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Voir la version courte : http://davidbelhassen.blogspot.co.il/2017/05/le-coran-contient-il-des-reminiscences.html
Des
extraits de vidéos diffusées par Da'esh sur les réseaux d'internet
montrent des jihadistes en train de brûler vif des "kuffars"
(des hérétiques,
des mécréants).
L'on y voit même certains de ces jihadistes allant jusqu'à
"déguster" le foie ou le cœur sanguinolent de leurs
victimes, tout en déclamant un verset du Coran (4, 145) que voici :
إِنَّ
الْمُنَافِقِينَ فِي الدَّرْكِ الْأَسْفَلِ
مِنَ النَّارِ وَلَنْ تَجِدَ لَهُمْ
نَصِيرًا
Traduction
mot à mot
:
"
certes
les hypocrites seront sur la route du plus bas du feu et tu ne leur
trouveras point de protecteur
"
Pourquoi
ces jihadistes scandent-ils ce verset pour légitimer - islamiquement
parlant - cette consommation de "steak-mécréant" ? Et
qu'y a-t- il donc dans ce verset somme toute "innocent",
qui puisse les inciter à pratiquer une telle barbarie et à
justifier une telle régression, voire une telle contradiction avec
d'autres versets du Coran qui a priori prohibent la consommation de
sang animal et a fortiori de sang humain ?
Mais
alors de quoi retourne- t-il ? Qui sont ces "hypocrites" et
quel est ce "feu" ?
Lorsque
le Coran parle "d'hypocrites", il est toujours question de
"mécréants" ou "d'hérétiques". Et le "feu"
fait en principe référence à la fournaise de l'enfer et de la
géhenne
(de
l'hébreu gey
hinnom,
voir Josué 15, 8).
Mais
l'expression qui nous interpelle dans ce verset est "du
plus bas du feu".
Comment
les jihadistes ont-ils pu extrapoler - à partir de ce verset - qu'il
s'agit de brûler (et consommer !) la chair d'un hérétique, non pas
en enfer, donc dans l'au-delà, mais dans le monde ici-bas ?
Cela
demeure une énigme. Cependant, et s'il faut s'aventurer à proposer
une réponse cohérente, il semble que la résolution de cette énigme
ne se trouve pas dans le Coran, mais … dans la langue hébraïque
!!!
En
effet, la racine du terme الْأَسْفَلِ
(al
"asfal") est SFL (le a ne faisant pas partie de la racine
mais il est un préfixe du superlatif). Or cette racine - prononcée
avec un S chuintant (ShFL) signifie en hébreu : "bas",
"abaissé", "profond".
Mais
il existe en hébreu une autre racine quasi homonyme, prononcée avec
un S sifflant (sefel),
et qui signifie "marmite",
"vase",
"pot"
(voir dans la Bible, Juges, 5, 25).
Ces
deux racines se sont-elles involontairement ou inconsciemment
télescopées chez le rédacteur du Coran qui les a entendues de la
bouche du rabbin dissident qui fut son "mentor", tout au
moins à la période de ses débuts ?
On
ne le saura sans doute jamais, car les premiers manuscrits du Coran
ne distinguaient pas le S chuintant du S sifflant. Seule la
diacritisation tardive du Coran a séparé les deux prononciations.
Néanmoins,
une seconde question reste en suspens : Quel lien sémantique, à
défaut d'étymologique, peut-il bien y avoir entre ces deux racines
?
Ce
lien est évident pour tout hébraïsant. En effet, "SFL"
(ספל)
avec un S sifflant (qui se prononce en hébreu sefel), c'est … une
marmite ! Une marmite à la fois basse, profonde, et incurvée, qu'on
met à mijoter sur le feu. Donc
: pot-au-feu !!!
Serait-ce
donc là, la véritable origine du terme coranique "asfal"
?
Et
si être "mijoté dans une marmite", est bien le châtiment
réservé aux mécréants, à quoi cela sert de faire mijoter, si ce
n'est pour être consommé, ont dû se dire ces jihadistes cannibales
autant que sadiques ?
Et
ils ne sont pas les seuls à se le demander ! La fameuse et
"prestigieuse" Université islamique d'Al-Azhar enseigne
à ses étudiants que : " La
consommation de chair des êtres humains morts, est permise sous
certaines conditions… La chair doit être celle d’un
murtad (apostat)".
Certains
exégètes musulmans ajoutent à l'apostat, la femme et l'enfant "non
protégés par un traité", comme "licites à être
consommés" !
Cet
"enseignement" se fonde sur les écrits de l’imam
Al-Shafi’i (767-820), le fondateur de l’une des quatre écoles
juridiques du sunnisme et le maître incontesté dans la
jurisprudence islamique. Ainsi que sur les écrits de l’imam
Al-Qurbubî ‘ (1214 - 1273), qui avait décrété : « On
peut manger la chair d’un corps humain mais il n’est pas permis
de tuer un musulman, ni un dhimmi non musulman sous domination
musulmane… Vous pouvez tuer un combattant ennemi, un homme qui a
commis un adultère ou un apostat et manger son corps. »
("Fatwas", Premier tome, p 716).
La
nécrophagie serait donc licite pour l'islam sunnite !!!
Mais
il demeure une énigme : comment l'acception interne d'un terme en
langue hébraïque transposé tel quel dans le Coran a-t-elle été
détournée pour servir de "background" à ces "us"
nécrophages ?
L'on
sait certes que le vocabulaire du Coran fait usage de centaines de
mots hébreux, transmis par le rabbin dissident susmentionné. Mais
on ne voit pas comment des jihadistes arabophones contemporains -
ignares pour la plupart - aient pu faire le lien avec une acception
sémantique hébraïque afin de comprendre asfal
comme
pot-au-feu
?
Le
télescopage linguistique appelé "étymologie populaire",
et en particulier entre l'hébreu et l'arabe, est un phénomène
courant dans le Coran ou les Hadiths. Les termes "Coran" et
"Hadith" eux-mêmes sont empruntés à l'hébreu, quoique
dans un sens quelque peu variant.
Serait-ce
alors l'exégèse d'un rabbin converti à l'islam concernant le
châtiment qui attend les mécréants en enfer ? D'autant plus que la
littérature rabbinique évoque ce châtiment des "méchants"
en enfer par immersion dans… "de la merde bouillante" !
Ou
alors, celle d'un ancien prêtre converti lui aussi à l'islam, et
qui aurait interprété l'allégorie de Jésus sur "buvez le
vin, ceci mon sang" et "mangez ce pain, cela est ma chair",
comme une injonction à la nécrophagie ?
A
moins qu'il ne s'agisse de l'exégèse personnelle d'un "Ouléma"
da'eshite qui l'aurait "déduite" ? Or aucun exégète de
l'islam n'est censé lire la Bible et les Evangiles ?
Cette
digression nous pousse à nous pencher vers l'exégèse d'un certain
"Sheikh" musulman (Abdelbari Zemzami) qui a prétendu que
le Coran autorisait le coït d'un mari avec la dépouille encore
"chaude" de son épouse défunte !!!
Cette
exégèse nécrophile nous révulse instantanément ! Mais il faut se
poser la question comment diable est-elle née ? Là encore, nous
faut-il chercher du côté linguistique et de la langue hébraïque
où le terme "tombe" (QBR) est une métathèse de
"approcher pour copuler" (QRB) ? (Voir Deutéronome 22, 14)
Ou
est-elle déduite d'un quelconque "hadith sahih" ("récit
confirmé") qui renforcerait la supputation que Muhammad
"coucha" ou "approcha" une de ses épouses
défuntes ?
Et
en effet, il existe un hadith qui pourrait prêter le flanc à une
telle accusation de nécrophilie. Le voici :
عن
ابن عباس قال :
لما
ماتت فاطمة أم علي خلع رسول الله صلى الله
عليه و سلم قميصه وألبسها إياه واضطجع في
قبرها فلما سوى عليها التراب قال بعضهم
:
يا
رسول الله رأيناك صنعت شيئا لم تصنعه بأحد
؟ قال :
إني
ألبستها قميصي لتلبس من ثياب الجنة واضطجعت
معها في قبرها لأخفف عنها من ضغطة القبر
إنها كانت أحسن خلق الله صنيعا إلى بعد
أبي طالب
Traduction
:
"Selon
Ibn ‘Abbas qui dit : Quand est morte Fâtima la mère de ‘Alî,
l'envoyé d’Allah a prié Allah sur elle et a retiré entièrement
sa chemise et l'en a revêtue et a couché dans sa tombe alors quand
il a couvert sur elle de la terre dirent certains : Ô envoyé
d'Allah, nous t'avons vu faire une chose que tu ne fais pas à tout
un chacun. Il dit : Je l’ai vêtue de ma chemise afin qu’elle
soit vêtue d’un linceul du jardin, et j'ai couché avec elle dans
sa tombe afin d'alléger pour elle la pression de la tombe certes
elle était la plus bonne créature qu'Allah a façonnée après Abou
Tâlib.
Source : كنز العمال للهندي Kanz Al-‘Umal, hadith n°37611
Source : كنز العمال للهندي Kanz Al-‘Umal, hadith n°37611
La
lecture de ce hadith laisse perplexe. S'agit-il vraiment de
nécrophilie ou plutôt d'un acte symbolique purement spirituel,
quoique étrange voire scabreux ?
Or
la Bible, bien avant le Coran, regorge d'actes emblématiques à
portée hautement spirituelle – parfois carrément bizarres ou
obscènes -, tels que prendre son repas sur des excréments humains
(Ezéquiel 4. 14) ou prendre pour épouse une prostituée comme
symbole de future rédemption et réhabilitation du peuple d'Israël
(Osée 1, 2).
Certes,
la littérature "hadithique" est plus crue, prosaïque, et
"terre-à-terre" que ce genre d'envolées spirituelles
bibliques. Mais on ne peut, de manière si péremptoire, interpréter
le "couchage" de Muhammad dans la tombe de Fatima en tant
que pratique nécrophile sexuelle, et nier la possibilité qu'il soit
question d'un acte symbolique et spirituel. Car l'évocation du
"jardin" (le Paradis) et le contexte même, semblent au
contraire indiquer qu'il s'agit bien ici d'un acte allégorique.
Ce
qui n'empêche pas certains exégètes musulmans de décréter : « La
copulation avec l’animal et la femme morte, n’annule pas
l’ablution. »
(Hachiet rad el-moukhtar aala ed-dar el-mokhtar ; charh tenouir
el absar ; fik-h Abou Hanifa, li Ibn Abededine ;
Volume1, page 166). Ou encore : « La
copulation avec la femme morte ne nécessite pas la
condamnation. La même chose pour la copulation avec la bête. »
(Badaïa es-sanaïa fi tartib echaraïa li El-Kassani ;
volume 7 ; page 34)
Conclusion
:
S'il
n'y a dans le Coran aucune preuve avérée de nécrophagie et de
nécrophilie, il semble par contre que la nécrophagie (et en
particulier lorsqu'il est question de captifs de guerre ou
d'apostats) ait quelques fondements dans l'islam sunnite.
Il
est grand temps que les "sommités" musulmanes se
prononcent définitivement aussi bien contre la nécrophagie que
contre la nécrophilie.
D'autant
plus que face aux lubies immondes de certains commentateurs musulmans
dont le degré d'éthique atteint les bas-fonds de la déchéance
humaine - jusqu'à déduire du Coran et des hadiths une
certaine complaisance et permissivité face à la zoophilie, la
nécrophagie, et la nécrophilie ! -,
il
est indispensable de réfuter
de telles allégations et de les dénoncer.
S'il
s'agit bien d'allégations calomnieuses et non
pas de pratiques musulmanes licites !
David A. Belhassen
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