Après
tant d’années dans lesquelles le monde a développé un véritable “Culte des
bourreaux”, depuis Alexandre “le grand” et jusqu’à Ben Laden, en passant par
César, Hadrien, Constantin, Mahomet, Charlemagne, Genghis Khan, Attila,
Napoléon, Mussolini, Staline, Hitler etc..., il semble que la mode soit
aujourd’hui au “Culte des victimes”.
Il
suffit d’être handicapé ou autiste, d’avoir été un enfant battu ou une femme
violentée, de souffrir du sida ou du cancer, d’être victime “d’antisémitisme”
ou “d’islamophobie”, d’être un SDF ou un ancien taulard, d’avoir réchappé à un
attentat ou à un accident de train etc..., pour être encensé, cajolé, admiré.
Tous
ont alors droit à leur petit programme TV, à des “sidactions”, à des “campagnes
de sensibilisation”, à des “programmes spéciaux”, dans lesquelles la “victime”
devient tout à coup la “coqueluche” des médias.
Or une
victime n’est pas forcément un héros. On doit certes avoir pour elle de la
compassion, voire de l’empathie, et même de la sympathie, mais jusqu’à
développer une véritable adulation, un véritable culte pour la victime, il y a
une marge ! Le fait d’être une victime ne fait pas d’elle une personne
admirable !
Il y
a ici une mal-donne sémantique qui risque de faire naître un “syndrome
victimaire” non moins dangereux que le syndrome inverse : “le syndrome
tortionnaire” !
Déjà,
on voit ce syndrome poindre le bout de son nez, lorsqu’un criminel jihadiste
est appelé “kamikaze”, “martyr”, “shahid”. Dans les reportages relatant des
attentats, il est même compté parmi le “nombre des “victimes” !!!
Ce
syndrome victimaire qui fait confondre “victime” et “héros”, tout en induisant
le sentiment biaisé que toute personne sujette à la compassion est aussi digne
de notre éloge, que dis-je, de notre ravissement, de notre emballement pour
elle, n’est rien d’autre qu’un fétichisme malsain. C’est un sadisme qui n’avoue
pas son nom. C’est un nouveau “Culte du bourreau” qui n’ose s’afficher !
Ce
n’est pas cela de l’humanisme. Le véritable humanisme est de participer au bien
de l’humanité. Un point c’est tout !
Et
c’est peut-être également honorer, un tant soit peu, tout humain qui a
participé et participe au bien de l’humanité. Sans qu’il ait été lui-même
nécessairement une ex-victime, et sans pour cela lui coller au front, non pas
le “signe de Caïn”, mais le “label d’Abel” !
David A. Belhassen
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