Cette
question, qui fait débat entre musulmans et non-musulmans, est
biaisée dans son fondement. Car ce que les musulmans définissent
comme étant le verbe "aimer" dans la langue arabe,
signifie en fait "désirer" une fois ce verbe traduit en
langues occidentales.
Pour
savoir ce qui en retourne réellement, il faut donc comparer
l'arabe à une langue qui lui soit proche. Et en l'occurrence, il y a
tout intérêt à faire un parallèle entre l'arabe du Coran et
l'hébreu biblique puisque le Coran a beaucoup emprunté au
Pentateuque ("Torah de Moïse").
Dans
le Coran, il existe une racine verbale "HB"
qui semble correspondre au verbe "aimer". Voici un exemple,
sourate 3, verset 14 :
زُيِّنَ
لِلنَّاسِ
حُبُّ
الشَّهَوَاتِ
مِنَ
النِّسَاءِ
وَالْبَنِينَ
وَالْقَنَاطِيرِ
الْمُقَنْطَرَةِ
مِنَ
الذَّهَبِ
وَالْفِضَّةِ
وَالْخَيْلِ
الْمُسَوَّمَةِ
وَالْأَنْعَامِ
وَالْحَرْثِ
ذَلِكَ
مَتَاعُ
الْحَيَاةِ
الدُّنْيَا
وَاللَّهُ
عِنْدَهُ
حُسْنُ
الْمَآبِ
Transcription
phonétique :
|
zuyin
lil nass hub
al shahawat min al nissâ wa al baniyn wa al qanatiyr
al muqantarat
min al dhahab wa al fidat
wa al khayl
al
mussawamat wa al an’am wa al harth dhalik
mata’u al hayat
al dunya wa
allah ‘indahu husnu
al maab
Traduction
:
on
a embelli aux gens l'amour
des voluptés de femmes et de fils et de trésors thésaurisés
d'or et d'argent et de montures racées et de bétails et de
labours telle est la jouissance de la vie ici-bas mais auprès
d'allah est le meilleur séjour
|
Cet
"amour" des voluptés (de femmes et de descendances, mais
aussi de trésors d'argent et d'or, de chevaux, de troupeaux et de
terres), ressemble à s'y méprendre à "l'avertissement"
mentionné dans le Pentateuque (Deutéronome 17, 15-17) :
Tu
mettras sur toi un roi que choisira Yahweh, ton Dieu… Seulement
qu'il ne multiplie pas le nombre de ses chevaux… Et qu'il ne
multiplie pas le nombre de ses femmes, et que ne dévie pas son cœur
; et d'argent et d'or, qu'il n'en multiplie pas trop.
Le
Coran utilise d'ailleurs plusieurs fois le mot "hub" pour
dénoncer "l'amour des richesses". Comme par exemple dans
le verset 20 de la sourate 89 :
وَتُحِبُّونَ
الْمَالَ حُبًّا
جَمًّا
et
vous aimez
les richesses d'un amour
sans
bornes
Le
Coran l'utilise aussi pour désigner la passion amoureuse sexuelle et
charnelle, comme le verset 30 de la sourate 12, dite "de Joseph"
:
وَقَالَ نِسْوَةٌ فِي الْمَدِينَةِ امْرَأَةُ الْعَزِيزِ تُرَاوِدُ فَتَاهَا عَنْ نَفْسِهِ قَدْ شَغَفَهَا حُبًّا إِنَّا لَنَرَاهَا فِي ضَلَالٍ مُبِينٍ |
et
dirent des femmes dans la ville : la femme d'al`azîz veut séduire
sa personne ; déjà il l'a rendue amoureuse ; nous la trouvons
dans un égarement évident.
|
Il
est donc clair qu'ici cette racine verbale HB, ne peut être traduit
par 'aimer' pour désigner ce qu'un occidental comprend comme le
sentiment sublimé de "l'amour", et particulièrement
"l'amour de Dieu" ou "l'amour pour Dieu".
Dans
ces versets, cet "amour" semble plutôt correspondre à de
l'amour vénal, à du "désir charnel", à de la
"convoitise", à de la "passion",
à de "l'ardeur", à de "l'attirance", voire à
de l'affection, etc…
D'ailleurs,
en hébreu biblique la racine verbale HB existe mais ne signifie
jamais "Amour" de Dieu ou de son prochain, mais "désirer",
"vouloir", à la rigueur "affectionner" ou
"chérir".
Pour
parler "d'amour du prochain", ou de "l'amour sublimé"
de Dieu ou pour Dieu, l'hébreu biblique fait usage de la racine
verbale AHB
(avec
un H aspiré), et jamais de "HB"
(avec un H guttural).
Faire
usage de la racine verbale "HB"
pour parler "d'amour de Dieu" ou "d'Amour du prochain"
avec un grand A, serait donc pour un Hébreu indécent, voire
scabreux. En somme, une véritable hérésie !
Et
pourtant le Coran le fait dans le verset 165 de la sourate 2 :
وَمِنَ
النَّاسِ مَنْ يَتَّخِذُ مِنْ دُونِ
اللَّهِ
أَنْدَادًا يُحِبُّونَهُمْ
كَحُبِّ اللَّهِ
وَالَّذِينَ آمَنُوا أَشَدُّ
حُبًّا
لِلَّهِ وَلَوْ يَرَى الَّذِينَ ظَلَمُوا
إِذْ يَرَوْنَ الْعَذَابَ أَنَّ
الْقُوَّةَ
لِلَّهِ جَمِيعًا وَأَنَّ اللَّهَ
شَدِيدُ الْعَذَابِ
|
Transcription
phonétique
:
wa
min al nass man yatakhidhu min duwn allah andadan yuhibuwnahum
ka hub
allah wa aladhiyn amanuw ashad hub
li lah wa law yarâ al
ladhiyn thalamuw
idh yarawna
al ’adhab ana al quwat li lah jamiy’an wa ana allah shadiyd al
’adhab
Ce
verset est communément traduit en français par :
et
parmi les hommes, il en est qui prennent au lieu de allah des
égaux à lui; ils les aiment comme on aime allah et ceux qui
croient sont plus durs à l'amour pour dieu et s'ils avaient vu
ceux qui ont idolâtré alors ils verront le châtiment, car la
force est à dieu entièrement, et que allah est dur en châtiment
C'est
donc que le Coran fait indifféremment usage de "HB" à
la fois pour le désir charnel ou vénal que pour "l'amour
sublimé". Alors que, pour être fidèle à l'étymologie du
verbe "HB",
il aurait été plus judicieux de traduire :
|
et
parmi les hommes, il en est qui prennent au lieu de allah des égaux
à lui, il les chérit
comme on chérit
allah et ceux qui croient sont les plus durs au chérissement
de allah et s'ils avaient vu ceux qui ont idolâtré alors ils
verront le châtiment car la force est à allah entièrement, et que
allah est dur en châtiment
Mais
il existe dans le Coran une autre racine verbale que HB pour 'aimer'.
On la trouve dans le verset 90 de la sourate 11 :
وَاسْتَغْفِرُوا
رَبَّكُمْ
ثُمَّ
تُوبُوا
إِلَيْهِ
إِنَّ
رَبِّي
رَحِيمٌ
وَدُودٌ
Transcription
phonétique :
wa
estaghfiruw rabikum thama tuwbuw ilayhi ina rabiy rahim
wa duwd
Traduction
littérale :
et
implorez votre seigneur puis revenez à lui ; certes mon seigneur est
compatissant et amant".
Or
cette unique occurrence coranique de la racine DWD
pour "aimer" n'est pas en arabe ! Elle est calquée sur
l'hébreu. Le nom du roi David (Dawid) vient de cette racine DWD. Et
elle signifie non pas "aimer" dans son sens sublimé, mais
"aimer" charnellement !
Dans
le Cantique des Cantiques, la bergère folle de désir sexuel et de
passion amoureuse pour son berger, lui avoue (en hébreu) sa flamme :
ani
le duwdi et duwdi li
Ce
qui signifie :
je
suis à mon amant et mon amant est à moi
Or
l'exégèse rabbinique-talmudique a transformé le "Cantique des
Cantiques", résolument libertin, en une allégorie pieuse et
bigote sur la relation d'amour entre Dieu et son peuple. Voilà
encore un exemple de l'influence des rabbins sur le Coran.
Conclusion
:
Par
l'usage de la racine verbale HB, le Coran fait l'amalgame entre deux
concepts distincts : "désir charnel" et "amour
sublimé".
De
même, en empruntant à l'hébreu la racine DWD, le Coran confond
"ferveur sexuelle" et "ferveur spirituelle".
Par
là-même, il se "calque" à l'exégèse
rabbinique-talmudique et à son indigence spirituelle qui, pour
s'élever, n'a d'autre recours que la métaphore d'un partage de
fantasmes sexuels entre deux amants séparés.
Est-ce
la véritable raison pour laquelle, le "Paradis d'Allah"
est en fait un "BORDEL", ou plutôt (pour faire un
calembour hébraïque) : un "Bord EL" (EL signifiant "Dieu"
en hébreu) !
David A. Belhassen |
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