Dans
quelques jours, les adeptes du judaïsme en Israël et en diaspora,
ainsi que les Israéliens (pseudo) "laïques", célèbreront
la "fête de Pourim".
Cet
article a pour objectif avoué de jouer les "trouble-fêtes"
et d'exposer au lecteur averti une analyse critique non seulement de
cette fête, mais également de ce qui lui sert de "support
biblique" : Le Rouleau d'Esther.
C'est
pourquoi il y sera débattu non seulement de l'historicité du
"Rouleau d'Esther", mais aussi et surtout de son message,
si message il y a. Avec l'espoir que cette approche critique, qui
s'efforce de sortir des sentiers battus et de l'apologétique
judaïque coutumier, incitera le lecteur à la réflexion et à en
tirer ses propres conclusions.
I.
LE RECIT
La
lecture du "Rouleau d'Esther" évoque étrangement celle
d'un scénario de film ou même la partition d'une pièce de théatre
en sept actes, "happy-end" compris. C'est donc ainsi que
nous en ferons la lecture.
Le
rideau se lève
:
1.
Un
Souverain perse, Assuérus, est pris du désir de dénicher une
nouvelle vierge (une "pin-up" en franglais ou, si on
préfère, une courtisane) afin de satisfaire ses pulsions sexuelles.
Une jeune beauté juive, dénommée Esther, est obligée de
participer au "concours de beauté".
A
ce stade du récit, si jamais il nous vient à l'esprit qu'il serait
mentionné que la prude Esther est agitée par des pensées
suicidaires afin de préserver son honneur et sa virginité plutôt
que d'être souillée par la zigounette – pardon, le pied ! - de ce
pervers notoire qu'est Assuérus, nenni ! Bien au contraire ! Sous la
houlette du tonton Mardochée, Esther dissimule ses origines juives
et s'immerge avec délices dans les onguents et cosmétiques de
dernier cri qu'on lui apporte pour rehausser son teint. Et à sa
grande surprise, ne voilà- t-il pas qu'elle est élue "Miss
Univers !"
Hallelouïah !
2.
Tonton Mardochée, un brave juif de cour dont l'obédience envers
Assuérus est sans défaut, est aux anges. Le message sous-jacent (en
phase avec la maxime talmudique " La Loi du Souverain est la Loi
") légitime et perpétue la soumission à l'oppresseur. Les
Juifs doivent être les piliers de l'ordre établi dans leurs pays
d'exil, les plus loyaux sujets, plus royalistes que le Roi, les
meilleurs "dhimmis" du sultan.
Au
point de considérer comme un devoir religieux de déjouer tout
complot qui se tramerait contre le "patron-roi" et de se
hâter de l'en informer. Et c'est bien ce que fait tonton Mardochée,
par l'entremise de Esther. Mais comme il faut un peu de "gonflette"
pour flatter les Juifs et sauver un peur de leur honneur perdu, on
nous annonce pompeusement que
"Mardochée
ne s’agenouille pas et ne se prosterne pas devant Amman",
le
méchant"
ministre d'Assuérus
(Esther
3-2).
3
.
Avant de nous extasier devant le courage inattendu du tonton,
retraçons toute la situation : Amman est un ministre félon que le
souverain Assuérus fera exécuter. Refuser de se prosterner devant
lui n'est donc pas du tout un acte de rébellion à l'autorité du
souverain mais au contraire une déclaration de loyauté envers ce
dernier. La flagornerie à l'égard d'Assuérus (et tout souverain
perse ou autre à venir) est évidente.
Et
ce, en dépit du fait qu'Assuérus a autorisé et ratifié de son
propre sceau un décret d'extermination que lui a présenté Amman
(cet "Hitler avant l'heure", selon le judaïsme rabbinique)
et qui stipule qu'il faut génocider tous les Juifs.
Dans
tout le "Rouleau d'Esther", Assuérus n'est jamais accusé
de quoi que ce soit ! D'ailleurs, dans toutes les historiettes des
communautés juives exilées, on retrouve ce schéma (voir tous les
autres petits "Pourims" qui émaillent le calendrier juif)
: c'est toujours un ministre félon, mais jamais le monarque lui-même
qui est incriminé.
Un
peu comme si - puisque nous avons évoqué Hitler -, le judaïsme
avait dédouané le "führer" de sa responsabilité d'avoir
ratifié la "Solution Finale" que lui a mis Goering sous
les yeux, en prétextant que ce jour-là Hitler aurait été un peu
"bourré", tout comme l'était Assuérus.
Mais
cet Assuérus, en dépit de son penchant pour la bouteille et son
obsession pour les "affaires de cul", n'en néglige pas
pour autant les "affaires d'Etat". Ce monstre qui accorde
autant de valeur à l'existence humaine qu'à des cacahuètes, a
aussi un appétit incommensurable pour l'oseille. Moyennant un bon
prix, il accorde donc à Amman, un décret d'extermination des Juifs.
Et
quelle est la réaction de nos chers Juifs persans diasporiques
devant ce plan d'extermination ? Collectent-ils des armes et se
préparent-ils à l'auto-défense ? Organisent- ils la résistance
clandestine et sont- ils prêts à sacrifier leur vie, en menant une
guérilla à outrance comme les héros du ghetto de Varsovie
?
Bof
! Et quoi encore ? Non, ils sont respectueux de "l'ordre établi"
! Alors, ils se couvrent de cilices et jeunent. Quelle grandeur d'âme
! Quelle "foi inébranlable" ! En qui, à propos ? En
Yahweh ? On ne nous le dit même pas. Pas une seule fois le Dieu
vengeur d'Israël n'est évoqué !
Alors,
de qui donc attendent-ils leur salut miraculeux ? Serait-ce du Dieu
babylonien Mardoukh, dont Mardochée a emprunté le nom ? Qu'importe
! Dans la vie, il faut toujours avoir des relations bien placées,
dans les hautes sphères du pouvoir. Un "lobby juif", voilà
la solution se dit notre brave Mardochée ! Et avec lui tous les
"juifs de cour" qui durant toutes les générations à
venir, le prendront en modèle.
4.
L'auteur du "Rouleau d'Esther" s'efforce en vain de tracer
un parallèle entre tonton Mardochée et Daniel, le "prophète"
biblique. Il manque cependant une vertu essentielle : Daniel est
accusé de "rébellion envers le souverain". Une sentence
de mort est émise à son encontre, sentence qui sera effectivement
mise à exécution. Quant à la comparaison avec Joseph fils de
Jacob, elle est non moins vaine : Selon le récit du livre de la
Genèse, Joseph est un jeune homme jeté en prison, esseulé, loin de
son peuple et sans son soutien. Et pourtant, il ne cherche pas à
cacher ses origines mais les révèle avec fierté. Or tonton
Mardochée - dont le comportement évoque plutôt celui d'un
proxénète que d'un oncle – enjoigne à Esther de cacher ses
origines.
Et
c'est là qu'il expédie Esther vendre son peuple comme esclave en
guise de payement de rançon pour amadouer Amman. Ce "message"
a bien été perçu, et ce pour des siècles : face aux pogroms,
quelques
pots-de-vin ! Au seuil des chambres à gaz, plutôt que de fracasser
le crâne des bourreaux nazis, on continue à s'affubler de
phylactères, sans jamais oublier - comme un disque rayé - de faire
sa prière bien sûr
! Car
les Juifs diasporiques sont de grands croyants ! Si croyants qu'ils
ont voté à une large majorité pour Obama, assimilant l'illusoire
recours à la poigne yankee, à celle de Yahweh. Sans parler
d'organiser leur propre auto-défense ! A cela, ces moutons
d'abattoir n'y songent même pas !
Ah,
j'allais oublier, il y a une autre issue : compter sur l'achat d'un
billet d'avion - sait-on jamais ! - pour fuir et atterrir en Israël
si jamais l'antisémitisme leur brûler les fesses. Belle et
courageuse réponse aux terroristes sanguinaires du Daesh, du
Hezbollah, du Hamas ou du Fatah
!
5.
Mais revenons à nos moutons (c'est le cas de le dire !),
c'est-à-dire aux yeux-doux que fait Esther à Assuérus. Ils
commencent à porter leurs fruits : après qu'Amman, sous la coupe de
la déesse de la lascivité, implore le pardon d'Esther, Assuérus le
"jaloux", va prendre un bol d'air dehors et laisse le
"couple" ensemble sur le sofa. Là, se tisse dans son
esprit morbide un plan génial : tant qu'à faire, on va utiliser ces
Juifs, si heureux de prouver leur vassalité dhimmitique, comme moyen
pour liquider les dissidents au régime.
Dans
le cadre du "maintien de la sécurité de ses sujets", des
listes noires sont préparées d'avance par la police secrète du
Shah persan Assuérus. Les barbouzes de sa garde prétorienne privée,
déguisés en Juifs, "encadreront" l'épuration.
Car
cet Assuérus était un malin de gros calibre : si son plan réussit,
il fait d'une pierre deux coups. Il liquide les opposants à son
régime sans se salir les mains et consolide son pouvoir. Et qui
sait, au passage il pourra renouveler son stock de vierges chez ces
Juifs qui, un prêté pour un rendu, constituent une source de
lolitas plutôt bien léchée
!
Et
si son plan échoue, il pourra toujours rejeter la faute sur les
Juifs, en faire les boucs émissaires aux yeux du peuple perse
enragé, et ainsi sauver son régime et sa peau de vieux satyre.
Durant
leur exil doublement millénaire, les Juifs diasporiques eurent
amplement le loisir de goûter aux multiples variantes de ce plat
ingénieux, assaisonné à toutes les sauces. On peut dire
qu'Assuérus en détient les droits d'auteur.
Parfois,
quand la ruse tombe à plat, ce scénario tourne au film d'épouvante
: les sentiments de haine violente de la populace envers les
souverains oppresseurs sont alors détournés naturellement en
"antisémitisme" d'Etat.
6.
Par
une extraordinaire coïncidence (ou parce qu'il regardait par le trou
de la serrure de l'alcôve d'Esther ?), Assuérus débarque sur la
scène du délit et prend Amman en "flagrant-de-lit",
essayant de besogner sa maîtresse ! Le feu-vert de son plan
démoniaque est donné.
7.
Les Juifs sont en liesse ; une prière de grâces à la gloire du roi
Assuérus sera dite dans toutes les synagogues... En attendant le
prochain plan d'extermination, qui ne tardera pas à venir !
Tout
est pour le mieux dans le meilleur des mondes ! L'existence
dhimmitique des communautés juives diasporiques reçoit
l'approbation biblique. A présent, il devient clair comment le Juif
doit se débrouiller chez les 'Gentils' (les "Goys"), et
pourquoi l'exil s'est étiré comme un interminable chewing-gum,
durant 2000 ans (si cela ne tenait qu'à l'establishment rabbinique,
on y rajouterait encore 2000 !).
Pas
étonnant alors que dans la tradition talmudique, il est dit qu'à
l'avènement des jours du Messie, toutes les fêtes seront abolies,
sauf Pourim. Pour les rabbins, l'avènement du Messie, c'est la vie
en rose dans la diaspora, jadis à Babylone et aujourd'hui ... aux US
! D'ailleurs, dans tout le Livre d'Esther, il n'est jamais fait
mention d'Israël, la mère- patrie.
Conclusion
: un Hébreu israélien et tout Hébreu digne de ce nom qui ne
ressent aucune honte à la lecture du Rouleau d'Esther, est
apparemment redevenu un dhimmi ayant subi les dommages irréversibles
de ce statut infâmant. Jusqu'à en perdre le sens-même de la
dignité humaine.
Mais
il y a une seconde conclusion, ou plutôt question : comment ce
hideux "opéra-bouffe" appelé "Rouleau d'Esther,
a-t-il pu être intégré aux 'Ecritures Saintes' de la Bible ?
Pourquoi ce torchon nauséabond y a eu droit,
tandis
que le "Livre de Judith" (dit 'apocryphe') par exemple, qui
raconte l'histoire d'une veuve juive pudique et audacieuse, n'a pas
eu cet honneur ?
Le
second volet de cet article nous le révèlera.
David A. Belhassen
il est probable que le recit de judith soit aussi une fiction
RépondreSupprimerBonsoir Alain. Il est probable en effet, mais pas certain. Il y a dans le livre de Judith des détails qui peuvent paraître insignifiants, mais qui ont le sceau de l'authenticité historique. A l'occasion, je ferai une recension du livre de Judith. En tous cas, son message est autrement plus éthique et patriote que celui du "Rouleau d'Esther". A propos, le second volet de cet article paraîtra après-demain, et vous y verrez de plus amples explications sur la gestation du Rouleau d'Esther et de "Pourim".
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