Le mythe d’un "cousinage entre Hébreux et Arabes" a la peau
épaisse et la vie dure. A l'origine, ce sont les rabbins du Talmud qui l'alimentèrent.
En effet, ils nommèrent tous les nomades comme des descendants d’Ismaël, l’aîné
d’Abraham.
Le comportement nomadique d'Ismaël relaté dans la Bible devint pour les
rabbins talmudiques une sorte de prototype de tout nomade dont la subsistance
provenait de rapines, d'incursions et d'attaques de caravanes dans le désert.
Et comme les nomades "Arabes" répondaient à ce comportement
socio-économique, les rabbins les affublèrent du titre peu glorieux d'Ismaélites.
Mais il n'y a là aucun lien ethnique, tout comme il n'y a aucun lien ethnique
entre un nomade de Mongolie et un nomade lapon de Finlande ou romanichel de
Suisse etc…
Cet amalgame et cette confusion de sens occulta peu à peu le fait qu'Ismaël
n'était autre que la tribu israélite de Simon, ou pour être plus précis le clan
nomade de cette tribu qui refusa d'intégrer la confédération politique qui prit
le nom de "Israël". Les Ismaélites sont donc, ethniquement parlant, des
Hébreux et non des "Arabes".
Néanmoins, ce mythe de cousinage initié par le Talmud s'ancra tant et si
bien dans les consciences qu’il empêcha plus tard de voir dans l’invasion
arabo-musulmane du pays des Hébreux autre chose qu’une simple "querelle de
famille entre peuples sémites".
Inventé au XIXème siècle par deux philologues allemands (dans un contexte
de linguistique), le concept de "sémitisme" destiné au départ à
désigner un ensemble de langues plus ou moins proches, s'est imperceptiblement
insinué dans le domaine ethnique, en prétendant confirmer le mythe du cousinage
entre Hébreux et "Arabes". Mais c'est une pure fiction. La parenté
linguistique entre le roumain et le portugais, par exemple, ne démontre aucun
« cousinage » entre Roumains et Portugais. De même, l’homogénéité
relative des "familles" de langues dites indo-européennes n’implique
pas pour autant une quelconque parenté ethnique entre les Celtes, les
Scandinaves, les Romains, les Grecs, les Arméniens, ou les Iraniens.
Le rapprochement linguistique entre hébreu et arabe ne peut donc en
aucun cas alimenter le mythe d’une parenté ethnique, celle d’un prétendu
« peuple sémite ». L’extrapolation de l’usage du terme
« sémite » pour désigner non plus un groupe de langues mais bien un
« tronc racial » prit son essor à la fin du XIXe siècle, à une
époque où florissait en Europe les (pseudo) théories scientifiques du "racisme".
Le type racial « sémite » y fut opposé au type racial
« indo-européen ». Le mythe d’une "race sémite" n’est donc
pas moins une fumisterie criminelle que celui d’une "race indo-européenne".
Et pourtant le terme « sémite » continue à être employé
jusque de nos jours pour désigner un "type particulier" (bien
évidemment imaginaire). Et l’usage de son corollaire "antisémitisme",
est désormais orienté comme la définition de "haine commune contre à la
fois Juifs et Arabes".
Il est évident que le mythe du « cousinage » a renforcé l'idée
absurde d'un antisémitisme ou de préjugés contre Juifs et Arabes. Mais grâce à ce
mythe, les conquérants arabo-islamiques peuvent se donner l’apparence de
victimes.
Et certains "Juifs" quant à eux, tombés (comme Marek Halter) dans
le panneau de cet amalgame, se sentent obligés de défendre la "cause arabe
palestinienne ", et ce au nom d’une pseudo communauté de destin face à
« l’antisémitisme ». Ce mythe a même permis au "Monde
arabe" d’échapper à toute accusation « d’antisémitisme », alors
que le panarabisme islamique a été à la fois le précurseur, l'inspirateur et le
prolongement direct du nazisme.
David A. Belhassen
Les Hébreux et les Arabes ne sont ils pas tous deux des peuples sémites ?
RépondreSupprimerA Anonyme. Il me semble que vous n'avez pas vraiment lu l'article. Cela n'existe pas "peuples sémites". De plus, il n'y a entre les Hébreux et les "arabes" du Hedjaz (Arabie saoudite de nos jours), aucun lien ethnique-génétique. Les Hébreux sont un peuple méditerranéen, proche des Cypriotes par exemple, et le "arabes" du Hedjaz n'ont aucune généalogie méditerranéenne et sont proches des Yéménites et à moindre mesure des Ethiopiens.
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