Un
terrible effet de mode, tel un tsunami linguistique, traverse
l'Europe. Il se nomme le "tsunami araméen" ou plutôt sa
variante tardive le "tsunami syriaque”.
Les
Européens, qu'ils soient laïques ou chrétiens pratiquants,
découvrant l'existence des "chrétiens d'Orient" locuteurs
du syriaque, se sont soudain pris d'engouement pour leurs "cousins
lointains" opprimés et persécutés par les islamistes.
L'arrivée de ces migrants de religion chrétienne et de langue
syriaque - en Europe et surtout en Allemagne - a décuplé
l’engouement pour la langue araméenne et sa variante syriaque.
Depuis
le pape dhimmi François et jusques aux "scientifiques
universitaires" teutons ou germanophones comme Luxenberg ou
Kropp, en passant par le sinistre cinéaste Mel Gibson, c'est
désormais "la fièvre aramaïte” ou “la syriaïte aigüe"
qui, telle la grippe aviaire, pénètre les corps et les esprits dans
le monde occidental !
On
n’entend plus que les incantations : "Jésus parlait
l'araméen", "Muhammad parlait le syriaque", "les
Evangiles ont été écrits en araméen", "le Coran a été
écrit en syriaque", "Jésus n'était pas un Hébreu
judaïque mais un palestinien araméophone ", “le Coran a été
écrit non pas au Hedjaz mais en Syrie" ! Voilà ce qu'on nous
martèle sans cesse !
A
force, même les théories les plus “fumeuses et fumistes” se
métamorphosent en "vérité scientifique" qu'on ne peut
remettre en cause. Ce nouveau "mythe du XXIème siècle"
fait d'une pierre trois coups : 1. L'Occident chrétien se
déculpabilise de mille ans de passivité et d'indifférence au sort
des chrétiens d'Orient. 2. Il se débarrasse de l'encombrant hébreu
et se dédouane de toute redevance à la culture hébraïque, sans
pour cela être accusé "d'antisémitisme". 3. Il rend le
Coran plus "abordable" à un occidental. Hallelouïah
(entre parenthèses, expression hébraïque qui signifie "Louez
Yahweh") !
Une
des manifestations concrètes (et grinçantes) de ce nouveau mythe se
traduit par le succès que récoltent certains ouvrages canonisant
cette théorie. L'ouvrage de Luxenberg par exemple est devenu un
“best-seller”, la "coqueluche" de tous les
"bien-pensants". Depuis l'édition de son ouvrage "Lecture
syro-araméenne du Coran. Contribution pour décoder la langue
coranique" ("Die Syro-Aramäische Lesart des Koran : Ein
Beitrag zur Entschlüsselung der Koransprache"), Luxenberg a été
intronisé par les médias : "le grand ponte du Coran".
La
méthodologie de Luxenberg part de l’axiome que la "lingua
franca" depuis l'époque de Jésus jusqu'à celle de Muhammad,
est le "syro-araméen". Fini l'hébreu, considéré
désormais "langue morte" ! Enterrés les centaines de mots
hébreux du Coran qui prouvent, du propre témoignage de son ou de
ses rédacteurs, que le texte coranique s'est inspiré de la Torah
(le Pentateuque). Tout cela est dorénavant balayé ! Le syro-araméen
caracole et au diable l'hébreu ! Et même au diable le himyarite
(langue sudarabique qui est la base de la langue coranique) ! Et ce,
en dépit du fait que le Coran répète plusieurs fois qu'il a été
rédigé en langue arabique ! Rien n'y fait ! On ne peut faire boire
à qui n'a subitement plus soif de connaissances.
L'obsession
pathologique de ces "islamologues" les pousse à la
mauvaise foi patente en niant l'existence même d'une langue
sudarabique himyarite avant la rédaction du Coran ! Pire ! Ces
derniers temps, une dernière trouvaille a été posée sur l'édifice
de la mauvaise foi et la supercherie - en exploitant malicieusement
les attentats islamistes - afin de faire accepter la "théorie
syro-araméenne". La voici : « Les
jihadistes tuent en espérant rejoindre le paradis d'Allah pour
batifoler avec les "houris", or ces jeunes nymphes
éternellement vierges, sont en fait … des raisins blancs !
».
Ainsi,
les Occidentaux peuvent s'en donner à cœur-joie ! "On
les a bien eu ces terroristes"
! Ils
fantasment sur des vierges à déflorer et en fait Allah les invite à
se gaver de raisins blancs !"
Mais
comment donc Luxenberg en arrive à ces "blancs raisins" ?
C'est simple : Au lieu de "hour
'ayn"
du Coran, expression qui vient de l'hébreu et qui signifie "pâles
yeux",
Luxenberg lit "hour
'ainab"
et donc "blancs
raisins".
Pour cela, Luxenberg suggère qu'il y a eu deux erreurs de notation
diacritique et qu'en particulier, au lieu de la consonne ن
,
il fallait voir la consonne ba ب
.
Et donc non plus عين,
mais عنب
.
Et le tour est joué !
Il
y a cependant un "hic" : les consonnes noun ن
et
ba ب
,
avec ou sans point diacritique, ne s'écrivent pas de la même
manière. Le noun
a une forme plus arrondie que le ba,
et cela dans tous les manuscrits anciens du Coran, y compris ceux qui
étaient dénués de points diacritiques comme les palimpsestes par
exemple. Mais surtout, Luxenberg semble ignorer l'hébreu ! Or en
hébreu (comme en arabe), hour
'ayn signifie
bien "clair
œil", tandis
que "blanc
raisin"
se dit hour
'enab
! En hébreu les consonnes noun
et
bet,
donc N et B, s'écrivent distinctement, d'autant plus lorsque
qu'elles sont placées en fin de mot : L'une s'écrit ן
et
l'autre ב.
Elles ne prêtent donc nullement à confusion !
Il
suffit donc de prouver que le Coran s'est inspiré de l'hébreu du
Pentateuque, et non d'homélies chrétiennes en syriaque, pour
démolir la thèse de Luxenberg. Or voici ce qu'on trouve dans la
Bible : "hour"
est un prénom qui désigne une personne "pure"
ou "claire"
de peau, de poil, et d'œil. Le célèbre artiste qui façonna et
décora les ustensiles sacrés de la "Tente d'Assignation"
se nomme BeçalEl
ben Ouri ben Hour !
Ce qui signifie : "A
l'ombre de Dieu fils de Lumière fils de Pureté"
! Or le nom "hour"
(pur, clair, pâle, blanc) est sujet à un jeu de mots en hébreu. En
effet pour dire "éphèbe",
"choisi", "désiré", "charmant", on
dit "bahour".
Ce mot peut donc s'entendre comme si avait été ajouté le préfixe
"ba" (dans, avec) à "hour" : donc, "dans
l'éphèbe",
qui a une résonnance et une connotation fortement sexuelle.
Est-ce
que ce jeu de mots en hébreu transparaît, sans avoir été vraiment
compris, dans le verset du Coran qui invoque les "houris" ?
D'autant plus que le préfixe ba
s'y trouve également : بحور
عين donc
bahour
'ayn !!!
Le
verset coranique parle donc bien "d'éphèbes
aux yeus clairs"
(aussi bien vierges féminines que puceaux masculins !) et non de
"raisins
blancs"
comme le prétend Luxenberg. Les djihadistes qui tuent "dans le
sentier" d'Allah pour rejoindre de beaux éphèbes et de belles
vierges, ne se sont donc pas trompés. Ils veulent des orgies
sexuelles et non des beuveries et des gueuletons de raisins blancs.
Nul besoin d'assassiner des millions de personnes pour s'acheter des
grappes de raisins au supermarché !
Par
contre, se taper des éphèbes et des nymphes vierges dont l'hymen se
reconstitue ou dont l'anus et la vulve se dilatent puis se resserrent
après chaque sodomie ou coït, ça ce n'est pas donné à tout le
monde dans le paradis d’Allah ! Le seul problème est que c'est
probablement en enfer que les jihadistes iront pour rejoindre leur
Allah satanique !
Conclusion
:
Je
conseille vivement à tous ces islamologues occidentaux de surmonter
leur anti-hébraïsme viscéral et à reconsidérer une lecture du
Coran à la lumière de l'hébreu.
David A. Belhassen
Bonjour vous semblez étonné que l'hébreu soit une langue morte (depuis le retour d'exil). Pourriez vous nous donner des textes entre le 1er et le le 7ème siècles qui auraient été écrit en hébreu et non pas en araméen ? Et nous rappeler la langue des Talmud ? Merci d'avance.
RépondreSupprimerA Amazigh Mokrane, bonjour. Toute la mishnah, rédigée au IIème siècle après J.-C, est rédigé en hébreu. Les lettres et missives de Bar Kokhbah également. Des centaines de monnaies ont été frappées avec des inscriptions en hébreu. Des dizaines de "responsas" entre les différentes communautés israélites du IIIème au VIIème siècle également. Seule la partie du Talmud appelée "guemarah" a été rédigée directement en araméen.
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