il faut donc libérer des mains de l’intrus (plishti).
Mis au pluriel, “plishtim” peut donc se traduire littéralement par «
envahisseurs ».



En moins de trois siècles, la plupart de ces « philistins » furent
boutés hors du pays et les autres se fondirent dans la population
hébreue indigène au point de disparaître en tant qu’entité ethnique et politique séparée. Pourtant, tout au long des siècles suivants, le
terme revenait ci et là dans la littérature biblique tardive, quoique
de manière anachronique et atavique, pour fustiger l’ennemi symbolique d’Israël (voir Isaïe 11, 14).


Au VIIIème et VIème avant J.-C., les royaumes d’Israël et de Juda chutèrent l'un après l'autre, sous les coups de boutoir des Assyriens et Babyloniens. La langue araméenne y fit alors irruption. C’est
sous son influence que le suffixe hébreu -im, désignant le pluriel,
fut parfois prononcé –in, à l’araméenne. Et c’est ainsi que ‘plishtim’
devint ‘plishtin’.
Notons au passage que le mot étant déjà au pluriel,
on devrait le retransmettre en français par « palestiens »[Et même «
paleshtiens » pour être fidèle à l’originel hébreu] et non «
palestiniens ». La forme « palestiniens » est un double pluriel, non
moins absurde que hébreuxiens, strasbourgeoisiens, ou parisiennois.


 

Notons aussi que la transcription erronée du substantif hébreu
‘plishtim’ en ‘plistin’ n’est pas récente. Elle date de l’historien
grec Hérodote (Vème siècle avant J.-C) qui, à cause de sa
méconnaissance de l’hébreu (et de l’araméen), en fit usage comme s’il s’agissait d’un nom propre, grécisé en “Palaïstinae”. Le grec, comme beaucoup de langues dites “indoeuropéennes”, ne possède pas de S chuintant (Sh). "Plishtin" devint “Palaïstinae” avec un S dur.
De plus Hérodote, ignorant tout de l’origine hébraïque du terme, crut
que son « néologisme » était au féminin singulier alors qu’il est un
masculin pluriel ! La forme française “Palestine” (qui résonne comme
un féminin, tel Célestine ou Eglantine), est donc une totale
aberration grammaticale. 

Certains historiens modernes, conscients de l’incohérence grammaticale de “Palestine” se sont d’ailleurs évertués - en vain- à faire de ces envahisseurs philistins une population de la
Grèce préhellénique (nommé « Pélasges »), ou encore des mystérieux « Palaïstes » dont on ne connaît rien d’autre que le nom déformé. Cinq siècles après Hérodote, ce furent les Romains qui banalisèrent l’usage du terme pour nommer non plus la bande côtière, comme Hérodote le faisait, mais tout l’ancien Royaume d’Israël qui par la suite prit le nom de “Royaume de Judée”.
L’intention cette fois-ci était claire :
le toponyme latinisé « Palaestina » fut forgé en représailles aux
rébellions contre l’Empire romain (depuis « La guerre des Juifs » en
66-70, et jusqu’à la révolte de Bar Kohba en 132-135 après J.-C.).
Soucieux de rayer de la carte ceux qui osèrent le défier, le
tout-puissant empereur Hadrien, mu par une véritable pulsion
vengeresse visant à effacer jusqu’à l’identité du peuple qui y vivait,
rebaptisa la Judée « Palaestina », et Jérusalem « Aelia Capitolina »
(du nom de sa famille).
A cette époque évidemment, « Palaestina » ne
fut jamais utilisé par les indigènes de cette contrée. L’usage de «
Palaestina », exprimant une volonté délibérée d’effacer l’identité
originelle du pays (peine réservée par les Romains contre tout peuple
qui osait se rebeller contre l’autorité de l’Empire), représentait un
affront au peuple Hébreu : « Palaestina », par opposition à « Pays d’Israël » fièrement arboré par tous les Hébreux (y compris par Jésus et ses disciples), symbolisait donc l’oppression et l’ultime humiliation que les Romains firent subir à ce peuple rebelle et récalcitrant. Et a contrario, toute personne faisant usage du terme “Palaestina” était vue par les Hébreux comme un « collabo » des Romains.
Depuis Hadrien, « Palaestina » fut en usage chez les Romains jusqu’à
la fin de leur Empire. Puis, il tomba progressivement en désuétude.
Dans la Byzance chrétienne, le nom de « Terre Sainte » fut privilégié,
sans que pour autant  « Judée » ou « Terre d’Israël  » ne
disparaissent. Ce n’est qu’au VIIème siècle après J.-C que les
conquérants arabo-musulmans qui supplantèrent les Byzantins en terre d’Israël, reprirent à leur compte le terme de « Paelestina ». Non
point pour désigner un pays ni même un peuple, mais un gouvernorat
militaire !
Dans leurs cartes, la contrée est appelée « jundi falestin », expression signifiant littéralement « le district militaire palestine ». La terminologie « jundi falestin » est donc restreinte à une dimension guerrière et s’inscrit exclusivement dans une logique de conquête, et non de revendication identitaire, des arabo-musulmans.
Dans le Coran par contre, le terme « Palestine » n’apparaît jamais !
Il ne peut donc être revendiqué au nom de l’Islam. Le pays y est nommé soit “ard Bneï Israël”, littéralement “Terre des fils d’Israël”, soit “ard sham” [contraction de shamal, désignant le Nord ], qui est une appellation plus vaste encore, englobant Israël, la Syrie et le Liban.
Et c’est pourquoi, avec le temps et une fois le pays d’Israël dominé
et arabisé, l’usage de “falestin” devint caduc. Aujourd’hui d’ailleurs
les palestinistes ne l’emploient jamais lorsqu’ils sont entre eux. Ils
réservent l’usage de « Palestine » aux déclarations officielles
tournées vers l’étranger, l’exploitant comme un artifice médiatique
destiné à gagner l’adhésion des ‘naïfs Occidentaux’. En privé, ils
appellent cette contrée telle qu’elle est désignée dans la tradition
musulmane ‘Ard Sham’ (en occultant toute fois l’appellation coranique ‘Ard Bneï Israël’).
Ils savent en effet pertinemment que « Palestine »
n’est pas un mot arabe. La lettre P n’existe pas en arabe, et c’est
donc nécessairement un mot étranger. Mais afin de ne plus dépendre d’une définition péjorative (“envahisseurs”) dont l’origine hébraïque leur était trop bien connue, et dans le but de « naturaliser » et « d’arabiser » le terme «Palestine », les propagandistes du Fatah ont prétendu que l’appellation gréco-romaine était non pas telle que l’avaient transcrit grecs et romains à partir de l’hébreu, mais « Fales-tin », comme elle est prononcée en arabe, avec un F et en deux mots. Or la transformation de Palestine en Fales-tin, qui sonne quelque peu
arabe, ne lui octroie toujours pas de sens.

C’est alors que de nouveaux propagandistes du Fatah sortirent un second lapin de leurs chapeaux troués : « Falestin » serait un mot composé par Fales et Tîn. Fales signifierait aplatir, et Tîn = glaise [Tin ne pourrait signifier ‘glaise’ en arabe qu'après l’avoir transcrit avec le T emphatique (ط) de l’alphabet arabe, utilisé par les scribes musulmans pour entreautres transcrire un mot étranger].
Par ce ridicule artifice linguistique dans lequel un mot entier est
scindé justement là où il ne fallait pas [le –in de Palest-in étant un
suffixe du pluriel), les propagandistes du Fatah ont cru réussir à
transformer le terme hébreu « plishtim» désignant les envahisseurs Crétois, en un nom ayant enfin un sens dans la langue arabe : “aplatir la glaise”. Malheureusement le relief accidenté du pays ne se prête guère à cette manipulation linguistique. « Le plat pays qui est le mien » est à chercher ailleurs. En Belgique, de Jacques Brel.

Mais revenons à l’historique de « Palestine ». Lorsque les Ottomans conquirent le pays, ce terme était si peu en usage local, qu’ils nommèrent cette province anonyme de leur Empire « la Grande Porte », en vertu du statut particulier de Jérusalem pour les religions monothéistes. Puis, « Palestine » refît surface au XIXe
siècle en Europe. Non point pour des raisons politiques, mais parce
que le grec et le latin étaient devenues les langues de référence dans
le monde scientifique européen. Le traditionnel usage du grec et du
latin dans les Universités en tant que langues savantes était certes
une pure convention. Mais ce choix exprimait aussi le désir
d’uniformiser la terminologie et d’éviter la prédominance d’une des
langues européennes vivantes sur les autres. C’est pourquoi la
terminologie « Palestine », intentionnellement instituée par les
Romains afin d’effacer l’identité hébraïque du pays après les
nombreuses révoltes “juives”, fut systématiquement adoptée par les
historiens, les géographes, les géologues, les naturalistes et mêmes
les anthropologues.
Avec l’usage du latin, le découpage du monde introduit par l’Empire
romain reçut soudain un cachet « d’objectivité scientifique ». Et
c’est ainsi que « Palestine » resurgit du néant. Depuis en Occident, où « l’orientalisme colonial » connaissait son plein essor et bénéficiait de l’engouement du public, l’appellation « Palestine » envahit progressivement tous les ouvrages de littérature, d’archéologie et d’Histoire, et ce au nom d’illusions pseudo- scientifiques. En corollaire, la laïcité se développa en Europe et « Palestine » sembla remplacer avantageusement, laïcité oblige, les anciennes appellations “Israël”, “Judée”, ou “Terre Sainte”, trop chargées de connotations religieuses.
Est-ce également par souci de laïcité et afin de se mettre en phase avec la « communauté scientifique », que certains sionistes optèrent pour l’appellation “Palestine” ? Essayaient-ils de faire correspondre leur volonté de réveil identitaire hébreu avec des conventions européennes de “réveil des nationalismes”, quoique ces deux notions étaient foncièrement différentes ? Toujours est-il qu’à la ruine de l’empire Ottoman, rien n’empêcha plus de revêtir une dimension politique à une « Palestine » qui n'avait en fait aucune réalité.

Aperçu politique :

Au début du XXème siècle, les Juifs disaient (sans état d’âme)
“Palestina” – terme péjoratif et insultant pour une oreille hébraïque
avertie -, lorsqu’ils pensaient à “Israël” ou au “Pays des Hébreux”.
Quant aux sionistes, ils n’avaient pas attendu le découpage de
l’Empire ottoman par la Société Des Nations pour utiliser le terme «
Palestine ». Herzl aussi en faisait systématiquement usage et élimina
toute ambiguïté en employant explicitement « Palestine » à chaque fois qu’il évoquait la “Terre d’Israël”. Et la plupart des participants aux congrès sionistes, des pragmatiques sans conscience historique, lui emboitèrent le pas.
Les protocoles retrouvés à l’Institut des Archives sionistes de Jérusalem prouvent à quel point ils s’embarrassaient peu de considérations sémantiques et écrivaient, sans aucun complexe, tantôt « Eretz Israël » (Pays d’Israël ) et tantôt « Palestine », comme s’ils étaient des synonymes interchangeables. Par une aberration difficile à saisir aujourd’hui, non seulement ils utilisaient cette terminologie offensante, mais ils jouaient avec leurs enfants à pile ou face avec des pièces trouées de la monnaie ottomane : « Ets » ou « Pali » (abréviations de “Pays d’Israël” et de “Palestine”).
Même les dirigeants arabistes usèrent de “Palestine”, mais seulement
pour désigner justement les Juifs sionistes ! Lorsque Ibn Hussein Fayçal, l’arrière-grand-père du roi actuel de Jordanie, signa un traité avec Haïm Weizmann, en tant que délégué du mouvement sioniste, il prit la précaution de distinguer entre « Arabes » d’une part, et « Palestiniens » de l’autre, terme qu’il attribuait aux Juifs sionistes.   Les accords cosignés en 1919 parlaient même du projet de création d’un « État Arabe » (pour les Arabes) et d’un État de « Palestine » (pour les Juifs sionistes). Cela ne provoqua d’ailleurs aucune protestation, ni des représentants arabes et ni des délégués sionistes
qui revendiquaient le « droit historique des Juifs sur la Palestine ».

Certains sionistes envisagèrent d’ailleurs sérieusement la possibilité
de nommer « Palestine », le Foyer national que leur proposa Lord
Balfour avec « largesse et magnanimité ». Or, il est fort possible que l’adoption du terme « Palestine » par la
SDN, qui lui conféra soudain une contenance politique, soit une
conséquence de son usage par les sionistes.  Voici pourquoi : - Tout
d’abord, “Israël”, le nom du pays depuis le XIIIe siècle avant notre
ère jusqu’à l’occupation romaine, avait perdu sa dimension politique
de par sa récupération religieuse par le Judaïsme et sa connotation
spirituelle par le Christianisme (“Verus Israel”). Or les premiers
sionistes tenaient à se démarquer de toute dimension religieuse. -
Ensuite, il fut difficile aux sionistes qui déclaraient vouloir
recouvrer le pays de leurs ancêtres dont ils avaient été spoliés
depuis près de 2000 ans, de renverser la terminologie imposée par les vainqueurs Romains.
Le terme “Amérique” par exemple, est construit sur le nom d’Amérigo
Vespucci, le « fameux » conquistador auteur de carnets de voyage qui firent le tour de l’Europe. L’octroi de son nom au « Nouveau continent » fut facilité par le fait qu’aucun autre terme, autre que « Nouvelles Indes », n’était en usage à cette époque. Ce vide sémantique contribua à populariser chez les « natives » l’usage d’une terminologie insultante à leur égard en prenant la mauvaise habitude de se nommer eux-mêmes « Indiens d’Amériques », expression doublement insultante, plutôt que « Abya Yala » (terme générique local désignant toutes les différentes contrées de leur continent). Il en fut de même chez les Hébreux !
Aussi bizarre qu’il puisse être, l’usage renouvelé de «
Palestine » et « Palestiniens » était lié au sionisme et réservé aux
sionistes. Et tant que ces derniers se nommaient eux-mêmes ainsi, ceux qu'on appelle aujourd’hui « Palestiniens » se gardaient bien de le revendiquer. C'est ainsi que les sionistes réhabilitèrent un mot introduit en vue d’effacer la mémoire de leur propre peuple !
Le peu de sensibilité à l’affront historique que représente le terme Palestine, contraste avec l’hyper- sensibilité (justifiée) des Israéliens, et des Juifs en général, aux manifestations d’antisionisme ou « d’antisémitisme » (voir plus bas, pourquoi ce terme est mis entre guillemets).  L’apathie face à une telle humiliation fut poussée au point où des dirigeants sionistes veules, en parfaite continuité avec la terminologie adoptée par l’Empire britannique, envisagèrent très sérieusement l’idée de nommer « Palestine » leur Etat en voie de formation. En adoptant la terminologie du conquérant romain, le mouvement sioniste aurait ainsi perdu toute légitimité.
Ce qui entrava un tel destin fut le pouvoir
d’attraction et de ralliement qu’exerçait le nom « Israël » sur les
Hébreux, à la fois locaux que sur ceux de la Diaspora.
En contrepartie, « Palestine » ne sublimait en eux aucun sentiment
patriotique, entre autres parce qu’il était complètement étranger à
leurs repères historiques. Il réveillait même l’antagonisme atavique
des Hébreux à l’encontre des anciens envahisseurs « Philistins ». De
plus, l’adoption éventuelle de « Palestine » par les dirigeants du
sionisme officiel fut vivement critiquée par les militants de terrain
du “Mouvement Hébreu de Libération” qui prônaient un nom originel et authentique. Les dirigeants sionistes officiels se virent alors contraints d’abandonner l’idée incongrue d’attribuer au « Foyer juif »le nom de « Palestine ». Entre « Judée » ou « Israël », le choix se porta sur le dernier jugé plus "rassembleur".
Ainsi, après avoir usé et abusé pendant plus de trente ans du
terme « Palestine » pour se définir politiquement, les sionistes
d’obédience herzélienne firent volte-face juste avant la déclaration
d’Indépendance en 1948.
En corollaire, l’usage de « Palestine » est également très tardif chez
les arabophones. En effet, tant que ce terme se rattachait au
sionisme, les “arabistes” se gardaient bien de revendiquer une telle
identité. Pour eux, celle-ci était au départ rattachée aux sionistes
en tant que « Juifs palestiniens ». Et comme il n’existe pas de «
peuple sionien », il n’y a pas non plus de « peuple palestinien ». Sionisme et palestinisme sont donc les noms d’idéologies et non de peuples.
Relisons ce qu’a prononcé en 1936, devant la Commission Peel chargée d’enquêter sur la “Partition de la Palestine” en deux entités
distinctes, le représentant “arabe” Awni Abdel Hadi : « Il n’y a
jamais eu d’entité qui s’appelle ‘Palestine’. Le nom de Palestine
donné à cette terre est une invention des sionistes ». Incroyable mais
vrai !
La seule véritable identité revendiquée au départ par les arabistes
était “arabe” et même “arabo-musulmane”, celle du panarabisme et de “l’Umma”. Or, si l’expression « arabe palestinien » fut imposée par
l’autorité britannique mandataire, c’était parce qu’elle était un
moyen facile pour distinguer la population arabophone de la population hébréophone « juive palestinienne ». Ce sont donc bien les sionistes qui, en refusant au dernier moment de se servir du terme « Palestine » pour nommer leur Etat, ont créé de facto « une identité arabe palestinienne » regroupant tous ceux qui s’opposaient à l’émergence de l’Etat d’Israël.
Il a fallu l’abandon volontaire du terme « Palestine » par les
sionistes, après l’avoir réintroduit et banalisé pendant 70 longues
années, pour en permettre sa récupération totale par le « Monde arabe ». Certes, cette récupération ne fut pas aisée : le terme
"Palestine" n’était pas en usage dans la population arabophone. Et il
n’existe aucun autre cas de “mouvement de libération nationale” qui
emprunte un terme qui ne soit pas dans sa propre langue et – comble de l’incohérence !– imposé par des occupants étrangers, pour désigner sa terre. Pour un peuple se libérant du joug de conquérants, la moindre des choses est de revenir à ses sources, c’est à dire à l’appellation originelle de sa terre. Or les arabophones, en récupérant le terme Palestine, se désignèrent eux-mêmes comme des envahisseurs.
La récupération du terme « Palestine » par le panarabisme aurait
normalement dû être vouée à l’échec. Toutes ses références historiques et étymologiques renvoient à l’hébreu, où le mot désigne
“l’envahisseur” et “l’occupant”. Ce qui devait être amplement
suffisant à un « mouvement nationaliste arabe » pour le rejeter en
bloc. Mais finalement, l’aubaine de l’abandon par les sionistes du nom
« Palestine », lui fut opportune pour octroyer à peu de frais une
dimension pseudo autochtone à son « arabité ». C’est donc bien
l’accaparement du nom Palestine désormais ‘orphelin’, qui permit
l’émergence d’une fictive entité nationale “arabo-palestinienne”. Ce fut une aubaine également pour les descendants des envahisseurs du Hedjaz ou pour les récents émigrés des alentours venus à la suite de l’essor économique sioniste.
Tandis que le sionisme était dorénavant perçu comme l’expression
politique d’une revendication religieuse et “Israël” de l’irrationnel,
le palestinisme du coup semblait  représenter le rationalisme
scientifique et historique.  Pourquoi ce paradoxe ? Serait-ce la faute
des dirigeants israéliens qui ont créé l’équivoque avec l’impression
que l’Israël moderne se superposait à une « Palestine ancienne et
(pseudo) autochtone » ?
Serait-ce le revirement opéré par les sionistes en 1947, après avoir impunément usé du terme « Palestine » pour l’abandonner juste avant la déclaration d’Indépendance de 1948, qui fût pour beaucoup dans la légitimation du terme insultant « Palestine » ? Sans doute. Mais ce qui y contribua le plus est la manœuvre de récupération des activistes arabistes, et qui ne nécessita même pas la mise en place d’un stratagème élaboré. Il suffit aux palestinistes de reprendre à leur compte l’appellation contrôlée “Palestine” dont se défirent les sionistes afin d’en hériter tous les droits légitimes des sionistes sur cette terre.
C’est donc le volte-face des sionistes, se définissant au départ comme « Palestiniens » puis comme Israéliens, qui est la cause directe, sinon unique, de la revendication identitaire arabe « palestinienne ».  Et le piège s’est ainsi refermé !
L’usage de « Palestine » par le mouvement sioniste à la fin du XIXème
siècle, et son adoption, même temporaire, a conduit à une légitimation implicite d’une « identité palestinienne » aussi bien par les instances internationales que par l’opinion mondiale. Face à l’aura
fallacieuse dont se pare le nom « Palestine », le nom “Israël” parut
subitement l’expression politique d’une revendication d’essence
religieuse-messianique, et donc appréhendée comme illégitime.
Que dire d’autre du destin insolite du terme “Palestine” ? Et que dire
d'un « Palestinien » qui n’a point conscience de l’énorme camouflet
qu’il s’administre en se parant d’un nom offensant, artificiel, et
établi par les Romains ? La moindre des choses, pour qui prétend mener « un combat de résistance contre le sionisme» (sic !) est de revenir à l’appellation originelle de ce qu’il considère comme sa terre. Or en nommant “Palestine” l’État qu’il aspire à créer, il se désigne
lui-même comme un occupant. 
Qui croirait à la légitimité des revendications basques, si les résistants de L’ETA, au lieu de nommer leur pays “Euzkadi”, l’avait appelé “Espania” ? Et à celle d’un indépendantiste breton rebaptisant sa patrie “Franconie” à la place de “Breizh” ?
Mais en dépit de toute cohérence, une « palestinité » a non seulement
émergé, mais elle a progressivement rongé la légitimité du Mouvement Hébreu de Libération. La preuve en est le soutien massif dont bénéficie aujourd’hui le palestinisme de par le monde, soutien qui tranche avec les manifestations d’hostilité antisionistes et
anti-israéliennes de la part de pseudo-militants prétendument engagés dans les combats anticolonialistes.
Depuis, cette récupération de « Palestine » appartenant à la terminologie colonialiste britannique et qui aurait dû être rejetée par la gauche française s’affichant comme « anticolonialiste » par excellence, est adulée par celle-ci. Un tel transfert de légitimité n’a cessé dès lors de se perfectionner : en Israël même, « Palestine » n’est plus tabou. Il est de nos jours couramment employé sans la moindre gêne. Il faut dire qu’en matière de sensibilité idéologique, les Israéliens ont la peau délicate du rhinocéros et la plasticité du caméléon. 
Quant à leurs historiens, ils l’utilisent anachroniquement pour parler du Pays des Hébreux, même aux époques les plus reculées. Ils évoquent une « Palestine de l’âge du bronze » ou traduisent « Talmud de Jérusalem » par « Talmud palestinien ». 
De même, l’Académie israélienne des Sciences édite une
encyclopédie de la flore locale nommée "Flora palaestina", en
entretenant aux yeux du grand public le « flou artistique » entre
Israël et « Palestine ». Ce flou n’est pas le reflet d’une opinion
politique, mais simplement un souci des scientifiques israéliens de «
respecter les conventions internationales », donc d’user de la même
terminologie que celle de leurs collègues du monde entier.
Paradoxalement, le terme « Palestine » inauthentique a donc peu à peu envahi tous les médias jusqu’à supplanter celui d’Israël « trop chargé de biblicisme ringard ».
Il se peut que si les sionistes avaient conservé l’appellation de «
Palestine » après l’Indépendance de 1948, il n’y aurait jamais eu de « problème palestinien ». Mais, en contrepartie, le Mouvement Hébreu de Libération se serait complètement vidé de sa substance. En effet, sous la plume de certains pseudo historiens, les Hébreux se métamorphosent en « Palestiniens ayant embrassé la foi monothéiste » (« judaïco-musulmane », dixit ces prétendus historiens modernes).
D’autres, encore plus antisionistes acharnés, ont remis à l’ordre du
jour la fétide “théorie khazare” pour nier tout droit à l’Etat
d’Israël.
L’OPA opéré sur cette terre par les palestinistes, à savoir
l’occultation du passé hébreu des Juifs et leurs droits sur cette
terre, en adoptant l’usage du terme « Palestine » et en diffusant la
“théorie khazare”, a converti les descendants des conquérants
arabo-musulmans en pseudo autochtones.
Même la dimension islamique du panarabisme y trouve son compte, puisque le légendaire Abraham est désormais affublé du poil de chameau du « bédouin palestinien », tandis que Jésus est désormais nommé dans les églises, non plus « Jésus le galiléen » mais « Jésus le palestinien ».
Certes, l’invention du terme “sémite” qui englobe les “arabes” (qui n’a absolument aucune réalité ethnique et historique) a contribué à la confusion des esprits. Certes, les rabbins du Talmud eux-mêmes ont alimenté cette confusion avec le mythe d’un « cousinage » entre Hébreux et « Arabes », en nommant tous les nomades du nom générique "Ismaël" comme s'ils étaient les “descendants de l’aîné d’Abraham”. Mais ce qui a en fin de compte tant légitimé le palestinisme arabiste, est essentiellement politique.

Conclusion

L’usage de « Palestine », mis en place par les « soins » de l’empereur
romain Hadrien et ensuite par l’occupant Britannique, ou encore grâce à une survivance des théories raciales du XXe siècle et du “mythe khazare”, est à proscrire.
Les diverses « fortunes historiques » du mot « Palestine » qui une fois combinées lui ont octroyé une légitimité qu’il n’aurait jamais dû acquérir, ne sont en réalité rien d’autre que le produit du colonialisme et de l’impérialisme.
Le palestinisme a donc réussi là un véritable tour de force : rendre
légitime ce qui est illégitime (« Palestine »), et illégitime ce qui
est légitime (Israël) ! Un tel degré de réussite au point que le
premier article de la charte de l’OLP disant que « La Palestine est la
patrie du peuple arabe palestinien », est devenu le credo de
l'ensemble du globe.
En niant progressivement toute légitimité au nom « Israël » face aux
pseudos « titres de noblesse de la Palestine », le monde occidental -et la France tout particulièrement- a encouragé involontairement (ou
volontairement ?) l’avancée de l’impérialisme arabo-musulman. Elle a invité cet impérialisme à élargir son champ d’action dans l’Hexagone,et dans toute l’Europe, invitation à laquelle le panarabisme musulman n’a pas tardé à répondre.
L’Etat d’Israël également, par la bêtise de ses dirigeants, a non
seulement engendré l’Etat « palestinien » en gestation, mais encore
sauvé le colonialisme arabo-musulman de sa décomposition. Alors que la résurgence d’un peuple autochtone Hébreu remettait en cause
l’irréversibilité des « acquis » de l'Umma et renfermait tous les
ingrédients susceptibles de désamorcer une fois pour toutes la menace que faisait peser l’idéologie conquérante arabo-musulmane sur le monde, c’est le résultat contraire qui se produisit. Et Israël créa la « Palestine ».
Que la plupart des « Palestiniens » et Occidentaux ignares, soient
laissés dans l’ignorance de l’origine du mot abject “Palestine”, soit.
C’est l’intérêt des palestinistes. Par contre que judaïques,
chrétiens, et même musulmans, versés dans leurs « textes sacrés »
respectifs, emploient « Palestine » à la place d’Israël, cela dépasse
l’entendement !  !
Et que dire de ces pseudos laïques, démocrates, humanistes
bien-pensants européens qui soutiennent la “cause palestinienne” sans se rendre compte qu’elle sera leur tombeau si elle triomphe ?
Le comble est sans aucun doute le peu de cas que font les principaux
intéressés, c’est-à-dire les Israéliens eux-mêmes, devant l’usage de « Palestine » qui est ni plus ni moins qu’un terrible affront
historique. Cette indifférence dénote de la décrépitude de l’État
d’Israël et contraste avec son indignation (justifiée) face «
manifestations d’antisémitisme ». Comme si « la lutte contre
l’antisémitisme « était (re) devenue, non seulement pour les Juifs de
la Diaspora, mais pour les Israéliens eux-mêmes, le centre de leurs
préoccupations. Alors que tous leurs efforts devraient être concentrés
à en finir avec l’usage « Palestine ». Autrement c’est l’usage de ce
terme qui en finira avec Israël.

Je me permets d’achever cet article par une note personnelle : en tant qu’Hébreu israélien, je n’apposerai jamais un timbre sur une enveloppe à destination de « Palestine » et je serai le dernier sur terre à prononcer ce mot odieux qui, seriné à mes oreilles, m’agresse et me bafoue. Un peu comme ce que peut ressentir un ancien résistant français qu’on obligerait à appeler “Hitlérie” son Alsace-Lorraine. Ou un rescapé du génocide arménien voyant dans un atlas le nom “Turquie” s’étaler en grosses lettres sur les décombres et les cendres de l’Arménie historique.

David A. Belhassen

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