Tout
quidam ayant eu l'occasion d'entendre un "muezzin", ne peut
qu'être frappé par les distorsions vocales qu'il perçoit par
l'intermédiaire de mégaphones "ultra-décibels".
En
effet, les appels à la prière du muwadhin (c'est ainsi qu'il faut
le transcrire) débutent en général par des litanies monotones,
puis passent à des incantations monocordes, et s'achèvent par des
vociférations incandescentes qui mettent à mal nos tympans.
Les
exégètes musulmans présentent le verset suivant (Sourate VII, 44)
pour justifier cette particularité toute musulmane, concernant
l'étendue vocale et l'éclectisme sonore du muwadhin :
وَنَادَى
أَصْحَابُ الْجَنَّةِ أَصْحَابَ النَّارِ
أَنْ قَدْ وَجَدْنَا مَا وَعَدَنَا
رَبُّنَا حَقًّا فَهَلْ وَجَدْتُمْ مَا
وَعَدَ رَبُّكُمْ حَقًّا قَالُوا نَعَمْ
فَأَذَّنَ مُؤَذِّنٌ بَيْنَهُمْ أَنْ
لَعْنَةُ اللَّهِ عَلَى الظَّالِمِينَ
Voici
tout d'abord la transcription phonétique en lettres latines de ce
verset :
wa
nadha ashab
al jinat ashab
al nâr an qad wajadna mah wa'adana rabna haq
fa hal wajadtum mah wa'ada rabkum haq qaluw na'am fa adhana muwadhin
beynahum an la'nat allah 'ala al thalamin
Et
sa traduction littérale en français :
"et
clameront les compagnons du jardin aux compagnons de la flamme déjà
nous avons trouvé ce que nous a destiné notre seigneur en loi alors
avez-vous trouvé ce que vous a destiné votre seigneur en loi ils
dirent oui alors fera ouïr un muwadhin parmi eux que la plante
vénéneuse d'allah soit sur les idolâtres"
Ce
charabia, incompréhensible mérite quelques explications. En effet,
pas moins de 10 mots dans ce verset sont en fait en hébreu et
empruntés à leur connotation et acception dans la Bible. Les voici
: "jardin", "flamme", "destiné",
"seigneur", "loi", "dirent", "ouïr",
"muwazzin", "plante vénéneuse", "idolâtres".
La
transcription phonétique de ce verset, une fois traduit en hébreu,
donne :
we
yz'aqu habrey ha ginah
le
habrey ha ner
ki kebar maçanu mah ho'id
lanu
rabenu
le hoq
az ha im maçatem mah ho'id rabkem le hoq
amru be qol
ken az haazinu
le maazin
beynehem asher la'anat
allah 'al ha çalmanim
Il
serait fastidieux dans le cadre de cet article de donner l'étymologie
hébraïque détaillée de ces dix mots en rouge, aussi nous nous
contenterons d'un bref exposé :
-
"jardin" : de la racine hébraïque gan. Il est question du "Jardin d'Eden", donc du "Paradis".
-
"flamme" : de la racine hébraïque ner. Il s'agit de la flamme de l'enfer. En hébreu biblique, cela signifie aussi "bougie".
3.
"destiné" : de la racine hébraïque 'ed,
Ce terme signifie "témoin", donc "faire témoigner",
"promettre", "destiner à".
4.
"seigneur" : de la racine hébraïque rab.
Celui qui est “élevé” et "éminent", tel un “Maître”,
un "Seigneur", une "Eminence", donc Dieu, donc
Allah. Il est à noter que le terme "rabbin" vient de la
même racine !
5.
"loi" : de la racine hébraïque hoq.
Ce qui est gravé sur la pierre, ce qui fait force de loi, donc de
légitimité, donc véridique.
6.
"dirent" : de la racine hébraïque qol
= voix. Ce qui sort de la voix, donc "parler",
7.
"ouïr" : de la racine hébraïque ozen.
Ce qui nous maintient en équilibre grâce au tympan de l'oreille.
Donc ce qui est écouté et ouïe par nos oreilles, venant de la part
de ceux qui font entendre leurs voix.
8.
muwadhin : de la même racine verbale hébraique ozen,
décliné à l'actif = maazin, celui qui fait ouïr une parole aux
oreilles de celui qui l'écoute.
9.
"plante vénéneuse" : du substantif hébreu la'anah.
Une sorte d’absinthe vénéneuse et mortelle si on en abuse. Donc
“plante maudite”. Donc "malédiction".
10.
"idolâtres" : de la racine hébraïque çelem.
Ombre, ténèbres, obscurité, image. Il s'agit d'un quolibet adressé
à qui s'adonne au culte des images, donc un "idolâtre. Dans le
Coran, ce terme est devenu synonyme de “dévoyé", de
"pervers" et "d'injuste" envers Allah.
A
présent et à la lumière de l'acception originelle de ces dix
termes hébraïques, il nous les faut retraduire ainsi que réadapter
le verset en question, afin de le rendre compréhensible à un
francophone.
"Et
les compagnons du Paradis clameront à l'intention des acolytes de
l'Enfer : Nous avons déjà trouvé ce que nous a promis notre
Seigneur en toute vérité ; alors et vous ? Avez-vous trouvé ce que
vous a promis de véridique votre Seigneur ? En effet dirent-ils.
Alors un muezzin parmi eux fera entendre : "Que la malédiction
d'Allah soit sur les injustes !"
"Que
la malédiction d'Allah soit sur les injustes" !
Voilà donc ce que le muezzin est sensé dire dans son haut-parleur
au sommet de son minaret.
Mais
en quoi un idolâtre est-il un "injuste" s'il se comporte
d'une manière éthique ? N'est-ce pas de la haine gratuite et de la
calomnie hideuse de la part du monothéiste totalitaire et intolérant
envers le polythéiste, le païen, l'animiste, et le totémiste ?
Mais aussi envers celui rend un culte aux icônes (y compris les
chrétiens ?) !
Et
pourquoi le muezzin éprouve- t- il tant le besoin de vociférer,
alors que selon le Coran, il lui suffit de faire ouïr ce verset
calmement à l'oreille ?
Cette
exégèse fondée sur l'étymologie de ces dix mots du verset en
question, nous aura également révélé autre chose, de bien plus
important : La connaissance de l'hébreu est indispensable à la
compréhension des versets du Coran.
Il
faudrait même dire : La langue hébraïque est la "clé"
du Coran !
David A. Belhassen
Je vous ai déniché un pote David.
RépondreSupprimerhttp://voxmaroc.blog.lemonde.fr/2012/02/25/le-muezzin-etait-une-femme/
Le pauvre si j'avais eu connaissance de ce fait je lui aurais payé son amende et demandé l'asile politique pour lui.
RépondreSupprimerJe vais vite lire ça !
RépondreSupprimerA Nejma. Je viens de lire ce commentaire génial d'une dame :"Faire chanter les femmes, au sens propre du terme, est alors un délit? Et les exciser, ce n’en est pas un, évidemment? Que votre règne arrive, ô débilité génerale et criminelle!"
RépondreSupprimerOui j'ai également apprécié.
RépondreSupprimerTout comme le titre de votre article me fait rire. Je vous entends d'ici.
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