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Allah et la compassion


"Au nom d'Allah le clément, le compatissant"

En arabe :

بِسْمِ اللَّهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ
Et sa transcription phonétique :
bism allah el rahman el rahim

Ce verset est connu comme étant la première ligne de la "Fatiha" (l'Ouverture) du Coran. Mais ces attributs d'Allah ("el rahman elrahim"), donc "le clément, le compatissant", souvent traduit à tort par "le miséricordieux, le très miséricordieux"), sont scandés dans le Coran plus d'une centaine de fois, et en particulier à la fin de versets d'une violence inouïe.

Tout d'abord, il faut savoir que la racine RHM des mots "rahman" et "rahim" vient d'une racine hébraïque biblique qui à l'origine signifie "matrice". Dans la Bible, il y est sous-entendu que Yahweh compatit à ses créatures tout comme l'aurait fait une maman à l'égard de son bébé.
C'est pourquoi d'ailleurs André Shouraqui, dans sa traduction du Coran, a transcrit littéralement :
"Au nom d'Allah le matriciant, le matriciel ".

Mais voici quelques exemples, parmi tant d'autres, qui prouvent ô combien Allah n'est point "matriciant et matriciel", ni non plus "clément et compatissant", ou "miséricordieux, très miséricordieux".
Versets 36, 37, 38, 39, 40, de la sourate V en arabe avec leur traduction littérale en français, tels que les versets apparaissent dans le Coran, sans ponctuation et sans lettres capitales et majuscules :

إِنَّ الَّذِينَ كَفَرُوا لَوْ أَنَّ لَهُمْ مَا فِي الْأَرْضِ جَمِيعًا وَمِثْلَهُ مَعَهُ لِيَفْتَدُوا بِهِ مِنْ عَذَابِ يَوْمِ الْقِيَامَةِ مَا تُقُبِّلَ مِنْهُمْ وَلَهُمْ عَذَابٌ أَلِيمٌ
certes ceux qui mécroient si à eux ce qui est sur le pays ensemble et comme lui pour s'en racheter du châtiment du jour du relèvement vous ne l'accepterez pas d'eux et pour eux un châtiment violent
{37} يُرِيدُونَ أَنْ يَخْرُجُوا مِنَ النَّارِ وَمَا هُمْ بِخَارِجِينَ مِنْهَا وَلَهُمْ عَذَابٌ مُقِيمٌ
ils voudront sortir de la flamme et ils n'en sortiront pas et à eux un châtiment stable

{38} وَالسَّارِقُ وَالسَّارِقَةُ فَاقْطَعُوا أَيْدِيَهُمَا جَزَاءً بِمَا كَسَبَا نَكَالًا مِنَ اللَّهِ وَاللَّهُ عَزِيزٌ حَكِيمٌ
et le voleur et la voleuse tranchez-leur les mains en rétribution à ce qu'ils ont acquis en exemple pour allah et allah est puissant sage

{39} فَمَنْ تَابَ مِنْ بَعْدِ ظُلْمِهِ وَأَصْلَحَ فَإِنَّ اللَّهَ يَتُوبُ عَلَيْهِ إِنَّ اللَّهَ غَفُورٌ رَحِيمٌ
et quiconque se repent après son obscurantisme et y réussit alors certes allah revient à lui certes allah est pardonneur compatissant

{40} أَلَمْ تَعْلَمْ أَنَّ اللَّهَ لَهُ مُلْكُ السَّمَاوَاتِ وَالْأَرْضِ يُعَذِّبُ مَنْ يَشَاءُ وَيَغْفِرُ لِمَنْ يَشَاءُ وَاللَّهُ عَلَى كُلِّ شَيْءٍ قَدِيرٌ
ne sais-tu pas que allah à lui le royaume des cieux et du pays il châtie qui il veut et pardonne à qui il veut et allah sur toute chose est fort

A la lecture de ces versets terrifiants, j'avais entrevu une lueur de compassion : Allah revient et pardonne au voleur et à la voleuse "qui se repent", et surtout ne met pas à exécution la sentence de leur trancher la main après leur "repentance".
Nenni ! En dépit de leur "repentance", ils auront la main tranchée (et parfois même le pied) ! Toutes les "éminences" de la Shari'a s'accordent sur ce point.
Alors, en quoi Allah "revient", "pardonne", "compatit", ou "est matriciel" envers le voleur et la voleuse qui se repent ?
Réponse des "éminences" de la Shari'a :
"Dans le monde futur après avoir été châtié dans le monde ici-bas".
A part le fait que le "monde futur" ou "paradis" d'Allah, serait alors peuplé de manchots, d'estropiés, et de culs-de-jatte, ce châtiment contredit ce que dit la Torah de Moïse, et sur laquelle se fonde pourtant le Coran.
Car voici ce qu'enjoint la Torah :
Si un homme dérobe un bœuf ou un agneau, et qu'il l'égorge ou le vende, il restituera cinq bœufs pour le bœuf et quatre agneaux pour l'agneau. (Exode 22.1)
Et si ce qu'il a dérobé, bœuf, âne, ou agneau, se trouve encore en vie entre ses mains, il fera une restitution au double. (Exode, 22.4)


Selon la Torah de Moïse, il n'est donc nullement question d'amputer la main du voleur ou de la voleuse, mais uniquement de réparation pécuniaire relative au prix et à l'ampleur du vol !
Devant cette déviance et cette contradiction par rapport à la Torah, les "Eminences" de la Shari'a font alors appel aux Evangiles !
Ils prétendent que cette punition corporelle est héritée des Evangiles eux-mêmes qui ordonnent l'amputation de la main pour un vol. Et pour ce faire ils citent les Evangiles de Matthieu et de Marc :

(Matthieu, 5:30) : "Et si ta main droite est pour toi une occasion de chute, coupe-la et jette-la loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu'un seul de tes membres périsse, et que ton corps entier n'aille pas dans la géhenne."

(Marc, 9:43-51) : "Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d'avoir les deux pieds et d'être jeté dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point. Car tous par le feu seront salés. Le sel est bon ; mais si le sel devient sans sel, avec quoi l'assaisonnerez-vous ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres."

Or, il est évident que ces versets des Evangiles n'ont pas de valeur juridique, mais éthique. Elles sont des paraboles sur ce qui est préférable : être handicapé dans la vie ici-bas, ou être pécheur devant Dieu. Et d'ailleurs, ces versets demandent au pécheur de se punir lui-même ! Et cela afin d'être le "sel de la terre" ! "Le sel de la terre" est une expression hébraïque biblique, et ne peut être interprété que de manière métaphorique !
Ces versets des Evangiles sont donc bien des allégories et non des ordonnances juridiques ou des sentences concrètes !

Ce qui n'est pas le cas dans le Coran qui définit la punition du voleur et de la voleuse comme "châtiment exemplaire", et encore moins dans la Shari'a musulmane qui statut sur les modalités juridiques et applicables concrètement de cette mutilation !

Est-ce là la grande compassion "d'Allah le puissant" pour ses faibles créatures ?

David A. Belhassen


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